1941-Le monde prend feu
rapidement que possible. »
Il écrit au Duce, pour l’avertir que le 6 avril les
troupes allemandes attaqueront.
La Luftwaffe est chargée de l’opération Châtiment !
Belgrade doit être rasé. Les bombardiers déversent, volant au ras des toits d’une
ville sans défense aérienne, des milliers de tonnes de bombes incendiaires.
On dénombrera au moins dix sept mille morts.
Le 13 avril, les Allemands – accompagnés de
troupes hongroises – entrent dans ce qu’est devenu Belgrade : un
champ de ruines.
Le 27 avril, les Panzerdivisionen atteignent Athènes.
Le pillage de la Grèce commence.
Des officiers allemands s’amusent à jeter des miettes depuis
leur balcon à des bandes d’enfants, et s’esclaffent de les voir se disputer
comme des chiens.
Déshumaniser le vaincu, le réduire à n’être qu’un Untermensch, une punaise, un pou, tel est le sens de cette nouvelle guerre dans les
Balkans qui est comme la préface à l’opération Barbarossa contre la
Russie.
Le déclenchement de Barbarossa a été retardé par l’attaque
contre la Yougoslavie et la Grèce. Et des généraux – von Rundstedt – s’en
inquiètent. Ils craignent de voir leurs troupes figées par l’hiver russe.
Hitler, le 4 mai, dans son discours au Reichstag, justifie
sa décision :
« Nous avons tous été confondus par le coup d’État de
Belgrade fomenté par une poignée de conspirateurs corrompus par nos adversaires.
« Le Reich ne pouvait supporter d’être traité de
pareille manière.
« Vous comprenez, messieurs, pourquoi j’ai donné l’ordre
d’attaquer la Yougoslavie sur-le-champ. »
Mais pour achever l’opération Châtiment , il faut s’emparer
de l’île de Crète où les Britanniques qui ont réussi à embarquer dans les ports
grecs se sont réfugiés.
Ils sont vingt-huit mille soldats anglais, australiens, néo-zélandais,
renforcés par deux divisions grecques ; soit en tout une cinquantaine de
milliers d’hommes.
Le 20 mai 1941, à 8 heures du matin, quelque trois
mille parachutistes allemands sont lâchés dans le ciel de la Crète.
Dans les deux jours qui suivent, ils seront rejoints par une
quinzaine de milliers d’hommes, largués, déposés par des planeurs puis des
avions de transport.
Aguerris, déterminés – quatre mille tués et deux mille
blessés –, ces soldats d’élite contraindront les Anglais à une nouvelle
évacuation.
Humiliante, comme si le modèle Dunkerque s’imposait
répétitivement à l’armée anglaise, opposée aux Allemands encore et toujours
victorieux.
Second printemps de guerre calamiteux !
Plus de trente mille hommes sont abandonnés aux Allemands. Pour
évacuer les seize mille autres, la Royal Navy perdra deux mille hommes, trois
croiseurs et six destroyers. Et seize autres navires dont le seul porte-avions
anglais en Méditerranée seront endommagés.
Mais les pertes allemandes, si lourdes, et frappant les
troupes d’élite de la seule division de parachutistes de la Wehrmacht, marquent
le Führer.
Le général Student, commandant des troupes aéroportées, ne
réussit pas à convaincre Hitler de prendre d’assaut Chypre ; puis par un
nouveau bond de s’emparer du canal de Suez. Student insiste, appuyé par l’amiral
Raeder.
« Mais, confie Student, après le choc des lourdes
pertes de Crète, le Führer refuse de tenter un autre grand effort aéroporté. »
En fait, Hitler, comme il le répète à ses interlocuteurs, est
convaincu qu’« avant toute chose il nous faut détruire la Russie ». Déjà,
l’action contre la Yougoslavie et la Grèce a retardé la mise en œuvre de l’opération Barbarossa , de près de cinq semaines. Elle était prévue le 15 mai.
Maintenant que les troupes allemandes sont à Belgrade, à
Athènes, en Crète, le flanc sud de l’Europe est contrôlé, et les troupes de la
Russie ne seront pas menacées sur leurs arrières. Hitler peut donc fixer la
date de mise en route de Barbarossa.
Ce sera le 22 juin 1941.
8.
Barbarossa : c’est l’obsession de Hitler en ce
printemps de 1941.
Les victoires remportées depuis 1939 ne constituent que le
prologue glorieux et nécessaire à ce grand affrontement avec le foyer du
judéo-bolchevisme, cette Russie soviétique qui, depuis 1917, a tenté d’infecter
le Reich.
L’heure de la guerre est venue. Et il faut que ceux qui
auront la charge de la conduire sur le terrain dans ce qui sera,
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