A bicyclette... Et si vous épousiez un ministre ?
existe d'autres situations professionnelles où les épouses travaillent pour leur mari sans statut particulier. Mais je reste convaincue qu'il y a là quelque chose à entreprendre. Les faits sont d'ailleurs parlants. De plus en plus de jeunes diplomates partent seuls en poste à l'étranger parce que leurs femmes ne veulent pas abandonner leur propre métier en France, puisqu'on ne leur propose rien en échange dans le pays d'affectation. Le résultat ? Des couples séparés, des familles éclatées, avec les conséquences psychologiques et professionnelles que cela peut entraîner. C'est l'un des chevaux de bataille de l'AFCAAE, l'Association française des conjoints d'agents des Affaires étrangères, qui, régulièrement depuis sa création, en 1989,
plaide la cause des « conjoints » français en poste à l'étranger...
J'ai eu aussi l'occasion de rencontrer de nombreuses ambassadrices étrangères à Paris. A savoir les épouses du corps diplomatique, qui compte actuellement cent soixante-six ambassadeurs.
C'est d'ailleurs chez certaines d'entre elles que j'ai participé à mes premiers « déjeuners de dames ». Le premier se déroulait au mois de mai chez l'ambassadrice d'Allemagne à Paris, dans l'ancien hôtel de la famille Beauharnais, rue de Lille. L'épouse de l'ambassadeur, également historienne, avait eu la bonne idée d'inviter l'écrivain Françoise Wagener à venir parler de l'héroïne de sa dernière biographie : Hortense de Beauharnais. Quelques mois plus tard, elle me conviait à nouveau à un déjeuner, dont le thème cette fois était le musée de Leipzig, parce que le Petit-Palais à Paris exposait une partie des oeuvres du musée allemand.
Entre-temps, beaucoup d'ambassadrices m'ont également invitée à déjeuner chez elles. J'y ai toujours passé de très agréables moments, et une fois envolée la surprise de me retrouver uniquement entre femmes, je ne me suis jamais ennuyée. Au contraire, j'ai à
chaque fois fait la connaissance de femmes très intéressantes. Sans oublier les découvertes culinaires, des mezzé orientaux aux galettes de maïs chiliennes...
Le Quai d'Orsay. eut l'occasion de rendre la politesse au corps diplomatique le 9 décembre dernier, lors de la soirée annuelle de l'Association Bienvenue en France, dont l'épouse du ministre est par tradition la présidente d'honneur, l'épouse du secrétaire général du Quai d'Orsay en étant la présidente en titre. C'est en 1979 que Marie-Thérèse François-Poncet, épouse du ministre des Affaires étrangères de l'époque, eut l'idée judicieuse de créer cette association. S'étant rendu compte que nombre de femmes de diplomates étrangers en poste à Paris se retrouvaient souvent seules et un peu perdues, elle créa ce réseau d'amitiés et d'entraide pour accueillir ces étrangères. Grâce au bénévolat de dizaines de Françaises (elles sont aujourd'hui près de cent soixante-dix), issues de tous les milieux et de toutes les « spécialités » (de la littérature à l'histoire en passant par la peinture sur soie ou le golf), l'association propose aujourd'hui à près de sept cents conjoints, une cinquantaine d'activités et mainte occasion de rencontre et d'ouverture sur les autres et la France.
La soirée annuelle au Quai d'Orsay, à laquelle, pour une fois, sont conviés les maris, constitue pour beaucoup d'invités étrangers, la seule chance de mettre les pieds au Quai pendant tout leur séjour à Paris. Certes, les ambassadeurs viennent de temps en temps au ministère et sont également reçus une fois par an tous ensemble (cela s'appelle la réception du corps diplomatique) par le ministre. Certes, ils ont franchi le seuil de l'Elysée au moins une fois, ne serait-ce que pour la remise de leurs lettres de créance. Ce n'est d'ailleurs qu'à partir du jour où il donne au président français la lettre de son chef d'Etat demandant à la France de l'accréditer que l'ambassadeur peut officiellement représenter son pays. Mais cette cérémonie, à la fois très protocolaire et très officielle, se déroule en général sans l'épouse ni le reste du personnel diplomatique de l'ambassade.
Le jour J, une personne du service du protocole, que deux voitures de la présidence de la République et une escorte motocycliste sont passées chercher au Quai, se rend à la résidence du nouvel ambassadeur. Celui-ci, accompagné d'un ou deux collaborateurs, et de cette solide escorte, prend le chemin de l'Elysée. A
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