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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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vin, du grain, de la laine, et une importante métallurgie. La cité donnait l’impression d’une grande prospérité, encore renforcée par les dix élégantes tours de guet intégrées aux solides remparts de la cité.
    Voilà une ville qui a l’intention de durer ! fut la première pensée qui me vint à l’esprit.
    Comme tout le monde, je sais ce qui est arrivé à Pompéi, mais l’histoire que je raconte s’est déroulée huit ans avant l’explosion du Vésuve. Tous les spécialistes de la nature avaient bien remarqué que leur montagne avait la forme d’un volcan, mais ils avaient aussi affirmé qu’il était éteint. De toute façon, en ce temps-là, les Pompéiens s’intéressaient surtout à l’Art, à Isis, aux gladiateurs campaniens, et à l’argent qui leur permettait de se procurer de superbes femmes. Bien peu de ces flamboyants connards avaient le temps de se préoccuper d’un simple volcan.
    Pompéi était alors célèbre pour deux événements malheureux : une lutte dans l’amphithéâtre – au cours de laquelle Pompéiens et Nucériens s’étaient empoignés comme de véritables barbares, et avaient laissé pas mal de morts sur le terrain –, et un tremblement de terre. Quand nous y arrivâmes, huit ans après cette violente secousse, la ville ressemblait à un chantier de construction.
    Le Forum n’était toujours qu’un amas de ruines, principalement parce que les citoyens de la ville avaient commis l’erreur de demander à leurs architectes de le reconstruire d’une façon beaucoup plus imposante. Comme toujours, quand on leur fournit cette bonne excuse, les architectes passaient leur temps à rêver à des projets grandioses et dépensaient les subsides en études fumeuses, tandis que les années passaient. Un affranchi avait lui-même rebâti le temple d’Isis, et les habitants avaient dû mettre la main à la pâte pour redresser leur amphithéâtre. Peut-être étaient-ils pressés d’y affronter de nouveau leurs gentils voisins ? Les temples d’Apollon et de Jupiter disparaissaient sous les échafaudages, mais leurs statues avaient été prudemment entreposées dans une crypte où elles resteraient jusqu’à la fin des travaux. Ce ne fut pas une mince affaire que de se frayer un passage au milieu des ouvriers poussant des brouettes, puis de laisser derrière nous les stalles du marché, avant de franchir enfin l’une des arches de cérémonie permettant d’accéder au cœur de la ville.
    Petronius et moi espérions que le jeune Larius saurait tirer un maximum de profit de cette visite culturelle. Ayant choisi Vénus comme patronne, les conseillers de la cité voulaient qu’elle s’y sente chez elle. Une fois reconstruit, son propre temple dominerait la porte de la Marine, mais ce n’était pas vraiment nécessaire : tous les vestibules des élégantes résidences pompéiennes s’ornaient d’une fresque de Priape précédé de son infatigable érection. Aucune habitation ne faisait exception. Plus riche la demeure, plus impressionnante l’érection du dieu de la procréation. Le problème, pour un étranger, c’était d’arriver à faire la distinction entre les lupanars et les domiciles privés. À en croire la réputation de Pompéi, d’ailleurs, ce genre d’erreur n’aurait pas tiré à conséquence.
    Repérant mon neveu en train de promener autour de lui ses yeux écarquillés, une prostituée qui se tenait à l’entrée d’un vrai bordel lui sourit de tous ses chicots noirâtres.
    — Salut, beau gosse ! Tu cherches une belle fille ?
    Un dessin à la craie sur le mur de l’entrée, représentant le dieu de la fertilité toujours en grande forme, disait assez clairement ce qu’elle attendait du jeune homme. La dame, cependant, devait avoir du mal à obtenir la même réaction de ses clients. D’un millésime indéterminé, dissimulé sous des couches de peinture qui s’écaillaient, elle était du genre plutôt repoussant.
    — Pour le moment, on visite, dis-je aimablement en manière d’excuse, tandis que Larius se réfugiait sous mon aile. Désolé, grand-mère !
    Pour je ne sais quelle raison, ce vieux sac d’os se mit à nous hurler des insultes, et Petronius parut s’en émouvoir. Je jugeai plus prudent d’entraîner rapidement mon petit groupe dans la sécurité toute relative d’un troquet à ciel ouvert.
    — Ne compte pas sur moi pour t’entraîner sur la mauvaise pente, murmurai-je à Larius. J’ai promis à ta mère

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