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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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l’Allemagne,
le croisé chevauchant aux côtés de Philippe Auguste et de Richard Cœur de Lion.
Il s’est noyé dans la traversée d’un fleuve, mais on dit qu’il repose dans une
montagne de Thuringe, attendant de resurgir afin de rendre sa grandeur à l’Allemagne.
    Barbarossa !
     
    «  Grand quartier général du Führer, 18 décembre
1940.
    « Les forces armées du Reich allemand doivent se
disposer à écraser la Russie soviétique en une brève campagne avant la
conclusion des hostilités contre l’Angleterre.
    « Pour atteindre ce but, l’armée affectera à l’opération Barbarossa toutes ses unités disponibles… Les préliminaires de l’opération
devront être achevés le 15 mai 1941.
    « Afin que leur objet ne puisse être décelé, il est
essentiel d’observer le plus grand secret… »
     
    Le plan de bataille est prêt.
    « En Russie occidentale, le gros de l’armée Rouge devra
être détruit par d’audacieuses manœuvres comportant des trouées en profondeur
exécutées par des unités blindées.
    « Le repli des troupes ennemies intactes à travers les
vastes espaces de la Russie sera empêché.
    « L’objectif ultime de cette première offensive est de
créer une ligne de défense s’étendant de la Volga à Arkhangelsk.
    « La capture de Moscou représentera une victoire
politique et économique dont l’importance dépassera de loin la possession du
centre ferroviaire numéro 1 de la Russie. »
     
    Plus
tard, des années plus tard, alors que Hitler survit, enfoui à Berlin dans le
bunker de la Chancellerie du Reich, et que la capitale n’est plus qu’un champ
de ruines à portée de canon des chars soviétiques…
    Plus tard, en février-mars 1945, Hitler reviendra sur ces
jours de la fin de l’année 1940 et des premières semaines du mois de janvier
1941.
    Il parlera, les yeux morts, comme si sa parole se déroulait
malgré lui, telle une bande enregistrée qui se dévide, sans qu’aucune volonté
vienne l’accélérer ou l’interrompre.
    Martin Bormann, le général SS devenu le secrétaire
particulier de Hitler, ne quittant pas le Führer du regard, écoute, prend note :
    « Je n’eus pas de décision plus difficile à prendre que
celle d’attaquer la Russie, commence Hitler d’un ton monocorde. J’avais
toujours soutenu qu’il nous faudrait éviter à tout prix une guerre sur deux
fronts ; en outre, personne ne peut mettre en doute que plus que quiconque,
j’ai longuement réfléchi aux expériences russes de Napoléon. Pourquoi alors
cette guerre contre la Russie, et pourquoi le moment choisi par moi ? »
     
    Hitler parle, parle, revenant sur les raisons qui l’ont
poussé en décembre 1940, en janvier et en février 1941, à mettre en route l’opération Barbarossa.
    Il accuse cette Angleterre, « gouvernée par des chefs
stupides », qui refuse de « conclure avec nous une paix sans victoire »,
qui mise sur l’engagement dans la guerre de la Russie, qui compte sur les
États-Unis, sur l’importance de « leur potentiel ».
    Il fallait donc d’abord retirer aux Anglais leur espoir dans
l’armée Rouge.
     
    Hitler lève le poing pour accompagner son plaidoyer.
     
    « La Russie présentait pour nous un immense danger du
seul fait de son existence, dit-il. C’eût été fatal pour nous qu’il lui fût
venu quelque jour l’idée de nous attaquer. »
    Il s’interrompt, reprend avec la voix encore plus sourde :
    « Nous n’avions pas le choix, c’était pour nous une
obligation inéluctable que d’éliminer le pion russe de l’échiquier européen. »
    Il entre la tête dans les épaules, puis son corps se tasse, s’affaisse.
    « Notre seule chance de vaincre la Russie consistait à
la devancer. »
    Il reste un moment silencieux, puis :
    « Pourquoi 1941 ? Parce qu’il fallait attendre le
moins longtemps possible, d’autant plus que nos ennemis de l’Ouest augmentaient
constamment leur potentiel de combat. En conséquence, le temps travaillait
contre nous sur les deux fronts… J’étais obsédé par la peur que Staline pût me
devancer. »
     
    Hitler ne peut expliquer à Martin Bormann qu’en fait l’imagination
le guidait. Il avait la conviction que l’attaque contre la Russie allait, comme
un coup de dés gagnant, lui permettre de dépouiller les autres joueurs, Staline
bien sûr, mais aussi Churchill qui espérait l’entrée en guerre de la Russie.
     
    Pour vaincre Londres, il fallait détruire

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