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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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aéroports de la Syrie à une
centaine d’avions allemands destinés à soutenir la révolte antianglaise des
nationalistes irakiens.
    Un accord est conclu entre l’amiral Darlan et le général
allemand Vogl.
    Les autorités françaises contribueront au ravitaillement en
essence des avions allemands passant en transit en Syrie.
    Le haut commandement français transmettra au haut
commandement allemand, à charge de réciprocité, tous les renseignements qu’il
aura recueillis sur les forces et sur les mesures de guerre anglaises au
Proche-Orient. Enfin, les officiers français apprendront aux Irakiens le
maniement des armes françaises qui auront été cédées.
    Et l’accord prévoit l’éventualité d’une campagne contre les « gaullistes ».
     
    De Gaulle est indigné.
    En ce printemps 1941, obscurci par les victoires d’une
Allemagne nazie qui semble plus forte – plus invincible – que jamais,
il parcourt les territoires de l’Empire qui ont rallié la France Libre.
    Il parle à Brazzaville, stigmatise l’« ambassadeur »
Brinon… qui représente Vichy à Paris et qui vient de déclarer : « L’intérêt
de la France est dans la victoire allemande. »
    Il interpelle les Français de l’Empire : « Levez-vous !
Chassez les mauvais chefs comme nos pères les ont chassés maintes fois dans
notre histoire ! Venez rejoindre votre avant-garde qui lutte pour la
Libération ! »
    Il dénonce cet accord militaire conclu entre Darlan et les
Allemands : « Ainsi les gens de Vichy livrent la Syrie aux Allemands. »
    Ces gens-là sont illégitimes :
     « On n’a pas le droit de confondre la nation française
avec les chefs indignes qui ont par abus de confiance usurpé le pouvoir chez
elle et trompé ses amis pour le compte de l’ennemi. »
    Mais l’amertume souvent submerge de Gaulle.
     
    En
Syrie, les troupes du général Dentz s’opposent avec vigueur dans des combats
fratricides aux Forces françaises libres ! Des hommes tombent.
    Et les Anglais assistent à cette tragédie, interdisant aux
gaullistes de recruter parmi les soldats de Dentz.
    Les Anglais ont passé un accord de rapatriement avec le
général « vichyste » et ils escortent même le paquebot Provence qui a embarqué non seulement ceux qui veulent rentrer en France – la
presque totalité des troupes de Dentz – mais aussi les « gaullistes »
condamnés par les tribunaux militaires aux ordres de Dentz.
    Plusieurs dizaines d’officiers qui voulaient rejoindre les
Forces françaises libres ont été jugés, emprisonnés, embarqués sur le Provence.
     
    La France Libre, dans ce printemps 1941 décevant, inquiétant,
a de la peine à se déployer.
    Il en est de même pour la Résistance en France.
     
    Certes, les réseaux se constituent, d’autres se renforcent, le Mouvement de Libération nationale , avec Henri Frenay et Bertie Albrecht,
édite de petits bulletins d’information, de propagande.
    On y dénonce le leurre qu’est la « correction des
militaires allemands » car la « doctrine nazie reste inchangée et
inacceptable ».
    Mais les communistes dans L’Humanité clandestine ne s’engagent
surtout pas dans une lutte frontale contre l’Allemagne nazie. Ils refusent
encore la « guerre impérialiste ».
    « Le peuple de France empli d’un profond mépris à l’égard
de la tourbe des politiciens de Vichy et de Paris, écrivent-ils, ne veut être
ni le soldat de l’Angleterre, ni le soldat de l’Allemagne, ni le soldat de
Churchill, ni le soldat de Hitler : il ne veut pas être le soldat de la
ploutocratie, sous quelque visage qu’elle se présente. »
    En ce printemps 1941, pour les communistes – ou leur
direction – les Anglais ne valent pas mieux que les nazis !
     
    Heureusement, des jeunes hommes, prenant tous les risques, ne
s’enlisent pas dans cette ambiguïté, cette tactique du « tous dans le même
sac ».
    Ils choisissent la France Libre, la lutte contre les nazis. Ils
se rebellent, tel ce sergent Colin, ancien moniteur d’acrobatie aérienne, membre
des Groupes de protection de Vichy créés par le colonel Groussard.
    Le 1 er  février 1941, vers 11 heures du
matin, Colin s’empare du bimoteur utilisé par les officiers allemands de la
Commission d’Armistice et qui vient d’atterrir sur l’aérodrome de Vichy.
    Colin avait rejoint les Groupes de protection, persuadé que
c’était là un môle de résistance aux Allemands et que Vichy préparait son

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