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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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des plus illustres familles, et les réserva pour le cortège. Il les obligea non seulement à se rougir les cheveux, mais encore à apprendre la langue des Germains et à prendre des noms barbares. (2) Il fit transporter, en grande partie par la voie de terre, à Rome, les galères qui lui avaient servi sur l’Océan. (3) Il écrivit à ses intendants de lui préparer son triomphe avec le moins de frais possible, et néanmoins de le faire tel que jamais on n’en eût vu de pareil, puisqu’ils avaient le droit de disposer des biens de tout le monde.
     
XLVIII. Ses desseins contre les légions révoltées après la mort d’Auguste
    (1) Avant de quitter les Gaules, il conçut un projet d’une atrocité abominable ; c’était de massacrer les légions qui autrefois s’étaient révoltées après la mort d’Auguste, parce qu’elles avaient tenu assiégé son père Germanicus, qui les commandait, et lui-même, qui alors était enfant. On eut beaucoup de peine à le faire revenir d’un aussi aveugle dessein. Il n’en persista pas moins à vouloir les décimer. (2) Il les assembla donc sans armes, même sans épées, et les fit cerner par sa cavalerie. (3) Mais voyant que les soldats se doutaient de son projet, et que la plupart s’échappaient pour reprendre leurs armes et résister à la violence, il prit la fuite, et revint aussitôt à Rome, reportant toute sa rancune sur le sénat, qu’il menaça publiquement, afin de détourner l’effet de bruits si déshonorants pour lui. Il se plaignait, entre autres choses, qu’on ne lui eût pas décerné le triomphe qu’il méritait, oubliant qu’il avait défendu, peu de temps auparavant, sous peine de mort, que l’on parlât jamais de lui rendre aucun honneur.
     
XLIX. Ses menaces contre le sénat. Il se contente de l’ovation. Crimes qu’il méditait
    (1) Lorsque les députés du sénat vinrent au-devant de lui pour le prier de hâter son retour : « Je viendrai, dit-il d’une voix forte, je viendrai, et celle-ci avec moi, » ajouta-t-il en frappant à coups réitérés sur la garde de son épée. (2) Il annonça qu’il ne revenait que pour ceux qui le souhaitaient, c’est-à-dire pour les chevaliers et pour le peuple ; qu’à l’égard des sénateurs, il ne serait plus pour eux ni citoyen ni prince. (3) Il défendit qu’aucun d’eux vint à sa rencontre ; et, renonçant à son triomphe ou le différant, il rentra à Rome le jour anniversaire de sa naissance, et se contenta de l’ovation. Il périt avant l’expiration du quatrième mois, méditant des crimes plus odieux encore que tous ceux qu’il avait commis. Il voulait se retirer à Antium ou à Alexandrie, après avoir immolé tout ce qu’il y avait de plus illustre dans les deux premiers ordres de l’État. (5) On n’en saurait douter, puisque l’on trouva dans ses papiers secrets deux écrits intitulés, l’un « le glaive », et l’autre « le poignard » : c’était la liste de ceux qu’il devait immoler. (6) On découvrit aussi un grand coffre rempli de divers poisons. Lorsque Claude les eut plus tard jetés à la mer, elle en fut, dit-on, tellement infectée, que le flux laissa sur les plages voisines une grande quantité de poissons morts.
     
L. Son portrait. Ses infirmités. Ses insomnies
    (1) Caius avait la taille haute, le teint très pâle, le corps mal fait, le cou et les jambes extrêmement grêles, les yeux enfoncés, les tempes creuses, le front large et menaçant, les cheveux rares, le sommet de la tête dégarni, le reste du corps velu. (2) Aussi était-ce un crime capital de regarder d’en haut quand il passait, ou de prononcer le mot chèvre pour quelque raison que ce fût. (3) Son visage était naturellement affreux et repoussant, et il le rendait plus horrible encore en s’étudiant devant son miroir à imprimer à sa physionomie tout ce qui pouvait inspirer la terreur et l’effroi. (4) Il n’était sain ni de corps ni d’esprit. Épileptique dès son enfance, dans l’âge adulte il était quelquefois sujet à des défaillances subites au milieu de ses travaux ; et alors il ne pouvait ni marcher, ni se tenir debout, ni revenir à lui, ni se soutenir. (5) Il connaissait lui-même la maladie de son esprit, et plus d’une fois il avait songé à se retirer pour y porter remède. (6) On croit que Césonia lui donna un philtre qui n’eut d’autre effet que de le rendre furieux. (7) Il était surtout en proie à l’insomnie ; car il ne dormait

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