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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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du premier gouvernement de De Gaulle à Londres, m’avait précédemment cité Marty dans sa description du rôle des communistes dans la même guerre. L’historien Julian Gorkin  (53) , lui, a accusé Marty d’avoir été « personnellement responsable » de cinq cents exécutions.
    Les procès de la guerre civile espagnole, où Marty tint le rôle de procureur, étaient une variante des procès de Moscou, peut-être en pire. Quand lecture du récit de l’un d’eux – celui qui entraîna l’exécution du commandant Delesalle – fut donnée le 10 mars 1939, à la Chambre des députés, la séance fut houleuse.
    Marty en Espagne ne fut pas un héros, mais un bourreau. Le faux mutin de la mer Noire avait été, en Espagne, un exécuteur communiste. Sa légende fut une mystification.
    *
    Un retournement extraordinaire, opéré par le PCF lui-même, devait arracher à André Marty le statut privilégié qu’il n’avait jamais mérité. En 1953, toutes mentions du héros disparurent de la littérature communiste et Marty fut exclu du Parti, de même que son ami Charles Tillon, ancien chef des FP et ancien ministre. Il fut même exclu de l’Association des anciens volontaires en Espagne. Il avait été accusé de renseigner la police et d’avoir organisé un mouvement d’opposition au Parti, mais les pièces qui l’auraient prouvé ne furent jamais produites par la direction du PCF. C’était l’heure des exclusions, Guingouin et Lecœur suivirent. En réalité, Marty s’était montré trop indépendant ; il avait critiqué le culte de la personnalité dont Maurice Thorez faisait l’objet, ainsi que la légèreté de Jacques Duclos, qui portait sur lui, lors de son arrestation en 1952, un cahier de notes compromettantes pour le PCF. Quelques semaines plus tard, Léon Mauvais, secrétaire au PCF, accusait Marty et Tillon d’« activités fractionnelles et policières ». Le PCF s’inquiétait d’un courant de critiques qui semblait amorcer une scission.
    Certains membres du Parti protestèrent, tel Virgile Vuillemin qui avait fomenté la mutinerie sur le France , en 1919, déplora que les procédés pour discréditer Marty fussent « monstrueux ». Certes, « une propagande effrénée en avait fait le chef des Mutins de la mer Noire ; cela n’est pas exact (les camarades Boue et Lemat qui ont vécu ces moments historiques pourront utilement éclairer les camarades) », mais il ne méritait pas cette indignité selon Vuillemin.
    Les affabulateurs détruisaient leur mythe, cela n’est déjà pas commun, en invoquant de nouveaux mensonges, ce qui l’est encore moins.
    S’il fut victime des manipulations occultes des autorités supérieures du Parti, Marty n’inspire cependant pas la compassion. Son programme électoral de 1924 était ainsi résumé : « Le massacre de la bourgeoisie, l’exécution de tous les fonctionnaires, l’établissement de la dictature du prolétariat, la prise en charge immédiate de la justice, de l’armée et de la police par le Parti communiste. »
    Un vrai programme de bolchevique.

1920
    La trahison de l’amiral Koltchak par les Alliés
    Un amateur d’histoire qui voudrait, au XXI e siècle, s’informer sur la fin de la Grande Guerre serait bien en peine de trouver un ouvrage qui en traite de manière complète et détaillée. Peut-être aurait-il appris, au hasard d’une lecture, que le premier des deux cataclysmes mondiaux du XX e siècle s’acheva non par la signature de l’armistice le 11 novembre 1918, mais à Irkoutsk, en Sibérie, le 7 février 1920, date du retrait définitif des armées alliées et de l’armée japonaise, des derniers combats de ce conflit.
    Quand il n’est pas totalement occulté, ce chapitre est réduit à quelques lignes tellement succinctes que les événements évoqués apparaissent insignifiants. Voire : ils ont commandé le destin du monde pendant un siècle.
    Quand la révolution d’Octobre éclate à Petrograd, en 1917, le Conseil des commissaires du peuple qui succède au gouvernement provisoire et inefficace d’Alexandre Kerensky affronte deux conflits : la guerre qui se poursuit contre les Allemands et la guerre civile. Ce nouveau gouvernement, bolchevique et dirigé par Lénine et Trotsky, a été créé le 26 octobre, au lendemain même de la révolution. Il a hâte de suspendre les hostilités, afin de pouvoir retourner l’armée contre les Blancs, qui lui sont farouchement hostiles. Le 21 novembre,

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