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1940-De l'abîme a l'espérance

1940-De l'abîme a l'espérance

Titel: 1940-De l'abîme a l'espérance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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commencé à mettre sur pied des unités afin de porter secours aux Finlandais que soutiennent aussi les… Allemands et les Italiens, comme si s’esquissait là une grande alliance contre les « rouges ».
    En même temps, cette intervention en Finlande n’est qu’un prétexte. Elle permettrait de contrôler la « route du fer », par où passent les minerais suédois vendus à… l’Allemagne. Mais la Suède, la Norvège ou le Danemark sont des États neutres qui refusent toute intervention franco-anglaise !
    Or, voici que le 16 février 1940, un avion de la Royal Air Force repère le navire allemand l’ Altmark, le ravitailleur du Graf Spee qui a donc réussi à parcourir tout l’Atlantique Nord.
    Dans ses cales, croupissent 299 marins britanniques, prisonniers transférés du Graf Spee.
    Churchill donne ordre à une flottille de destroyers britanniques de passer outre aux interdictions d’entrer dans les eaux territoriales de la Norvège, de donner assaut à l’ Altmark réfugié dans le Jossingfjord.
    Après l’abordage et un bref corps à corps, l’ Altmark est capturé, les marins britanniques libérés, et la gloire de Churchill scintille, alors que le Premier Ministre Chamberlain n’est qu’une ombre, dont chacun sent bien qu’elle va s’effacer au profit du Premier lord de l’Amirauté.
     

     
    Mais ce que visent Churchill et les Français, c’est bien le contrôle, à l’occasion de la guerre russo-finlandaise, des mines de fer. Or, le 12 mars, après une offensive soviétique, les deux pays signent la paix.
    « Tout vient de s’écrouler, écrit Churchill. Maintenant la glace va fondre et les Allemands sont maîtres dans le Nord… J’ignore s’ils ont conçu leur propre plan d’action et si nous en verrons bientôt les effets, mais le contraire m’étonnerait. »
    Churchill ne se trompe pas.
    Hitler a hurlé, tempêté quand il a appris l’attaque contre l’ Altmark. Il ne réussit pas à se maîtriser, se soûlant de paroles, répétant qu’il a pris sa décision : il faut envahir la Norvège. « L’abordage de l’ Altmark dans les eaux territoriales norvégiennes a levé toute ambiguïté sur les ambitions britanniques, dit-il. Il faut les devancer, envahir la Norvège. » Et Hitler fixe la date de l’attaque : le 9 avril.
     
    Des fjords de Norvège aux rives du Rhin et de la Meuse, le printemps de 1940 s’annonce comme une apocalypse.

 
6 .
    L’apocalypse, les Polonais la vivent depuis les premiers jours de la guerre mais, en cette fin d’hiver quarante, les déportations, les massacres deviennent systématiques et quotidiens.
     
    Dans les territoires occupés par les Russes à la suite des accords secrets conclus avec les nazis, les tueurs du NKVD – la police politique soviétique – abattent, à Katyn, plusieurs milliers d’officiers polonais d’une balle dans la nuque. Et leurs corps s’entassent dans des fosses communes recouvertes d’une mince couche de terre.
     
    Dans le gouvernement général de Pologne, créé par les Allemands, le gouverneur général Hans Frank déclare : « Les Polonais seront les esclaves du Reich allemand. »
    Au printemps de 1940, quand l’attention est tout entière tournée vers le front ouest, là où doit se déclencher l’offensive de Hitler, Frank dit en riant qu’il n’a pu détruire « tous les poux et tous les Juifs » en quelques mois, mais qu’il va redoubler d’efforts, parce que le Führer a dit : « Les hommes capables de diriger en Pologne doivent être liquidés. Ceux qui les suivent doivent être supprimés à leur tour. Il est inutile d’imposer ce fardeau au Reich, absolument inutile d’envoyer ces éléments dans les camps de concentration du Reich. »
    « Mes chers camarades, poursuit Frank, en ce qui concerne les Juifs, je veux vous dire bien franchement qu’il faut s’en débarrasser d’une façon ou d’une autre… Je dois vous demander, chers camarades, de vous défaire de tout sentiment de pitié. Nous devons anéantir les Juifs. »
     
    Plus de un million de Polonais et 500 000 Juifs sont chassés de leurs maisons, expédiés à l’est de la Vistule.
    Dès le 21 février 1940, l’Oberführer SS Richard Glücks, chef de la surveillance des camps de concentration, informe Himmler qu’il a trouvé un « coin convenable » pour un nouveau « camp de quarantaine ». Il est situé à Auschwitz, une ville de 12 000 habitants perdue dans les marais et où se

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