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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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n’en connaissait pas de plus digne. Labeo répondit que « chacun avait son avis, » et aucun d’eux n’eut à se repentir ou de sa franchise ou de son audace.
     
LV. Sa conduite à l’égard des auteurs de libelles
    Il ne craignit point les libelles diffamatoires répandus contre lui dans le sénat, et ne prit pas grand soin de les réfuter. Il n’en chercha pas même les auteurs ; il ordonna seulement qu’à l’avenir on poursuivît ceux qui, sous un nom emprunté, publieraient des vers ou des pamphlets attentatoires à la réputation d’autrui.
     
LVI. Il se soumet, en quelques circonstances, aux lois de l’égalité. Sa conduite envers ses amis et ses clients
    (1) En butte à des plaisanteries insolentes ou haineuses, il y répondit par un édit. Cependant il ne permit pas qu’aucun sénatus-consulte restreignît l’indépendance des testaments. (2) Toutes les fois qu’il assistait aux comices pour la création des magistrats, il parcourait les tribus avec ses candidats en faisant les supplications d’usage. Lui-même il votait dans les tribus, comme un simple citoyen. (3) Témoin dans les affaires judiciaires, il souffrait avec une patience extrême qu’on l’interrogeât ou qu’on le réfutât. Il construisit le Forum plus étroit qu’il ne l’aurait voulu, n’ayant pas osé dépouiller les possesseurs des maisons voisines. (4) Jamais il ne recommanda ses fils au peuple romain sans ajouter : « S’ils le méritent ». Il se plaignit vivement de ce qu’au théâtre, le public se fût levé pour eux en les applaudissant, tandis qu’ils portaient encore la robe prétexte. (5) Il voulut bien que ses amis fussent grands et puissants dans l’État, mais sans avoir plus d’indépendance légale que les autres citoyens. (6) Asprenas Nonius, lié étroitement avec lui, avait à se défendre d’une accusation d’empoisonnement portée par Cassius Severus. Auguste consulta le sénat sur ce qu’il avait à faire. Il craignait, s’il gagnait sa cause, d’arracher le coupable à la vindicte des lois ; et, d’un autre côté, s’il ne l’assistait, de passer pour abandonner son ami, et le condamner d’avance. Du consentement de tous, il alla s’asseoir pendant quelques heures sur les bancs, mais sans prononcer un mot, sans même se servir du moyen des louanges judiciaires. (7) Il assista toujours ses clients, et notamment un certain Scutarius, l’un de ses anciens soldats, qui était poursuivi pour injures. Le seul accusé qu’il ait jamais sauvé, ce fut Castricius qui lui avait découvert la conjuration de Muréna ; encore n’employa-t-il que la prière pour désarmer l’accusateur en présence des juges.
     
LVII. Témoignages de l’affection qu’il inspire à tous les ordres
    (1) Avec cette conduite, il est facile d’imaginer combien il se fit aimer. (2) Je ne parlerai pas des décrets du sénat, qu’on peut attribuer à la nécessité ou au respect ; mais les chevaliers romains, de leur propre mouvement et d’un concert unanime, ne manquèrent jamais de célébrer pendant deux jours l’anniversaire de sa naissance. (3) Chaque année, tous les ordres de l’État jetaient dans le gouffre de Curtius des pièces d’argent pour son salut. Aux calendes de janvier, lors même qu’il était absent, on lui portait des étrennes au Capitole. De cet argent il achetait les plus belles statues des dieux, et les faisait élever dans les divers quartiers de Rome, comme l’Apollon des Sandales, le Jupiter Tragédien et quelques autres. (4) Quand sa maison du mont Palatin fut brûlée, les vétérans, les décuries, les tribus, et les particuliers de toutes les classes se mirent volontairement à contribution, chacun selon ses moyens. Mais Auguste ne fit qu’effleurer les monceaux d’argent qu’on lui apportait, et n’accepta rien de personne au delà d’un denier. (5) À son retour d’une province, non seulement on lui souhaitait mille prospérités, mais on chantait des hymnes en son honneur ; et, toutes les fois qu’il entrait à Rome, on avait soin de ne point exécuter de jugements criminels.
     
LVIII. Il reçoit le titre de Père de la patrie
    (1) Le surnom de Père de la patrie lui fut donné d’un consentement soudain et universel. Les plébéiens lui envoyèrent à ce sujet une députation à Antium. Malgré son refus, une foule nombreuse et couronnée de lauriers lui offrit encore cette distinction à Rome, au moment où il entrait au spectacle ; et le

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