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Vikings

Vikings

Titel: Vikings Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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s’exprimer. La salle octogonale était couronnée d’une voûte de pierre supportée par huit robustes colonnes recouvertes de tapisseries de scènes de chasse au cerf et au lièvre. Un siège de bois incrusté de pièces de métal et de cabochons de pierres rouges faisait office de trône. La main de Charles allait et venait nerveusement sur l’accotoir pendant que le marquis de Neustrie prenait la parole.
    — De nombreuses rumeurs courent le pays, commença-t-il. Nos redoutables ennemis, les hommes du Nord, sont prêts à nous attaquer. Ils veulent piller nos abbayes dont la réputation de grande richesse a franchi les mers.
    — Tu ne m’apprends rien, Robert, répondit le Roi en accompagnant ses paroles d’un revers de main exprimant sa mauvaise humeur. Il y a longtemps que Hròlfr et ses hommes sont à nos portes. Si je vous ai réunis aujourd’hui, c’est parce que je souhaite recueillir vos avis avant de riposter. Il ne sera pas dit que le Roi de France attend l’invasion des Vikings sans préparer sa défense. Je ne veux point agir comme mon prédécesseur Charles le Chauve qui, il y a plus de soixante ans d’ici, paya sept mille livres d’argent pour sauver Paris de l’assaut de Ragnar le sauvage.
    Cependant, le roi Charles m n’avait pas la réputation d’être un dangereux guerrier. D’aucuns lui prêtaient plutôt le goût de la négociation et de la diplomatie qu’il préférait au fracas des épées et aux flots de sang répandus sur les champs de bataille.
    — Charles, s’exclama un vieux seigneur. Tes barons lutteront jusqu’à la mort pour défendre le royaume. Mais ces hommes du Nord sont pires que des démons. On raconte qu’ils peuvent se relever trois fois après être tombés au combat. Ils sont hauts de sept pieds, possèdent des mains aussi larges que des pattes d’ours et ils ne craignent ni la douleur des lames, ni celle du feu.
    La description du comte Amoul avait fait frissonner toute l’assistance. Se pouvait-il que de tels démons existassent ? Ce fut Robert de Neustrie qui rompit une nouvelle fois le silence.
    — Certes, admit-il gravement, ces hommes sont dangereux et nous avons toutes les raisons de les craindre...
    — Nos ancêtres l’ont payé de leur vie, surenchérit le vieil Arnoul. Sans l’aide de Dieu, ils nous feront mordre la poussière, ensuite ils incendieront nos châteaux, pilleront nos abbayes et violeront nos femmes.
    — Calmez-vous, l’interrompit sèchement Robert de Neustrie. Ne nous fourvoyons pas. Si ces Vikings sont terribles, ils n’en sont pas moins des hommes. À ce titre, nous devons les combattre avec nos armes d’hommes. Seuls notre courage et notre ruse nous permettront de les vaincre.
    Le roi Charles crispa le poing et acquiesça en opinant du chef. De toute évidence, les paroles de Robert trouvaient écho auprès du monarque.
    — Sire, poursuivit le marquis de Neustrie, je souhaite vous présenter un visiteur qui nous apportera une aide précieuse dans notre lutte.
    — Mais, balbutia le comte Arnoul, l’accès au conseil privé est réservé aux conseillers du Roi.
    — Fais silence, vieillard, lui intima le Roi. Nous allons recevoir le visiteur du marquis de Neustrie. Que ceux qui en sont contrariés quittent céans le conseil !
    Un lourd silence s’abattit sur la salle aux huit piliers et nul ne se hasarda à se lever. Pour sa part, Robert s’inclina respectueusement afin de satisfaire la décision royale qu’il avait si adroitement préparée. Il se dirigea jusqu’à la lourde porte de chêne et en poussa le vantail. Il ne fallut attendre qu’un court instant pour le voir apparaître avec une frêle silhouette vêtue d’une longue tunique de drap écru munie d’une ample capuche. L’air grave, le seigneur guida le visiteur inconnu jusque devant le trône de Charles m de telle sorte qu’il se retrouva bientôt au centre de l’attention, à l’instar d’un montreur de prodiges entouré de ses spectateurs un jour de foire en ville.
    — Sire, laissez-moi vous présenter la bonne Geneviève... ou plutôt, devrais-je dire, la nordique Freya.
    Avec délicatesse, le marquis de Neustrie ôta la tunique de la silhouette et révéla une jolie jeune femme aux longues nattes blondes. La visiteuse portait une robe à la mode des femmes du Nord. Le drap épais et le col rehaussé de peau de renard étaient de nature à affronter le froid. L’austérité de l’ensemble était atténuée par la finesse de la

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