Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
et lui dit: " Moi aussi. "
Parménion baissa les yeux.
" Tout s'est passé en un éclair, général, ce plan a été conçu par un esprit génial et implacable. Il y avait un ~rand vacarme, et je marchais devant, avec le roi Alexandre d'Epire: Eumène s~est mis à crier, mais je n'ai pas compris ce qu'il voulait me dire, je ne parvenais pas à
l'entendre. Et quand je me suis
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retourné en devinant qu'il se passait quelque chose, mon père était déjà à
genoux, baignant dans son sang.
--Je le sais, sire. Mais ne parlons plus de ces choses bien tristes.
Demain, je me rendrai à Aigai et j'offrirai un sacrifice dans son temple funéraire. J'espère qu'il m'entendra. quelle est la raison de ta visite ?
--Je voulais te voir et t inviter à dîner. Nous serons tous réunis, et je vous exposerai mes plans pour l'hiver. Je vous annoncerai notre ultime expédition en Europe. Par la suite nous marcherons vers l'Orient, vers le levant. "
Il bondit sur son cheval et s'éloigna au galop. Rentré chez lui, Parménion appela son serviteur. " Prépare-moi un b~in ainsi que mon plus bel habit, lui ordonna-t-il. Ce soir, je d
chez le roi. "
Les jours qui suivirent, Alexandre s'exerça aux arts mili taires et participa à de nombreuses battues de chasse; mais il eut également l'occasion de se rendre compte que son autorité était désormais reconnue dans des pays lointains: des ambas sades des Grecs d'Asie, et même de la Sicile et de l'Italie affluèrent à la cour.
Les envoyés d'un groupe de villes situées au bord de la mer Tyrrhénienne lui offrirent une coupe en or et lui adressèrent une supplique.
Alexandre en fut flatté et leur demanda d'o˘ ils venaient
" De Neapolis, de Medma et de Posidonia, lui expliquèrent ils avec un accent qui lui était inconnu, mais qui lui évoquait un peu celui de l'île d'Eubée.
--Et que désirez-vous ?
--Roi Alexandre, répondit le plus ‚gé d'entre eux, il y a dans notre pays une ville puissante, au nord de nos terres, qui s'appelle Rome.
--J'en ai entendu parler, dit Alexandre. On raconte qu'elle a été fondée par …née, le héros troyen.
--Eh bien, nous subissons les dommages d'une ville mari time située dans le territoire des Romains, qui s'adonne à la piraterie et nuit énormément à
notre commerce. Nous vou lons mettre fin à cette situation et nous aimerions que tu leur demandes d'y veiller. Ta renommée s'est répandue dans le monde entier et je crois que ton intervention aurait un très grand poids.
--Je m'en acquitterai volontiers, et j'espère qu'ils m'écou teront. quant à vous, tenez-moi au courant des conséquences de cette initiative. "
Puis il adressa un signe au scribe et se mit à dicter: Alexandre, roi des Macédoniens, hêgemôn panhellé nique, au peuple et à la ville des Romains, salut !
Nos frères qui habitent les villes du golfe Tyrrhénien disent que certains de vos sujets leur causent de graves dommages par l'exercice de la piraterie.
Je vous prie donc d'y trouver un remède au plus vite, ou de laisser les autres résoudre le problème à votre place, si vous n'en êtes pas capables.
Il marqua la lettre de son sceau et la tendit à ses invités, qui le remercièrent et s'éloignèrent, l'air satisfait.
" Je me demande quelles conséquences aura cette missive, observa-t-il ensuite à l'adresse d'Eumène, qui était assis près de lui. Et que penseront ces Romains d'un roi si lointain qui se mêle de leurs affaires intérieures ?
--Pas si loin que ça, affirma Eumène. Tu verras qu'ils te répondront. "
D'autres ambassades et d'autres nouvelles arrivèrent des confins septentrionaux, o˘ la situation s'aggravait: l'alliance que les Triballes et les Gètes avaient scellée s'était consolidée, elle risquait de réduire à
néant toutes les conquêtes de Philippe en territoire thrace. Les Gètes, en particulier, étaient redoutables: persuadés d'être immortels, ils se battaient avec une fureur sauvage et un total mépris du danger. Nombre de colonies fondées par Philippe avaient été assaillies et saccagées~ leur population massacrée ou réduite en escla vage. Il régnait toutefois une certaine tranquillité au cours de cette période: les guerriers étaient, semblait-il, rentrés
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dans leurs villages pour se protéger contre les rigueurs d froid.
Alexandre, bien qu'on f˚t encore en hiver, décida donc d'an ticiper son départ
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