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1940-De l'abîme a l'espérance

1940-De l'abîme a l'espérance

Titel: 1940-De l'abîme a l'espérance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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routes.
     
    Le général Rommel, à la tête de sa VII e  division, attaque le nord de la charnière qui devrait lier les troupes françaises et les troupes belges.
    Ses motocyclistes atteignent déjà la Meuse et les Panzers suivent.
    Rommel écrit le premier compte rendu de ses combats :
    « Dans le secteur assigné à ma division, l’ennemi a depuis des mois préparé des obstacles de toutes sortes. Les routes et les chemins forestiers sont coupés par des barricades fixes et des mines ont creusé de profonds cratères dans les routes principales. Cependant, la plupart des barricades sont laissées sans défense par les troupes belges ; c’est ainsi que rares sont les endroits où ma division doit subir des arrêts de longue durée. Nous pouvons éviter beaucoup de ces barricades en passant à côté ou en prenant des routes latérales. Autrement, tout le monde se met à la destruction de l’obstacle et la route est bientôt dégagée. »
     
    Plus au sud, les divisions de Panzers du général Guderian se sont avancées et menacent Sedan.
    Elles trouvent en face d’elles des unités de cavalerie française, que les Stuka écrasent sous leurs bombes.
    Les chevaux sont affolés par les hurlements des sirènes et personne ne peut les maîtriser. Bêtes et hommes fuient.
     
    Le samedi 11 mai, alors que les unités commandées par Guderian s’apprêtent à franchir la Meuse, Rommel écrit quelques mots à sa femme :
    « 11 mai 1940,
    « Très chère Lu,
    « Aujourd’hui, j’ai pour la première fois un moment pour respirer et une minute pour écrire. Tout est merveilleux jusqu’à présent. J’ai pris de l’avance sur mes voisins. Je suis complètement enroué à force de donner des ordres et de crier. J’ai tout juste eu trois heures de sommeil et un repas de temps en temps.
    « À part cela, en pleine forme. Contentez-vous de ces mots, je suis si fatigué. »
     
    Mais l’euphorie de la victoire efface la fatigue.
    Les Panzers s’enfoncent en Belgique, et les populations sont si surprises, si désemparées qu’elles imaginent voir passer des unités anglaises et néerlandaises qu’elles applaudissent.
    Le dimanche 12 mai, Daladier se rend auprès du roi des Belges. Léopold III accepte enfin de placer ses troupes sous le commandement du général Billotte.
    Mais que peut l’état-major français ?
     
    Gamelin a refusé d’accompagner Daladier parce qu’il craint que Reynaud ne profite de son départ pour le remplacer.
    Quant à Reynaud, lorsqu’il apprend que Daladier rencontre le roi des Belges, il décide de le rejoindre aussitôt.
    Mais, sur les conseils du colonel de Villelume, il renonce à s’y rendre parce que, compte tenu de l’encombrement des routes, il ne pourrait y arriver à temps.
     
    On a déplié devant Paul Reynaud une grande carte de Belgique et entouré d’un trait rouge la ville de Liège.
    Les Allemands ont atteint la ville et se sont emparés de ses forts ce dimanche 12 mai dans l’après-midi.
    Plus au sud, les Panzers du général Guderian sont sur la rive nord de la Meuse.
    Paul Reynaud se laisse tomber sur une chaise plus qu’il ne s’assoit.
    La comtesse Hélène de Portes entre dans le bureau.
    Elle assure d’un ton joyeux qu’elle a appris que Churchill, le nouveau Premier Ministre anglais, vient de déclarer « qu’il n’y avait aucune raison de supposer que les opérations ne marchent pas bien ».
    Nous sommes le dimanche 12 mai 1940 à la fin de l’après-midi.

 
9 .
    Il suffit de quelques heures dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 mai pour que, en France, les illusions dans les états-majors, dans les cercles proches du pouvoir s’effondrent parce que Sedan est tombé, une brèche s’est ouverte là où, en 1870, l’empereur Napoléon III a été vaincu par les Prussiens. Et la France a connu la débâcle, le Second Empire s’est effondré et Paris s’est insurgé.
    Or, le 13 mai 1940, le front est crevé, et le mot de débâcle, celui de Zola, se répand comme un poison mortel.
     
    Sur tout le cours de la Meuse, à Sedan, de Givet à Dinant, les Allemands commencent à traverser le fleuve, bien que les troupes françaises aient réussi à faire sauter les ponts et que leurs avant-postes s’accrochent, infligeant de lourdes pertes aux soldats de Guderian et de Rommel.
    « Le lundi 13 mai, note Rommel, je me rends à Dinant vers 4 heures du matin avec le capitaine Schräpel. Dans la ville, tombent les obus de

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