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Vikings

Vikings

Titel: Vikings Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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où trônait en bonne place un petit chapeau bleu à voilette. Elle prit le temps de l’admirer alors que Le Bihan avait déjà fait quelques mètres en avant. Il revint vers elle et l’observa, toujours en pleine contemplation.
    — Il te plaît à ce point ? demanda-t-il sur un ton incrédule. Je ne comprendrai jamais pourquoi les femmes attachent autant d’importance à ce genre de détail ; ce sont tout au plus quelques morceaux de tissu.
    — C’est justement là que se situe votre problème à vous, les hommes, répondit Joséphine en faisant une drôle de grimace qui lui fit plisser le bout du nez. Vous vous intéressez tellement peu aux détails que vous finissez par passer à côté de l’essentiel.
    Le Bihan repassa deux fois cette phrase dans sa tête afin d’être sûr de l’avoir bien comprise.
    — S’agit-il encore d’une pique ? lui demanda-t-il. Depuis qu’on a quitté le bar, j’ai l’impression que tu me fais la tête.
    — Non, répondit-elle sur le même ton, disons seulement que tu m’as déçue...
    — Vas-y, explique-toi fit Le Bihan en s’arrêtant. J’avais bien senti qu’il y avait un problème. J’ai toujours pensé qu’il fallait dire ce qu’on avait sur le coeur plutôt que de le garder pour soi.
    Joséphine comprit qu’il ne servait à rien de discuter et qu’elle devait aller au bout de ce qu’elle n’avait pourtant aucune envie de dire. Elle l’attira sur un banc et le regarda bien droit dans les yeux.
    — Pourquoi n’as-tu rien dit à Marc ? Tu es jaloux ?
    — Pardon ? répondit Le Bihan estomaqué.
    — Tu m’as bien comprise, poursuivit-elle sans perdre son aplomb. Je t’ai demandé de nous rejoindre au bar pour nous éclairer sur les affaires des Vikings, de ton vieux copain Rollon et toutes ces choses auxquelles on ne comprend rien. Et tu t’es contenté de nous donner un cours d’histoire. Pour un peu, j’aurais eu l’impression d’être au collège.
    Le Bihan sourit. Si elle réagissait de la sorte, c’était qu’il ne la laissait pas indifférente. Il s’enhardit et voulut en avoir le coeur net.
    — Il y a quelque chose entre Marc et toi ?
    — Et pourquoi devrais-je te répondre, s’exclama Joséphine, choquée. Y a-t-il quelque chose entre toi et moi ?
    Vexé, Le Bihan ne répondit pas. Il se contenta de s’enfoncer bien au fond du banc en calant son dos contre le dossier de bois.
    — Oui, admit Joséphine en soupirant. Il y a eu quelque chose. Mais à présent, c’est de l’histoire ancienne. Nous sommes amis et surtout frères d’armes dans notre réseau. Rien de plus. Voilà, tu es content ?
    — Et avec moi ? se hasarda encore à demander le jeune homme. Il y a quelque chose ?
    — Et Rollon ? répliqua la jeune fille du tac au tac.
    Le Bihan comprit qu’il ne devrait pas attendre d’autres confidences aujourd’hui. Il consentit enfin à lui dire ce qu’il avait appris lors de son escapade champêtre.
    — J’ai été dans la campagne pour rencontrer une vieille femme. Quand j’étais enfant, ma mère avait fait appel à elle pour me soigner. On raconte qu’elle est un peu guérisseuse, un peu sorcière... Une chose est sûre, elle connaît beaucoup de choses que la plupart des Normands ignorent sur leur région et l’histoire de ses habitants.
    — Même sur Rollon ? s’exclama vivement Joséphine qui essayait pourtant de contenir sa curiosité.
    — Elle m’a dit une phrase bizarre... Que le premier duc de Normandie n’avait pas sa place dans la maison de Dieu, qu’il n’avait pas encore payé le prix de ses péchés, mais que Dieu était patient et que ce serait un jour chose faite...
    Joséphine leva les yeux au ciel.
    — Quel charabia ! lâcha-t-elle avec agacement. J’ai vraiment l’impression que cette histoire n’est qu’une succession d’énigmes. J’en viens presque à préférer nos plans de dynamitage des voies de chemin de fer.
    — J’ai beaucoup réfléchi... poursuivit Le Bihan. J’ai songé au poids des péchés de Rollon. Généralement, on le présente comme un homme parfait, converti au christianisme, un excellent duc de Normandie. Quels pouvaient donc être ses péchés ? Et pourquoi n’a-t-il pas sa place dans l’église ?
    — Et alors ?
    — Et alors, dit Le Bihan en baissant un peu la voix, j’ai été interroger le bedeau, tu sais, ton ami Maurice Charmet. Il paraissait inquiet, il n’avait aucune envie de me parler, mais j’ai senti que

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