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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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est à peu près la même partout et, en France, elle équivaudrait à renier de vastes pans de l’histoire politique et idéologique, de la Révolution française à l’adoration professée par des écrivains, des penseurs et des artistes pour Joseph Staline. La liste en est longue. Et, pour plus d’un, inscrire Lénine, Staline et leurs sectateurs au tableau de ceux qui commirent des crimes contre l’humanité serait organiser l’office funèbre du socialisme. À l’intérieur du PCF, elle imposa le silence sur les meurtres de militants trotskistes dans les maquis communistes.
    La distorsion demeure donc. Le constat désabusé d’un historien respecté tel que François Furet dans Le Passé d’une illusion   (102) n’y a rien changé.
    Quant aux réponses aux questions évoquées plus haut, elles existaient depuis longtemps. Que l’on se souvienne du scandale causé en France en 1947 par la publication de l’ouvrage du transfuge Victor Kravchenko, J’ai choisi la liberté . Staline était encore en vie et il était hors de question de laisser discréditer l’URSS par ce tableau des horreurs soviétiques. Le rédacteur en chef des Lettres françaises , Claude Morgan, et un journaliste, André Wurmser, crurent pouvoir mystifier le public en alléguant que l’ouvrage était un faux, rédigé par un certain « Sim Thomas », journaliste américain, qui s’en serait d’ailleurs confessé. Or, Sim Thomas n’a jamais existé et l’enquête de justice – car il y en eut une – révéla que la « confession » avait été écrite par un journaliste communiste, André Ullmann. Une vraie mystification pour prétendre qu’une vérité en était une, le cas est savoureux. Par la suite, Boris Souvarine et Arthur Koestler, puis Alexandre Soljenitsyne, contraignirent les réticents à ouvrir les yeux sur l’horreur totalitaire communiste.
    Les goulags tuaient plus lentement que les camps, mais ils tuaient.
    La mystification qui interdit de comparer les crimes du communisme à ceux du nazisme ne s’est jamais interrompue, même si elle n’est plus accueillie avec la même ferveur qu’aux temps de l’URSS, puis à l’époque où des grenouilles en quête de roi agitaient le Petit Livre rouge dans les dîners parisiens, puis encore à celle où elles couraient à Cuba applaudir Fidel Castro. Elle est plus active en URSS, où il fut question, en 2009, de canoniser Staline, des témoins assurant que l’ancien séminariste qu’il était se rendait à la messe tous les matins…
    Et son alliance avec Hitler ? « Le pacte Molotov-Ribbentrop était le seul moyen d’autodéfense pour l’URSS », arguaient en 2009 les services secrets extérieurs soviétiques (SVR), contredisant ainsi formellement les déclarations de Vladimir Poutine, quelques mois auparavant à l’occasion de sa visite en Pologne.
    Mais il est vrai que Poutine disait tout et son contraire ; en 2007, il avait fait interdire un manuel d’histoire russe « révisionniste », écrit par Igor Doloutski, et il avait clamé : « N’autorisons personne à nous imposer un sentiment de culpabilité. »
    Cela s’appelle une amnésie sur ordonnance.

1998
    Mouammar Kadhafi
et l’affaire des infirmières bulgares
    En 1998, des enfants qui avaient été traités à l’hôpital pour enfants El Fateh de Benghazi, en Libye, pour des affections mineures, se plaignirent de troubles persistants, tels que des angines, des infections bronchiques et des maux d’oreille. Les explications des médecins de l’hôpital parurent douteuses et les parents s’insurgèrent. Quand le gouvernement s’en avisa, ces jeunes patients furent envoyés en Italie pour examen et diagnostic. Il s’avéra qu’ils avaient été infectés par le virus du sida. On dénombra quelque quatre cents cas. Pendant quelque temps, les autorités libyennes tentèrent de dissimuler les faits ; mais l’évidence indiquait que les enfants avaient bien été contaminés à l’hôpital El Fateh, et le scandale défraya la chronique.
    Le gouvernement déclara alors que cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien de l’hôpital avaient délibérément contaminé les petits patients et les condamna à mort. Néanmoins, devant le tollé de l’opinion internationale, il sursit à l’exécution. Personne ne se résolvait à croire que les accusés auraient sciemment contaminé de jeunes enfants.
    Le mode de contamination demeure à ce jour mystérieux. Une enquête

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