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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Stülpnagel, annonçant des représailles, précisera :
    « Ces mesures ne frappent point le peuple français de
France, mais uniquement des individus qui, à la solde des ennemis de l’Allemagne,
veulent précipiter la France dans le malheur et qui ont pour but de saboter la
réconciliation entre l’Allemagne et la France. »

 
35.
    La réconciliation franco-allemande, c’est le but que s’assigne
aussi le maréchal Pétain.
     
    Ce 1 er  décembre 1941, il est assis aux côtés
de son vice-président du Conseil, l’amiral Darlan, dans le train qui le conduit
à Saint-Florentin, en Bourgogne, où il doit rencontrer le Reichsmarschall Goering.
    Pétain veut obtenir, en échange du limogeage du général
Weygand, qu’il a accepté, rendu public – et Weygand est ulcéré, plus que
jamais antiallemand –, quelques concessions.
    Et il a sollicité comme première ouverture la possibilité de
rencontrer une haute personnalité militaire allemande.
     

     
    En effet, Pétain reste persuadé qu’« entre soldats »
le dialogue est plus franc, plus facile.
    Son prestige de vieux maréchal glorieux et respecté l’aidera
à obtenir la cessation des exécutions d’otages, le retour des prisonniers, l’assouplissement
de la ligne de démarcation.
    Et il veut ne rien céder sur la question des bases
militaires allemandes en Afrique du Nord.
    Pétain a grimacé lorsqu’il a appris qu’il rencontrerait Goering.
    Mais on l’a vite convaincu que le chef de la Luftwaffe est
le successeur désigné du Führer, Reichsmarschall de surcroît.
    Goering qui séjourne à Paris depuis plusieurs jours accepte
cette tâche que le Führer lui impose.
    À Paris, il a fait ses emplettes de fin d’année : tableaux
« empruntés » aux musées, achetés dans les galeries d’art, meubles et
objets acquis chez les antiquaires, et bijoux chez Cartier.
    Et maintenant Pétain, à Saint-Florentin, en Bourgogne, est
assis face à Goering.
     
    Ce vieux maréchal à la peau parcheminée est patelin et en
même temps arrogant.
    Il rappelle ce qu’on lui a promis à Montoire, il y a un peu
plus d’un an.
    Il argumente, répond à Goering qui se plaint de la faible
production agricole française, de l’insuffisance de l’industrie.
    « Rendez-nous les 800 000 agriculteurs
prisonniers, dit Pétain. Les prélèvements alimentaires de la Wehrmacht en
France sont scandaleux. Quoique ses effectifs soient descendus de 2 500 000
à 500 000 hommes, l’armée allemande cantonnée sur notre sol continue de
prélever le tiers de la fabrication de conserves de viande et de poisson et des
produits alimentaires de toute sorte. »
    Goering est indigné.
    « Je voudrais bien savoir qui est ici le vainqueur et
le vaincu, s’écrie-t-il. Vous me tenez un langage qui est inacceptable, vous me
présentez une note que je n’ose même pas transmettre au chancelier…
    — Jamais je n’ai plus senti qu’au cours de cette
entrevue combien la France a été vaincue », rétorque Pétain.
    Il se lève, glisse dans la poche de Goering le « mémorandum » –
la note – que le Reichsmarschall avait refusé de prendre.
    « J’ai confiance, conclut Pétain, dans les destinées de
la France, dans son relèvement. Quant à moi, personnellement, sachez bien que
pour un homme de mon âge il est une évasion bien facile à réaliser : celle
de la vie à la mort. »
    Il a quatre-vingt-cinq ans.
     
    Pas de compassion, de pitié, encore moins d’excuses pour ce « vieux »
maréchal qui n’est selon de Gaulle que le chef assoiffé de pouvoir d’une
entreprise de « trahison » dont le siège est à Vichy.
    Parlant à la radio de Londres, ce 3 décembre 1941, de
Gaulle est implacable.
    « Pour la première fois depuis le premier jour de la
guerre, dit-il, les armées allemandes ont reculé. »
    Il serre les poings, observé par les quelques Français
Libres qui l’écoutent derrière la vitre du studio.
    « Vers Moscou, vers Rostov, vers Tobrouk, continue de
Gaulle, paraissent les premières lueurs de la victoire, tandis que les États-Unis
jettent chaque jour un poids de plus dans le plateau de la balance. »
    Il faut dénoncer le secours, dérisoire, mais qui compte
cependant, apporté à Hitler par les « hommes de la trahison ». Ceux
de Vichy qui, à Dakar, au Gabon, en Syrie, ont fait tirer sur les Français Libres
et qui maintenant patronnent cette Légion des volontaires français contre le
bolchevisme !
    Des

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