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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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6 heures.
    « On a donné aujourd’hui une représentation de gala du
film Victoire à l’Ouest, sur la campagne de France.
    « En accueillant les invités nombreux, quelques-uns
accompagnés de femmes, j’ai déclaré que le jour viendrait où, à notre tour, nous
projetterions une Victoire en Afrique… »

 
4.
    De la victoire allemande, sur tous les fronts, là où le
Führer décidera d’engager ses troupes, personne ne doute à Vichy, dans le
gouvernement du maréchal Pétain.
     
    Il s’agit donc de se soumettre au vainqueur, de participer à
la construction d’un « nouvel ordre européen », sous sa direction.
    Il faut que la France y trouve sa place, et c’est pour cela
que Pétain, le 24 octobre 1940, a rencontré Hitler à Montoire.
    « Cette première rencontre entre le vainqueur et le vaincu
marque le premier redressement de notre pays, a déclaré Pétain.
    « C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité
française, a-t-il poursuivi, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une
activité constructive du nouvel ordre européen, que j’entre aujourd’hui dans la
voie de la collaboration.
    « Cette collaboration doit être sincère… Cette
politique est la mienne… C’est moi seul que l’Histoire jugera.
    « Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père ;
je vous tiens aujourd’hui le langage d’un chef. Suivez-moi, gardez votre
confiance en la France éternelle. »
     
    En fait, derrière cette grande perspective, il y a la
volonté de Pétain, en cette fin d’année 1940 et en ces premiers jours de 1941, de
garder la maîtrise de sa politique.
    Le 13 décembre 1940, il a fait arrêter Laval, le vice-président
du gouvernement.
    Laval veut une collaboration militaire avec les Allemands, qui
pourrait aller jusqu’à la guerre contre l’Angleterre.
    Les Allemands obtiennent la libération de Laval et exigent
depuis le mois de février 1941 sa réintégration au gouvernement.
    Pétain a choisi pour remplacer Laval un notable de la III e  République
défunte, Pierre-Étienne Flandin, favorable à la stricte application de l’armistice,
mais refusant d’aller au-delà.
    Et les nazis, par la voix de leur ambassadeur à Paris, Otto
Abetz, refusent de traiter avec Flandin.
    L’arrivée à Vichy, le 5 janvier, de l’amiral Leahy, ambassadeur
des États-Unis, choisi par Roosevelt pour empêcher Pétain de basculer dans la
collaboration militaire avec l’Allemagne, conforte le Maréchal dans sa
politique « ambiguë » conduite au coup par coup.
    D’un côté, Pétain exalte la « collaboration sincère »,
et ne veut pas heurter les Allemands ; de l’autre, il refuse de s’engager
dans une guerre contre l’Angleterre.
     
    En même temps, Pétain fait l’apologie de l’Ordre nouveau.
    Le 1 er  janvier 1941, il dénonce l’individualisme,
les « fausses maximes de l’égoïsme politique… La préface nécessaire à
toute reconstruction, c’est l’élimination de l’individualisme destructeur… de
la famille, du travail, de la patrie ».
    « N’écoutez pas ceux qui chercheraient à exploiter vos
misères pour désunir la nation… »
    Mais, pas d’illusion, « l’hiver sera rude. Nous aurons
faim… L’année 1941 doit être une année de travail acharné ».
     
    Pétain reprend ces thèmes dans chacune de ses allocutions
des premiers jours de 1941.
    Il s’agit d’en finir avec l’« atmosphère malsaine »
de la III e  République qui a « détendu les énergies, amolli
les courages, et a conduit par les chemins fleuris du plaisir à la pire
catastrophe de notre histoire ».
    Ainsi se réalisera la « révolution nationale », la
« régénération de la France ».
    Et le prestige du maréchal Pétain est tel que, au cours de
ses voyages officiels, à Toulouse, à Montauban, à Lyon, à Arles, à Marseille, à
Toulon, à Avignon, les foules se rassemblent autour de lui, scandent « Vive
le Maréchal ! », cependant que les « Jeunes compagnons »
qui doivent obligatoirement faire un stage dans les « Chantiers de
jeunesse » chantent :
     
    Maréchal, nous
voilà !
    Devant toi
    Le sauveur de
la France
    Nous jurons, nous
tes gars
    De servir et
de suivre tes pas
    Maréchal, nous
voilà !
    Tu nous as
redonné l’espérance
    La Patrie
renaîtra !
    Maréchal, Maréchal,
nous voilà !
     
    La réalité derrière cette façade est tout autre.
    Les socialistes Christian Pineau et Jean Texcier, hostiles à
la

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