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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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ils ne savaient presque rien, Charles de Gaulle. Pourtant partisans de la poursuite du combat, nombre de militaires en particulier n’admettaient pas qu’un des leurs fît de la politique, d’où leur méfiance.
    Ils entrèrent quand même en résistance – on disait alors « dissidence », tout en restant fidèles à Vichy.
    Un tel ouvrage a été réalisé ; publié en 2008, il démontre la réalité de ce paradoxe insoupçonné de l’opinion, même de celle qui estime être généralement bien informée ; c’est celui de Bénédicte Vergez-Chaignon  (76) . Aucun ouvrage d’histoire ne saurait être et ne fut jamais terminal. Celui-ci est cependant le premier et le plus complet qui extrait la Résistance de son image monolithique et parfois un peu trop homogène. Peut-être faudra-t-il aussi un jour introduire en histoire une notion aussi nécessaire que l’injonction de ne pas raconter le passé avec les yeux du présent : c’est admettre que les opinions de ses acteurs peuvent varier au fil des années. On ne naît pas « personnage historique », on le devient, souvent après sa mort, et le fait de changer de convictions n’est pas une indignité. C’est même la preuve d’un esprit vivant.
    *
    L’importance militaire qu’avait revêtue la galaxie de la Résistance ne pouvait laisser indifférentes les deux grandes puissances qui estimaient devoir revendiquer un rôle dans le destin de la France après la défaite du III e Reich, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Leurs manœuvres se répercutèrent sur les chefs des réseaux, déclenchant ainsi des conflits d’autant plus violents que les réseaux dépendaient des soutiens en armes, en matériel et en argent dispensés par le SOE et l’OSS américain.
    Irrités par l’intransigeance de De Gaulle, Churchill et Roosevelt n’avaient cessé de chercher des alternatives au chef de la France Libre. Weygand, aussi anglophobe que germanophobe, et toujours fidèle à Pétain, avait sèchement repoussé les approches de leurs émissaires. Darlan se révéla moins intraitable mais ambigu, et après son assassinat la veille de Noël 1942, les Américains reportèrent leur choix sur Giraud. Or, ces luttes au sommet entraînèrent des convulsions dans les directions des réseaux ; ce fut ainsi qu’Henri Frenay s’opposa au projet de rassemblement des réseaux sous la bannière gaulliste, que Jean Moulin s’efforçait de réaliser.
    Du fait de la volonté de plus en plus affirmée de Roosevelt d’écarter de Gaulle du théâtre politique, et de la détermination de Churchill à protéger celui qui s’affirmait comme le symbole de la France Libre, deux grands circuits d’influence s’installaient en France – l’un américain, l’autre anglais, tous deux pourvoyeurs d’armes, de matériel et d’argent.
    Installé à Genève, Allen Dulles (1893-1969), premier chef de l’OSS, ancêtre de la CIA, remettait à certains émissaires des maquis, dont Bénouville, les fonds qui assuraient à certains l’indépendance à l’égard de De Gaulle.
    Les Anglais, eux, confiaient les fonds, le matériel et les armes aux courriers qui étaient fréquemment parachutés en France.
    Les comptabilités de ces financements sont toujours inconnues. Fût-ce à plus de six décennies de distance, elles informeraient pourtant l’historien sur bien des épisodes d’un chapitre brûlant de notre histoire, dont peut-être l’arrestation de Jean Moulin.

1940
    Les chiffres extravagants de la RAF
et les embrouilles de la Bataille d’Angleterre
    Il ne viendrait à l’esprit de personne, et certes pas des survivants de la Luftwaffe, de nier que les pilotes de la Royal Air Force se comportèrent comme des as dans la Bataille d’Angleterre, qui commença le 15 août 1940 et s’acheva un mois plus tard. Le 15 septembre, la Luftwaffe aurait perdu cent quatre-vingt-cinq appareils et la RAF, une dizaine. En octobre, un bilan anglais annonça que la Luftwaffe avait perdu un total de trois cent soixante-dix-neuf appareils, et la RAF, cent quatre-vingt-six.
    Le plan de Hitler avait été de réduire l’Angleterre en ruines avant de l’envahir. Le dictateur fou avait rêvé de réussir là où Napoléon avait échoué. Et il avait confié au chef des forces aériennes du III e Reich, la Luftwaffe, le doublement déplorable Goering, la mission de pilonner sans merci le Royaume-Uni. La bravoure des pilotes anglais annihila son plan et lui infligea sa première

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