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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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la fin de la tornade. Je sentais Xanthus palpiter d’indignation, mais s’il s’attendait à ce que je le défende vis-à-vis d’une telle assemblée, il pouvait courir. J’avançai de quelques pas dans la pièce et laissai tomber à terre le panier contenant le cadeau de l’empereur.
    — M’appelle Didius Falco.
    Apparemment, il valait mieux respecter les usages. Je brandis mon passeport impérial sous le nez du cornicularius, qui le saisit entre pouce et index comme s’il venait de le repêcher dans un égout. Un léger rictus jouant aux commissures de sa petite bouche pincée, il lança mon document à l’autre bout de la table pour que le primipilus puisse rigoler à son tour.
    — Et qu’est-ce que tu fais de beau, Falco ? demanda la bouche mince.
    Les mots en sortaient compressés comme la bourre d’un matelas mal cousu.
    — Je livre des colis encombrants.
    — Hah ! commenta le primipilus.
    — Et qu’est-ce qu’il y a dans ce panier à pique-nique ? railla son collègue plus prolixe.
    — Cinq pains, une panse de brebis… et un nouvel étendard en gage de remerciement personnel de l’empereur à la Quatorzième. Vous voulez voir ?
    Le primipilus était l’homme d’action de l’endroit : tandis que le cornicularius triturait son défaut de manucure avec le bout rond d’un stilus, lui s’approcha à contrecœur le temps que je dénoue les lanières du panier. La Main d’Acier pesait autant qu’un bloc tombé d’un aqueduc, mais il l’empoigna par le pouce et la souleva aussi facilement que s’il s’agissait d’une amulette.
    — Oh ! très joli !
    Il n’y avait rien à redire quant aux propos. Seule l’intonation était hypocrite. Je m’appliquai à répondre d’un ton égal :
    — Je dois livrer le cadeau de Vespasien à votre légat en personne. J’ai également une dépêche scellée pour lui, qui contient, je crois, le programme de la cérémonie d’inauguration appropriée. Il y a moyen d’échanger tout de suite un mot avec Florius Gracilis ?
    — Non, répondit le cornicularius.
    — Je peux attendre.
    — Va te choisir une urne funéraire et disparais au fond.
    D’un ton enjoué, je lançai à Xanthus :
    — C’est ça, l’obligeance et le charme bien connus de la Quatorzième.
    — C’est qui cette fleurette qui pue comme ça ? s’enquit tout à coup le primipilus.
    Paupières mi-closes, je coulai un regard sans aménité aux deux militaires.
    — Envoyé spécial de Titus César. (Je promenai un doigt sur la base de mon cou, geste immémorial.) Je n’ai pas encore établi s’il s’agit d’un assassin astucieusement déguisé cherchant quelqu’un à trucider, ou seulement d’un expert comptable doué pour le travesti. Maintenant que nous sommes ici, nous ne devrions plus tarder à le découvrir. Soit les cadavres vont pleuvoir, soit vous allez le trouver plongé dans vos comptes quotidiens…
    Xanthus était tellement interloqué que, pour une fois, il ferma son clapet.
    Les deux gros malins se consultèrent du regard, l’air désabusé.
    — C’est bien ce qu’on se disait ! soupira le cornicularius. Ça doit aller mal, à Rome, pour qu’ils se mettent à nous envoyer comme ça des résidus de chœurs chantants et la lie des faux culs…
    — Minute ! lançai-je avec un grand sourire en tâchant de leur donner la réplique. Quoi que je puisse être, c’est de la bonne came, authentique ! Mais j’en reviens à mes moutons. Si Gracilis est trop occupé pour le moment, donnez-moi un rendez-vous quand son emploi du temps sera plus souple.
    La flagornerie marche parfois. Pas là.
    — Un authentique faux cul ! commenta le primipilus à l’intention de son copain. Va-t’en voir dans le fond de ton trou du cul si j’y suis, frisette !
    — Laisse donc mes orifices tranquilles. Écoute, centurion, je viens de me trimbaler une Main d’Acier à travers la moitié de l’Europe, et j’ai bien l’intention de la remettre à qui de droit. Je sais que la Quatorzième est un ramassis de butors mal embouchés, mais si votre légat tient à son mandat de consul, il ne va pas falloir qu’il laisse un chieur de manœuvres et un gratte-papier refuser une récompense de l’empereur…
    — Commence pas à faire le malin, lança le cornicularius. Tu n’as qu’à laisser le trophée, et laisser aussi la dépêche. D’ailleurs peut-être… (il réfléchit, arborant sa mine la plus enjouée à cette heure) peut-être que la dépêche annonce : Exécutez le

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