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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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cavalerie. C’est étonnant, on m’avait dit qu’il était mort…
    — Sans doute son fantôme ? ironisa Petro.
    Mon ami Petro me gratifia du sourire sardonique dont il avait tendance à abuser. Je décidai de me concentrer sur Silvia, et m’empressai de lui verser à boire. Elle avait une façon bien à elle de siroter son vin en faisant beaucoup de manières.
    — Écoutez, vous savez tous les trois que je travaille pour Vespasien. Certaines personnes ne l’ont pas vraiment bien accueilli, c’est le moins qu’on puisse dire. Elles sont prêtes à tout pour l’empêcher de s’accrocher à la pourpre. Mon rôle est de les persuader qu’il s’agit là d’une mauvaise idée.
    — Les persuader ? insista Silvia.
    — La nouvelle diplomatie impériale consiste à faire entendre raison, précisai-je d’un ton sec. Toutes les explications adéquates s’accompagnant d’importants pots-de-vin, elles paraissent convaincantes à la plupart des conjurés.
    J’étais bien trop fatigué pour ergoter avec elle. Il fallait reconnaître qu’elle m’impressionnait. Elle me rappelait un peu Helena Justina, mais au pire de sa forme : une altercation toute bête avec son altesse me donnait l’impression de jouer avec le feu, ce qui n’était pas le cas avec Silvia.
    — Toi aussi, tu t’es rempli les poches par la grâce de Vespasien ? dauba Petro.
    J’avais une méchante réponse toute prête, mais je me rappelai à temps que nous étions censés être venus en vacances pour nous amuser.
    — Je veux savoir ce que tu es venu faire ici ! déclara Silvia d’un ton sans réplique.
    — On a repéré le fugitif que je recherche sur un navire de plaisance, pas loin d’ici…
    — Où ça, « pas loin d’ici » ? insista-t-elle.
    — En fait, à Oplontis même.
    — Voici donc la vraie raison de notre présence dans ce bled perdu, poursuivit-elle, inexorable. (Je ne pus qu’adopter un air contrit.) Dis-moi, Falco, que vas-tu faire quand tu auras repéré le bateau en question ?
    — J’irai parler à son propriétaire. À la rame.
    — Tu n’as pas besoin de mon mari pour ça !
    — Non, je sais ramer, acquiesçai-je en jurant intérieurement. (Je n’en avais pas moins envisagé que Petronius accomplirait le plus dur du travail, tandis que je tiendrais le gouvernail.) À moins, risquai-je timidement, que tu puisses te passer de lui le temps d’aller décharger une cargaison de lingots de plomb à Pompéi ? C’est ce que je compte utiliser comme déguisement.
    — Pas question, Falco ! répondit-elle d’un ton rageur.
    Petronius ne disait mot, et je me gardai bien de croiser son regard. En revanche, Arria Silvia me décocha un coup d’œil aussi empoisonné que de l’aconitine.
    — Oh ! ce que je dis ou rien, c’est la même chose ! s’exclama-t-elle amèrement.
    Le moment me parut propice pour emmener Larius au premier étage, afin de défaire nos bagages.
    Nous trouvâmes les chambres au bout d’un couloir sombre : deux cagibis étouffants, dont les murs de torchis se désagrégeaient. Aidé par Larius, je repliai la paillasse à la recherche de punaises : aucun endroit où un insecte aimant son confort aurait été susceptible de faire un nid. La housse, raide de crasse, contenait des fétus de paille susceptibles de nous rentrer dans le dos comme des fers de lances. Les lits avaient perdu la plupart de leurs suspensions de cordes, remplacées par de vieilles planches.
    J’enlevai mes bottes pour enfiler mes sandales et redescendis dans la cour. Mon intention était de suggérer que nous laissions Ollia avec les enfants, afin d’aller tranquillement dîner tous les quatre. Larius farfouillait d’un air mystérieux dans son sac quand je lui dis de me suivre. Arrivé au bas de l’escalier, je l’attendis, prêt à lui secouer les puces s’il n’apparaissait pas rapidement.
    Petronius Longus était resté assis au même endroit, de l’autre côté de la cour, ses longues jambes allongées, sa tête appuyée contre la pergola. Son visage respirait la quiétude. Il détestait tellement les disputes qu’il avait développé la faculté de les laisser glisser sur lui. Le voyage achevé, il semblait avoir envie de s’amuser envers et contre tout. Sa tignasse brune paraissait encore plus rebelle que d’habitude. Sa coupe de vin penchait d’une façon indiquant assez qu’elle était vide, mais il devait trouver rassurant de la sentir peser dans sa main. Son autre bras

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