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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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d’une Gaule et d’une Germanie pacifiées.
    Vespasien avait déjà envoyé deux commandants haut gradés en tenue pourpre complète plus neuf légions de confiance pour entreprendre la reconquête de Civilis. Quoi qu’ait pu rapporter fidèlement la Gazette Quotidienne depuis son pilier du Forum, ces hommes avaient dû échouer. À présent, c’était moi que Vespasien envoyait.
    — Mauvaises nouvelles ? chevrota nerveusement Xanthus.
    — Une catastrophe !
    — Tu pars en Germanie, c’est ça ?
    Ç’avait bien été mon intention, jusqu’à ce que je lise cette liste de prouesses irréalisables. À présent, la chose à faire consistait manifestement à prendre la direction opposée.
    — Je t’envie vraiment, lança fougueusement le barbier, avec l’authentique légèreté propre à sa corporation. J’ai toujours eu envie d’aller voir à quoi ressemble l’Empire hors de Rome.
    — Il y a moyen de vivre l’aventure à plus petit prix. Essaie donc le Circus maximus par un après-midi de canicule ; ou une mauvaise pièce au théâtre de Pompée. Va boire un coup près du Forum ; mange des fruits de mer ; tombe amoureux. Va nager dans le Tibre en août, si tu tiens à attraper un truc exotique… Écoute, Xanthus, j’ai vraiment de besoin de réfléchir. Alors tais-toi. Va-t’en. Et tâche de ne plus jamais radiner tes affreuses pompes rouge vif dans mon secteur.
    — Oh ! mais je serai bien obligé, m’assura-t-il d’un air suffisant. Je reviens demain avec le colis que tu dois apporter en Germanie.
    Je le remerciai de cet avertissement, qui allait me permettre de veiller à ne pas être chez moi.

10
    J’aurais dû refuser cette mission. Il aurait fallu. Mais j’avais désespérément besoin de cet argent. Il me ferait le plus grand bien – à condition de survivre pour pouvoir le réclamer. J’avais hâte, qui plus est, de quitter Rome avant que l’attention que me prêtait pour l’heure Titus César ne dégénère. Et par-dessus tout, maintenant que je m’étais fait à sa présence animée dans mon logement, je ne pouvais plus supporter de vivre là sans Helena.
    J’aurais pu m’accommoder de la pauvreté. J’aurais même pu affronter Titus. Mais la nostalgie d’Helena, ce n’était pas la même chose. C’était à cause d’Helena que, pour l’heure, j’étais là, tout triste, dans ma chambre de misère, place de la Fontaine, incapable de m’en arracher, même pour me précipiter au Palatin afin de gémir. Helena constituait l’unique raison urgente pour laquelle il fallait vraiment que j’aille en Germanie. Je tenais à m’y rendre, même si cela impliquait d’affronter un hiver continental au sein d’une province dépouillée de tout soupçon de confort par une rébellion tout juste apaisée, et où les tâches qui m’attendaient s’échelonnaient du risqué au grotesquement irréalisable.
    J’avais dit à Titus qu’Helena Justina rendait visite à son frère. Je l’avais dit parce que je pensais que c’était la vérité.
    Mais il se pouvait que j’aie légèrement induit Titus en erreur. Helena avait un frère nommé Ælianus, qui étudiait la diplomatie en Espagne bétique. Mais elle en avait un autre, appelé Justinus. J’avais déjà rencontré Camillus Justinus. Je m’étais rendu au fort où il faisait son service en tant que tribun militaire, un endroit du nom d’Argentoratum. Argentoratum se trouve en Germanie supérieure.
     
    Le lendemain, je fis mes préparatifs. Un secrétaire du palais, dont je cultivais la fréquentation, me promit des copies des comptes rendus ayant trait à la révolte de Civilis. Je fis une demande pour obtenir un laissez-passer de transit ainsi qu’un assortiment de cartes officielles. Puis j’allai flâner du côté du Forum, me postai contre un pilier du temple de Saturne, et attendis. Je cherchais quelqu’un : un unijambiste. Je n’étais pas regardant quant à l’identité de celui qui viendrait à clopiner dans mes parages, du moment qu’il présentait une qualité particulière : il fallait qu’il ait servi dans l’active durant la guerre civile, de préférence avec Vitellius.
    J’en essayai quatre. L’un rentrait d’Orient, ce qui ne m’était d’aucune utilité, et les trois autres étaient de faux estropiés qui déguerpirent sur une paire de jambes normales dès que je les interrogeai. Quand j’en trouvai un qui faisait l’affaire, je l’entraînai dans une gargote, le laissai commander une pleine

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