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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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l’invasion
a commencé.
     
    Dans cette nuit si brève et si claire, alors que l’artillerie
allemande est entrée en action, l’express Berlin-Moscou roule à travers les
lignes sans incident.
    Moments étranges.
    Les Russes ne répliquent pas aux premiers tirs allemands.
    Les stations d’écoute allemande captent les messages en
clair des unités russes à leur quartier général.
    « Les Allemands nous tirent dessus, que faut-il faire ? »
    Le QG répond :
    « Êtes-vous devenus fous ? Et pourquoi votre
message n’est pas chiffré ? »
     
    Le lieutenant von Kageneck s’étonne de l’attitude du
lieutenant Mayer qui, revenu de sa sortie à l’aube, frappe dans ses mains afin
que tous les officiers encore couchés sur leurs bottes de foin se lèvent.
    Mayer a écouté au poste de radio de son char le premier
bulletin de la radio de Berlin et un discours du Führer.
     
    « Vous pouvez vous préparer, dit Mayer à ses camarades.
Depuis un quart d’heure nous sommes en guerre avec la Russie. »
    On s’exclame, on crie, on se donne des bourrades, on se
précipite hors de la ferme.
     
    « À présent, je l’avais “ma” guerre, dit Kageneck. Je l’attendais
depuis si longtemps !
    « Le temps de l’impatience prenait fin. Celui si
ardemment désiré des épreuves commençait. »

 
DEUXIÈME PARTIE

22 juin
__
octobre 1941

 
     
     
     
     
    « Un coup
de pied dans la porte et tout cet édifice s’écroulera. »
    HITLER ,
    parlant de la Russie au
général Jodl
    Juin 1941
     
     
    « On peut
affirmer sans exagération, après avoir pris connaissance du dernier rapport de
l’état-major, que notre Feldzug russe sera virtuellement achevée en quatorze
jours. D’ici quelques semaines tout sera dit. »
    Général HALDER
    3 juillet 1941
     
     
    « Camarades,
citoyens, frères et sœurs, combattants de notre armée et de notre marine !
Je m’adresse à vous, mes amis… L’ennemi est cruel et sans pitié… Il n’y a pas
de place parmi nous pour les pleurnichards, les lâches, pour les déserteurs et
les semeurs de panique…
    Tous les biens
utilisables qui ne pourront pas être évacués devront être détruits.
    Dans les
territoires occupés, des unités de partisans doivent être formées… L’ennemi et
ses complices doivent être harcelés et détruits à chacun de leurs pas. »
    STALINE
    3 juillet 1941

 
16.
    Ce dimanche 22 juin 1941, le soleil se lève sur la
guerre.
     
    Le sol tremble. Des dizaines de milliers de canons et de
mortiers – cinquante mille ? – ont ouvert le feu, de la Baltique
à la mer Noire.
    Les explosions sur la rive orientale des fleuves – le
Bug, les affluents de la Vistule – font jaillir des gerbes rousses et
noires. Les villages tenus par les Russes brûlent. Les fusiliers, les SS de la
division Wiking se sont lancés à l’assaut et s’emparent des ponts sur le Bug
avant qu’un seul ne soit détruit par les Russes.
     
    Il fait chaud.
    Dans les tourelles de leurs Panzers, les officiers retirent
leurs vestes noires qui portent l’écusson à tête de mort transmis par les « hussards
de la mort » de Guillaume II.
    On assure que les chevaliers Teutoniques avaient fait de
cette tête de mort leur emblème au temps où ils s’enfonçaient dans les terres
russes, qu’ils allaient germaniser, coloniser, christianiser.
     
    L’air vibre quand passent en rase-mottes les bombardiers de
la Luftwaffe qui vont écraser sous leurs bombes les escadrilles russes avant qu’elles
aient pu décoller.
     

     
    Et, tombant du ciel, les Stuka hurlent en bombardant en
piqué les troupes russes qui refluent devant l’assaut de cent soixante
divisions allemandes, roumaines, hongroises, soit plus de 3 millions d’hommes.
     
    Les chenilles des dix-sept divisions de Panzers, les roues
des milliers de véhicules – motocyclettes, camions, vélos –, les pas
de ces millions de fantassins, grenadiers, fusiliers, groupes d’assaut, font
lever sur les chemins non asphaltés une poussière rouge et jaune, grasse et
épaisse, qui colle à la peau, envahit les moteurs, les armes, obscurcit les
appareils de visée des canons et des mitrailleuses.
    Elle emplit la bouche et les narines, voile le regard, se
dépose sur les lunettes de protection.
    Elle pue la mort.
    « La guerre me prenait à la gorge et ne me lâcherait
plus », écrit le lieutenant August von Kageneck.
    Alors qu’avec son groupe blindé, il pénètre en Russie, que
de

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