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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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étranglé au cours d’une mutinerie étouffée à la hâte, elle était désespérée.
    — Leur tribun laticlave t’a envoyé paître avec un sacré culot. Et j’ai eu droit au même accueil. Ça se passe toujours comme ça ?
    — Oui. Leurs officiers ont tous l’air de dissimuler.
    Ce n’aurait pas été possible en période de marche, où Gracilis aurait été en vue dans la colonne, mais ici, à l’intérieur du fort, les hommes de la Quatorzième pouvaient s’occuper de tout eux-mêmes. L’histoire de Balbillus me revint en mémoire, à propos des commandants de légion gouvernant tranquillement la Bretagne après en avoir chassé leur gouverneur. Mais l’ère de l’anarchie était censée avoir pris fin.
    — Jusqu’à l’échéance des prochaines festivités, il n’y aura besoin de mettre la cape de pourpre sur les épaules de personne, lançai-je avec un grand sourire. Mais s’il est bel et bien question d’un complot, je viens de mettre les pieds dans le plat en beauté ! J’ai apporté une Main d’Acier, plus des ordres concernant son inauguration au cours d’une cérémonie en grand apparat. Il va falloir qu’ils fassent défiler leur légat, ce jour-là.
    — Ha ! Le gouverneur va mettre son point d’honneur à être de retour pour l’occasion !
    Camillus Justinus faisait preuve d’une ténacité que j’appréciais. Et il témoignait une réelle satisfaction à l’idée que les tentatives déployées par la Quatorzième pour le mettre en échec soient bientôt anéanties.
    — Quand doit se dérouler cette cérémonie ? s’inquiéta-t-il.
    — Pour l’anniversaire de l’empereur.
    Il n’eut pas l’air très sûr de son calcul. Vespasien était au pouvoir depuis trop peu de temps pour faire d’ores et déjà partie intégrante du calendrier. Moi, j’étais au courant – un scribe prenant les détectives pour des ignorants l’avait spécifié dans les notes accompagnant mes ordres.
    — Quatorze jours avant décembre. Ce qui nous laisse, à toi et moi, la fin de ce mois-ci plus les seize premiers jours de novembre pour recomposer le tableau avec prudence.
    Nous échangeâmes un grand sourire puis nous mîmes en route vers la porte principale. Justinus avait assez de tempérament pour discerner les possibilités. Si nous venions à bout de ce casse-tête avant que Rome ne doive intervenir, cela le servirait.
    Je sentis les obligations s’amonceler au-dessus de mon crâne. J’étais l’amant de sa sœur – presque un membre de la famille. C’était mon devoir que de l’assister en direction de la bonne fortune – même si Justinus abhorrait probablement la seule pensée de ce que sa sœur et moi fabriquions. Et quand bien même la majeure partie du travail finirait par m’incomber.
    Tandis que nous cheminions en adoptant un silence amical, je réfléchissais ferme. Ça sentait vraiment les ennuis. Or j’avais déjà bien assez couru après ce genre de choses. Il n’y avait pas une heure pleine que je me trouvais à Moguntiacum que, déjà, nous écopions d’un deuxième haut gradé disparu… simple complication de plus venant s’ajouter au légat officiellement disparu, aux troupes prêtes à se mutiner, au chef rebelle enragé et à la prophétesse hystérique.

19
    Nous prîmes Xanthus au passage et rassemblâmes nos forces en vue de l’expédition jusqu’au secteur du fort alloué à la Première. Pour meubler le trajet de propos neutres, je questionnai Justinus au sujet de sa promotion inusitée.
    — Je me suis souvenu que ton dernier poste était à Argentoratum… d’ailleurs c’est là-bas que je t’ai cherché. Mais tu n’étais pas laticlave à l’époque ?
    — Non, et je ne m’attendais pas du tout à le devenir. Ç’a été l’appât qui m’a fait accepter de prolonger mon temps de service. Visiblement, c’est gratifiant à long terme de pouvoir dire qu’on a occupé un poste de tribun à large bande…
    — J’espère que tu as de plus hautes ambitions en vue de ton épitaphe ! Tu as dû impressionner quelqu’un par tes qualités ?
    — Eh bien… (Justinus avait encore l’air d’un adolescent dans un monde d’hommes : les grands mots tels qu’ambition l’effarouchaient.) Mon père est ami avec Vespasien. Ça a peut-être joué.
    Je me dis que le jeune homme se dévalorisait. Certains avaient dû comprendre qu’il avait du répondant. La Germanie n’était pas une province dans laquelle on pouvait se permettre de trimbaler des

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