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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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détruit lentement… »
     
    Les Russes avancent sur l’ensemble du front.
    Là, au nord de Moscou, leur progression est de 300 kilomètres.
    Au sud, ils reprennent Rostov, et au centre ils dégagent
Toula, Volokolamsk.
    Mais face à Moscou, les Allemands s’accrochent, tiennent à
moins de 120 kilomètres de la ville.
    Selon le général Heinrici, « la retraite dans la glace
et la neige est absolument napoléonienne dans sa manière. Les pertes sont
équivalentes ».
    Les Russes, « dotés d’un équipement d’hiver fabuleux, s’engouffrent
partout dans les brèches béantes qui se sont ouvertes dans notre front.
    « Même si nous avons vu arriver le désastre de l’encerclement,
la hiérarchie nous intime l’ordre de nous arrêter ».
    Mais résister équivaut à un suicide.
    Il faut pourtant tenir coûte que coûte, «  Haltbefehl  »,
a dit Hitler.
     
    Dans le secteur de Kalinine, au nord de Moscou, huit cents
soldats allemands ont pour mission d’arrêter trois régiments de Sibériens
appuyés par une artillerie qui ne cesse de bombarder les positions de la
Wehrmacht.
    On se bat par une température de moins 30 degrés !
    On recule, on abandonne les véhicules. Les armes sont gelées.
La peau est cisaillée par le blizzard. Si on touche une arme à doigts nus, la
peau reste collée au métal.
    « L’ennemi est sur nos talons, nous reculons avec l’angoisse
de réussir à mettre les hommes en sécurité à temps, de transporter les blessés,
de ne pas laisser trop d’armes et trop d’équipement entre les mains de l’ennemi.
Tout cela est extrêmement pénible pour les hommes et leurs chefs. »
     
    Les pertes allemandes, à la date du 10 décembre 1941, s’élèvent
pour cinq mois de combat à 775 078 hommes, soit 24,22 % des
effectifs engagés sur le front de l’Est qui comprenaient 3 200 000 hommes.
Cela représente 200 000 morts dont 8 000 officiers ! La
campagne de 1940, des Pays-Bas à la France, avait coûté 30 000 morts.
     
    Hitler exige que « la volonté fanatique de défendre le
terrain sur lequel les troupes sont stationnées soit insufflée aux soldats par
tous les moyens, même les plus sévères ».
    Le Führer veut éviter « une retraite de Napoléon »
et son ordre de résister, de tenir les positions, a une vertu, il est clair :
on se fait tuer sur place mais on ne recule plus, «  Haltbefehl ».
    Et le combat acharné, l’action même suicidaire permet au
moral de se redresser.
    Comme les Russes manquent de munitions, de transports
motorisés – on utilise des centaines de traîneaux à chevaux –, le
front se stabilise.
    À la mi-décembre, l’armée Rouge a presque partout avancé de
25 à 60 kilomètres.
     
    Le 13 décembre 1941, les journaux russes publient un
communiqué qui annonce que les Allemands n’ont pas réussi à encercler Moscou, et
qu’ils ont été contraints de reculer.
    La bataille de Moscou est gagnée.
     
    Dans Volokolamsk libéré, les soldats russes découvrent sur
la place un gibet avec huit pendus : sept hommes et une femme. Des
partisans exécutés en public.
    Quelques corps dans cet amoncellement de cadavres qu’est la
guerre.
    Et elle vient de s’étendre, devenant d’un seul coup un
conflit embrasant toute la Terre.

 
37.
    C’était en février 1941. Il y a dix mois.
    Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères de Hitler, reçoit
dans le grand salon de la Wilhelmstrasse l’ambassadeur japonais en Allemagne, Oshima.
     
    Les deux hommes s’observent tout en évoquant la situation
internationale.
    On évite de parler de la Russie communiste, du pacte
anti-Komintern signé par le Japon avec l’Italie fasciste et l’Allemagne en 1936.
     

     
    Ribbentrop laisse entendre que le Führer songe à étendre l’espace
vital du Reich vers l’est, et qu’il accepte le risque d’une guerre avec la
Russie.
    Oshima évoque la guerre que le Japon conduit en Chine depuis
1931.
    « Il y a dix ans déjà. »
    Il ne dit rien de ce qui se trame dans les états-majors
japonais.
     
    On envisage d’attaquer les États-Unis en frappant la marine
américaine qui a regroupé la plupart de ses navires dans les îles Hawaii, à
Pearl Harbor.
    Mais Oshima sait que les nazis redoutent une attaque
japonaise contre les États-Unis, qui ferait de ces derniers, déjà alliés de la
Grande-Bretagne, un adversaire puissant, l’usine de guerre du monde
antiallemand.
     
    Les services secrets allemands ont

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