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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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apparemment, on préfère y frapper les grosses pièces brillantes.
    — Je voudrais bien que les prix soient coupés en deux aussi, Falco.
    — Et moi, il y a un tas de choses que je voudrais bien !
    Mon ton restait mesuré, mais en fait, j’étais à deux doigts de craquer. J’aurais voulu que la pluie s’arrête. J’aurais voulu retrouver Helena. J’aurais voulu être en sécurité dans ma ville à moi, engagé pour une mission sans danger. Et par-dessus tout, alors que mon compagnon continuait de babiller sans trêve, j’aurais voulu le perdre en route.
     
    Nous passâmes la nuit dans un village caractéristique de cette route : un long ruban tortueux comme un écheveau et pourvu d’une rue principale vouée en grande partie à la distraction des voyageurs. Il y avait là quantité de gîtes, et quand nous eûmes trouvé quelque chose de propre où larguer nos bagages, quantité de tavernes où se rendre pour se changer un peu les idées. J’en choisis une dont les salles à arcades déversaient de la lumière dans la rue, puis nous jouâmes des coudes pour nous frayer un chemin jusqu’à une arrière-salle dans laquelle d’autres voyageurs, installés autour de tables rondes, se régalaient de viande froide ou de fromage accompagnés de cruchons de la bière fermentée du cru. L’odeur des capes de laine humides et des chaussures trempées flottait dans tous les coins, fumants que nous étions tous après cette journée de chevauchée sous la pluie. Il faisait bon dans la salle bien sèche qu’éclairaient des lumignons en roseau. L’endroit dégageait une atmosphère accueillante qui soulageait des fatigues du voyage jusqu’à ceux qui rechignaient à être soulagés de quoi que ce soit, des fois que le Sort le leur fasse durement payer.
    Nous bûmes. Nous mangeâmes. Xanthus se ragaillardit, moi je ne pipai mot. Il commanda de nouveau à boire. Je fis tinter le contenu de ma bourse d’un air maussade ; j’allais payer, comme d’habitude. Xanthus trouvait quantité de façons de dilapider son argent en souvenirs de vacances, mais il avait le chic pour mettre la main à la poche seulement quand je n’étais pas avec lui. Nous trimbalions la ribambelle des colifichets qu’il avait achetés – lanternes à grelots, statuettes de musculeuses déesses indigènes, amulettes en roues de charrettes – et pourtant, d’une manière ou d’une autre, trouver de quoi régler notre dîner semblait toujours être mon devoir.
    L’établissement dans lequel nous nous trouvions était relax en matière de paiement : on réglait à la fin. C’était une bonne façon de soulager les gens de plus d’argent qu’ils ne le souhaitaient, quoiqu’en fait, quand j’entrepris de vérifier l’addition, le total ne se révéla pas trop exorbitant, compte tenu des quantités mangées et bues par le barbier.
    Une bonne soirée… pour qui se sentait à même d’en profiter.
    Je demandai à Xanthus de partir devant pendant que je patientais jusqu’à ce que le personnel ait fini de courir après la petite monnaie. Le temps que je débouche dans la rue principale, mon fardeau domestique avait déjà disparu. Je n’étais pas pressé de le rattraper. La nuit était sèche, avec un ciel noir piqueté çà et là d’étoiles au détour de quelques nuages rapides, très hauts. Le lendemain nous réservait probablement des trombes d’eau à nouveau, mais je restai un moment planté là, à savourer le vent âpre, sec qui me soufflait au visage. La rue était déserte, à ce moment-là. J’étais victime d’un accès de mélancolie du voyageur.
    Je retournai à l’intérieur de la taverne et commandai une assiette de raisins secs et un autre pichet de vin.
    La salle s’était un peu vidée. D’humeur indépendante, je changeai de place. Cela me permit d’observer à la ronde mes compagnons buveurs. Certains discutaient par petits groupes, d’autres dînaient seuls. Deux hommes attirèrent mon regard, car bien qu’ensemble, ils n’avaient pas l’air d’échanger un mot. Ils ne donnaient pas l’impression de s’être disputés, simplement ils semblaient encore plus abattus que je l’étais moi-même avant de me débarrasser de Xanthus.
    Une serveuse alluma un nouveau lumignon sur leur table. Quand la flamme s’éleva, je reconnus les deux convives : ils portaient des tuniques à haut col sous un chaperon à la gauloise violet foncé, à capuche pointue. L’un, d’âge mûr, était bedonnant,

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