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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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messager…
    Je fis mine de ne pas entendre.
    — Je larguerais volontiers la ferraille, mais je compte remettre les ordres confidentiels à Gracilis en main propre. On me loge au fort ? Votre service d’hébergement doit être cousu d’or maintenant que vous vous êtes débarrassés des fidèles Bataves !
    — Si c’est une pique à l’intention de la Quatorzième, rétorqua le primipilus avec un reniflement méprisant, savoure-la bien : tu n’auras pas l’occasion d’en placer une deuxième !
    Je répondis que l’idée ne me viendrait jamais d’insulter les vainqueurs de Bedriacum, et que je me trouverais mon propre logis.
    Dans le couloir, comme je le poussais d’une bourrade en direction de la sortie, Xanthus demanda d’une voix geignarde :
    — C’est quoi, Bedriacum ?
    — Une bataille où les hommes de la Quatorzième ont réussi à ne pas se faire traiter de perdants en prétendant tout bonnement qu’ils n’étaient pas arrivés à l’heure.
    — Je me disais bien que ça devait être quelque chose comme ça. Tu les as contrariés, Falco !
    — Bien content.
    — Et ils savent que tu travailles pour l’empereur…
    — Non, Xanthus, ils croient que toi, tu travailles pour lui !
    — À quoi ça sert ?
    — Ils savent très bien que leur réputation n’est pas des plus reluisantes. Ils savent aussi que l’empereur va envoyer quelqu’un pour les observer, mais ils se figurent que moi, je suis le fin fond de la lie. Tant que je jouerai l’idiot, ils ne penseront jamais que je suis l’espion en question.
    Heureusement, Xanthus ne demanda pas pourquoi je tenais tant à faire passer quelqu’un d’autre pour l’espion de l’empereur.
    Ni ce qu’à mon avis, la Quatorzième Gemina serait capable de faire à celui qu’elle prendrait pour l’espion en question.
    Nous arrivions à la sortie quand deux tribuns sortirent d’un autre bureau en se disputant courtoisement.
    — Je ne veux pas t’importuner, Macrinus, mais…
    — Il ne reçoit personne : il travaille à préparer une de ses actions contre des agitateurs imaginaires. Reparle-m’en demain, et je t’emmènerai le voir dès qu’il aura un moment pour souffler.
    J’écoutai tout d’abord en pensant qu’ils faisaient allusion au légat Gracilis. Le jeune homme qui parlait ainsi était du genre plein d’assurance, costaud, qui ne m’en a jamais imposé : carrure athlétique, tête carrée et casque de boucles serrées aux chauds reflets. Il me sembla reconnaître celui qui protestait.
    Il devait avoir une vingtaine d’années, mais paraissait plus jeune. Visage ordinaire, juvénile. Haute stature, mince. Allure discrète, mais sourire prompt jouant sur une grande bouche.
    — Camillus Justinus !
    Au cri que je poussai en reconnaissant son compagnon, le premier tribun réagit avec à-propos. Issu d’une famille sénatoriale, il avait reçu une solide instruction : il connaissait le latin, le grec, les mathématiques et la géographie, savait quel pourboire attribuer à une prostituée, d’où provenaient les meilleures huîtres – et était rompu à cet art répandu au forum qui consistait à échapper à quelqu’un que l’on souhaitait éviter.
    — Excuse-moi, Justinus. Tu étais en discussion de travail ?
    Le frère d’Helena émit un grognement à l’intention du dos bardé d’une cuirasse étincelante qui s’éloignait précipitamment.
    — Peu importe. Il n’avait pas l’intention de m’aider. Falco, c’est bien ça ?
    — En effet. Marcus Didius. J’ai ouï dire que tu étais posté… Pas avec la Quatorzième, j’espère ?
    — Oh ! je ne suis pas à la hauteur de leurs exigences ! Non : on m’a convaincu de me porter volontaire pour un temps de service avec la Première Adiutrix… une nouvelle unité.
    — Heureux de l’apprendre. La Quatorzième est un ramassis de rustauds : je viens de leur apporter un trophée et ils m’ont refusé un logement, lançai-je avec un espoir dénué de vergogne.
    Justinus se mit à rire.
    — Dans ce cas, tu ferais mieux de venir t’installer chez moi ! Allez, viens. Maintenant que je me suis battu comme un beau diable pour essayer de mettre un peu de plomb dans la cervelle de cette fine équipe, j’ai besoin de rentrer m’allonger au calme.
    Nous nous mîmes en route.
    — Que fais-tu dans le coin, Marcus Didius ?
    — Oh ! rien de bien emballant. Un boulot pour Vespasien. Le train-train habituel, principalement. Et une ou deux petites choses en plus, histoire de

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