A bicyclette... Et si vous épousiez un ministre ?
sécurité. Quatre hommes armés de pistolets mitrailleurs ont fait irruption au domicile de M. Azrbia Zourgui, infirmier, qui
déjeunait en compagnie de ses invités. Les agresseurs ont ensuite ouvert le feu sur les convives, tuant huit d'entre eux et blessant grièvement les deux autres, a-t-on indiqué de même source. Parmi les tués figure le directeur de l'hôpital de Cheliff, dont l'identité n'a pas été divulguée. »
Le paquet de dépêches n'est pas épuisé, mais je sens qu'il me faut m'éclipser. En sortant, je croise un des conseillers d'Alain, qui souhaiterait parler deux minutes au ministre avant son prochain entretien.
Dans le secrétariat, le maître d'hôtel attend, son plateau de rafraîchissements à la main. Le visiteur peut entrer...
1 Grasset, 1993.
2 « Mettez une croix / en face du nom / du mouvement politique / pour lequel vous voulez voter. »
3 « Si vous voulez comprendre ce qu'est la vie en Afrique, vous devez comprendre ce qu'est la mort en Afrique. »
Chapitre III
Devine qui vient dîner ce soir...
Mon premier dîner d'Etat à l'Elysée se passa entre deux Ouzbeks. C'était un mercredi glacial du mois d'octobre 1993, le 27 si je me souviens bien. Les invités d'honneur étaient le président de la nouvelle République d'Ouzbékistan, M. Karimov et son épouse, Mme Karimova. Le dîner à l'Elysée est un passage obligé de la visite d'Etat, j'ai appris cela lors de ma première leçon de protocole, ce fameux vendredi d'avril. Toute visite d'Etat (il y en a environ deux ou trois par an, guère plus) commence avec l'accueil des personnalités, à l'aéroport, par le président de la République lui-même, accompagné ou non de son épouse. Pour toute autre visite, officielle ou bilatérale, c'est un membre « subalterne » du gouvernement qui est de service. A défaut, le chef du protocole, toujours présent, s'acquitte de cette mission essentiellement...
protocolaire. La cérémonie d'accueil, avec garde républicaine, hymnes nationaux et tapis rouge a lieu sur la piste de l'aéroport, comme dans tous les pays du monde.
Pendant la durée de la visite, les drapeaux de la France et du pays hôte s'enlacent dans Paris, hissés au sommet de mâts blancs érigés dans les grandes avenues ou au balcon des édifices prestigieux de la capitale.
Au terme d'un parcours sonore et vrombissant, escorté par les motos républicaines qui traversent tous feux allumés le pont Alexandre-III piétiné par la garde à cheval, le cortège officiel dépose les invités à l'hôtel Marigny, où ils séjourneront pendant leur visite. Depuis l'aménagement de cette résidence à deux pas de l'Elysée il y a un peu plus d'une vingtaine d'années, les hôtes étrangers de la France, à moins qu'ils ne préfèrent descendre dans un grand hôtel parisien, y sont accueillis, et non plus au Quai d'Orsay, comme ce fut la règle pendant les soixante-dix premières années de ce siècle. J'ai lu dans l'ouvrage rédigé en 1989 par les deux conservateurs du patrimoine au ministère des Affaires étrangères que le dernier hôte de marque hébergé au Quai d'Orsay avait été Juan Carlos, en 1973. Mais il existe toujours un autre lieu prestigieux appartenant
au Quai d'Orsay pour accueillir dans des occasions exceptionnelles les grands de ce monde : l'aile gauche du Trianon à Versailles, inaugurée par le Quai en 1966 après avoir été remise en état. L'autre aile, celle de droite, est l'aile présidentielle et appartient donc à l'Elysée. Le dernier invité de haut rang reçu au Trianon fut, en 1992, Boris Eltsine, après que s'y fut déroulée une conférence européenne en 1989.
Si le Trianon offre le faste de la royauté d'antan, l'hôtel Marigny présente l'avantage de mieux répondre aux exigences de notre siècle. A deux pas de l'Elysée et des principaux ministères, il permet de rejoindre les différents lieux de rendez-vous obligés d'une visite officielle dans les délais impartis par les agendas minutés. Car une visite officielle ne dure jamais plus de trois jours.
Après l'installation à Marigny, la traditionnelle cérémonie du dépôt de gerbe a lieu sous l'Arc de triomphe. Puis, le premier soir — nous y venons — se tient le dîner d'Etat à l'Elysée, en général à 20 h 30. J'avais eu l'occasion, quelques années auparavant, de participer à l'un de ces dîners comme journaliste. Des représentants des media y sont
toujours invités. Je me souvenais de ma longue jupe noire
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