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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Vitellius, quand il se rappelait qu’il fallait que quelqu’un s’attaque à sa forêt vierge vieille de quinze jours…
    La méfiance resurgit. Je lâchai d’un ton rogue :
    — Ça t’arrive de racler Vespasien ?
    — Non.
    — Et Titus ?
    Il hocha négativement la tête. J’avais trop de bouteille pour y croire.
    — Tu connais un certain Anacrites ? demandai-je encore.
    — Non.
    Anacrites est l’espion-chef officiel du palais ; lui et moi, on n’est pas copains. Si quelqu’un du palais commanditait en douce un assassinat, Anacrites était forcément dans le coup. Surtout si c’était moi qu’on assassinait ; ça lui ferait plaisir, à Anacrites.
    Je me mordillai la lèvre.
    — Alors comment ça se fait, quand on sait qu’un bon barbier est aussi rare qu’un diamant dans le bec d’une poule, qu’un raseur impérial se voie réduit à battre le pavé dans les parages de l’Aventin dans ses chouettes spartiates rouge vif ?
    — Renvoyé, répondit-il, apparemment abattu.
    — Au point, ô combien minable, d’assurer la tournée de courrier ? Ça ne tient pas debout. Je crois que tu mens.
    — Crois ce que tu veux. J’ai fait de mon mieux pour satisfaire ceux qui me confiaient leur menton, mais on m’a informé qu’il n’y avait plus besoin de mes services, et du coup, comme Vespasien a horreur du gaspillage, on m’a relégué dans les services administratifs.
    — Dur !
    — Oui, dur, Falco ! Les Flaviens ont tous de sacrés mentons. J’avais été affecté au service de Titus César…
    — Chouette tignasse !
    — C’est vrai. J’aurais pu faire du beau boulot sur Titus…
    — Seulement, le vainqueur de Jérusalem refuse de confier sa charmante épiglotte à une lame d’Espagne tranchante maniée par un homme ayant au préalable raclé Néron et Vitellius ? Qui pourrait le lui reprocher ?
    — La politique ! cracha-t-il. Et voilà que maintenant, on m’expédie tel un vagabond dans la fange de ruelles puantes, le long d’escaliers interminables et malodorants, pour apporter des dépêches qu’on dit urgentes à des types pas aimables qui ne prennent même pas la peine de les lire une fois que je suis arrivé.
    Les lamentations ne m’infléchirent pas.
    — Pardon, mais je ne suis toujours pas convaincu. C’est Titus qui t’envoie ?
    Le barbier fit non de la tête, agacé, mais je savais désormais à quoi m’en tenir.
    — Arrête de gigoter, on dirait une prostituée un soir d’affluence après les courses.
    — Pourquoi une telle méfiance ? Je ne suis guère qu’un pion de rien qu’ils ne savent pas comment utiliser.
    Ils avaient pourtant bien trouvé.
    Je rompis le sceau du rouleau apporté par Xanthus, à seule fin d’y découvrir un peu plus de mauvaises nouvelles.
    Les ordres que m’envoyait Vespasien avaient été rédigés par un secrétaire dont la charmante calligraphie grecque aurait joliment décoré un vase, mais se révéla atrocement difficile à lire. Le temps que je m’efforce tant bien que mal de déchiffrer l’écriture en montagnes russes, le barbier alla se plaquer dos au mur à un bout de la pièce. Il semblait avoir peur de quelque chose. Peut-être de moi.
    Quand j’eus terminé, je restai silencieux. J’étais barbouillé à cause du vin bu en compagnie de Canidius, et aussi parce que j’avais englouti trop vite mon boudin. De toute façon, j’aurais eu la nausée. La tâche qui m’attendait en Germanie consistait à :
    Livrer le cadeau de l’empereur à la Quatorzième Gemina… et rédiger un rapport.
    N’importe quel imbécile en était capable. Même moi, j’y parviendrais peut-être.
    Tirer au clair ce qu’il est advenu du très noble Munius Lupercus.
    Qui était Munius Lupercus ? Je vais vous le dire : rien moins que le légat chargé du commandement de la légion à Vetera, le fort qui avait résisté jusqu’à la famine face aux rebelles, et dont les hommes s’étaient fait massacrer en se rendant. Tous, sauf Lupercus. Lui, les combattants pour la liberté l’avaient envoyé de l’autre côté du Rhin en guise de cadeau à leur éminemment dangereuse prêtresse.
    Limiter si possible les activités de Veleda.
    On l’aura deviné : Veleda n’était autre que la princesse en question.
    Localiser Julius Civilis…
    — Par tous les Dieux !
    En dépit de mon long passé de missions douteuses, cette ultime besogne était incroyable.
    Localiser Julius Civilis, chef des Bataves, et s’assurer de sa collaboration future au sein

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