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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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avec la tête comme un sac de bouillie, à l’issue d’une nuit de bavardages oiseux dans une taverne avec je ne sais quelle traînée alors que je comptais la passer avec Helena, ne me disait strictement rien. Je m’assis donc un moment dans le jardin du tribun, complètement abattu, mais Justinus n’ayant rien d’un fou de paysage, l’endroit ne se prêtait guère à une rêverie mélancolique. Le chien vint me trouver et grimpa à côté de moi sur le banc pour mâchonner le bas de ma tunique, mais même le banc était couvert de mousse humide, si bien que l’animal ne tarda pas à sauter à terre et s’éloigner, truffe au sol, dans le noir. D’un pas avachi, je regagnai ma chambre, moi aussi.
    Dos tourné à la porte, je venais d’ôter ma tunique – une propre, trop bien pour dormir avec – quand quelqu’un entra.
    — Dans le genre génie des bois nu, de dos, je n’ai jamais eu le privilège de voir mieux !
    Helena.
    Ayant déjà subi une agression le même jour, je me retournai d’un bond. Les yeux chaleureux et admiratifs d’Helena me gratifiaient d’un regard souriant. J’abaissai la tunique que je tenais pour tenter de rester décent, le sourire d’Helena produisant toujours chez moi un effet irrésistible.
    — C’est une pièce privée, ici, belle dame.
    — Parfait ! lança-t-elle.
    Je me sentis rougir mais affichai une expression sarcastique : cela ne fit que l’encourager.
    — Alors, Marcus. J’ai cru comprendre que tu voulais me voir ?
    — Qu’est-ce qui t’a mis ça dans la tête ?
    — Une forte odeur de lotion dans ma chambre.
    Elle renifla. Je maudis Xanthus, qui m’avait oint de pommades au point qu’un limier pourrait me filer du détroit de Gaule jusqu’en Cappadoce. Helena inclina la tête sans me lâcher du regard. Elle était adossée à la porte, comme pour me barrer la fuite. Ma mâchoire se crispa.
    — Comment va Titus ?
    — Comment veux-tu que je le sache ?
    — Alors qu’est-ce qui amène une jeune et élégante dame dans ces contrées désertiques ?
    — Je suis la trace de quelqu’un.
    Helena avait le chic pour donner à ses actes les plus incohérents l’apparence d’une réponse rationnelle à je ne sais quelle aberration de ma part.
    — Tu m’as laissé tomber ! accusai-je d’une voix sourde.
    — Et Veii, c’était bien ?
    Sa diction bien élevée était empreinte d’un sarcasme qui me dessécha la bouche comme des peaux de raisins.
    — Veii est un trou.
    Brusquement, sans raison apparente, je me sentis las.
    — Les veuves y sont jolies ?
    Comme je m’y attendais, la discussion prenait l’allure d’un règlement de comptes : maintenant je comprenais pourquoi je me sentais battu.
    — Certaines croient l’être.
    — J’en parlais avec une d’entre elles, reprit sèchement Helena. Elle m’a donné à entendre que ton voyage à Veii avait été un succès torride.
    — Cette veuve est une menteuse.
    Helena me regarda. Notre entente se fondait sur une bonne raison : nous nous connaissions assez pour être capables de déclencher une dispute en règle, mais nous savions tous les deux solliciter une trêve.
    — C’est ce que je me dis, répondit-elle tout bas. Mais pourquoi ça, Marcus ?
    — Jalouse parce que je l’avais repoussée pour rentrer te rejoindre à Rome. Et toi, qu’est-ce que tu fabriquais à Veii ?
    — Je te cherchais.
    L’animosité mourut quelque part entre nous deux.
    — Eh bien, tu m’as trouvé, maintenant, dis-je.
    Helena Justina traversa la pièce, le visage empreint d’une décision à laquelle je n’étais pas totalement préparé, mais je ne tarderais pas à le devenir.
    — Quelle idée as-tu derrière la tête, belle dame ?
    — Rien qui puisse te déplaire…
    Elle m’ôta la tunique de la main. Au nom de la pudeur, je tâchai de m’en sortir par une pirouette : — Je te préviens, j’ai horreur des femmes entreprenantes…
    — Faux. Tu aimes qu’une fille ait l’air de savoir précisément à quoi tu penses, et qu’elle s’en fiche…
    Le doute s’instilla tout de même. Elle recula d’un pas. J’avançai d’un.
    Je sentis la chaleur de son corps avant même que ses bras nus se glissent sous les miens. Elle avait dû échanger la robe de laine que je lui avais vue un peu plus tôt contre une plus légère. Pour peu que je dégrafe deux fibules, le tissu aérien tomberait à terre, m’offrant Helena tout entière. Ç’avait l’air de fibules faciles à dégrafer. Je posai les mains

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