Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
topographe. Ils ne nous verraient pas.
Nous devons être patients, cela ne prendra pas longtemps. "
~ n effet, l'ombre du nuage recouvrait à présent le promontoire, tandis que la flotte avançait en plein soleil, bien rangée derrière le vaisseau amiral de Néarque.
Le temps paraissait s étirer. La flotte s approcha de la pointe occidentale du promontoire et commença à virer à tribord pour le dépasser.
Enfin le soleil réapparut et les topographes lancèrent leur message en réfléchissant ses rayons. quelques instants s'écou lèrent. La flotte poursuivait sa route.
" Nous ont-ils vus ? demanda le cavalier.
--Je l'espère.
--Alors, pourquoi ne s'arrêtent-ils pas ?
--Je l'ignore.
--Recommencez ! Vite ! "
Les topographes s'exécutèrent.
" Par Zeus ! Pourquoi ne répondent-ils pas ?
--Parce qu'ils sont à présent dans l'ombre du nuage. "
Le cavalier faisait les cent pas en se mordant la lèvre. Il cessait de fixer l'armée en songeant à l'état d'esprit du roi.
" Ils l'ont reçu ! s'exclama alors le topographe. Le vaisseau amiral amène les voiles et sort les rames. Ils ne vont pas tarder à répondre. "
Le vaisseau amiral avait réduit sa vitesse, et l'on pouvait dis tinguer le bouillonnement de l'écume sous les rames qui le poussaient vers la tête du promontoire, dans un endroit abrité.
Une lumière clignota à la proue, et le topographe déchiffra le message:
" Longerons... la... côte... jusqu'au... fleuve.
--Magnifique, ils ont compris ! Va le dire au roi, et vite: le soleil ne nous permet pas de le lui signaler d'ici. "
Le cavalier dévala la pente du promontoire et rejoignit le souverain, qui avait réuni sur la plage le haut commandement au grand complet. " Roi !
Néarque a reçu ton message, il a commencé les manoeuvres, annonça-t-il en sautant à terre. Tu ne vas pas tarder à le voir doubler le promontoire.
--Très bien, répondit Alexandre. Cette position nous per mettra de surveiller les mouvements de la flotte perse. o
A cet instant précis, l'immense escadre du Grand Roi recou vrait presque entièrement la surface miroitante de la mer qui s'étendait entre la péninsule de Milet et les pentes du m~ t Latmos- Le vaisseau amiral de Néarque, doublait, quant à lui, le cap Mycale et longeait la cote en direction de l'embou chure du Méandre, suivi par les autres unités de la marine alliée.
" Nous l'avons échappé belle, dit le roi. Du moins pour le moment.
--Oui~ commenta Cratère. Si nous n'avions pas signalé le danger, Néarque serait tombé nez à nez avec les Perses et aurait été obligé de se battre dans des conditions d'infériorité totale.
-- Et maintenan~, que comptes-tu faire? " interrogea Parménion.
Il n'avait pas encore terminé de parler quand se présenta un " écuyer "
brandissant une dépêche. " Des nouvelles de Milet, sire. "
Alexandre lut le message:
Philotas, fils de Parrnénion, à Alexandre, salut !
Le commandant de la garnison de Milet, Hégésistrate, a changé d'idée, il n'est plus disposé à nous ouvrir les portes de la ville.
Il a confiance en l'appui de la flotte du Grand Roi.
Sois tranquille et prends soin de toi.
" Il fallait s'y attendre, dit Alexandre. Maintenant que les navires perses sont au mouillage dans la baie, Hégésistrate se sent invincible.
--Roi, annonça l'un des "écuyers" de la garde, notre vais seau amiral nous envoie une chaloupe.
-- Tant mieux. Nos marins vont pouvoir participer au conseil de guerre. "
Un peu plus tard, Néarque descendit à terre, précédant le commandant athénien de l'escadre alliée, Charylaos.
Le souverain les accueillit cordialement et les mit au cou rant de la situation, puis il demanda l'avis de son entourage en Commençant par le plus ‚gé, Parménion.
" Je ne suis pas un expert dans ce domaine, mais je pense que s'il était là, le roi Philippe attaquerait la flotte ennemie par surprise nos navires sont plus rapides et plus facilement nlanoeuvrables. "
L'humeur d'Alexandre s'assombrit comme chaque fois qu'or le comparait en public au souverain disparu.
" Mon père s'est toujours battu quand les chances de victoire étaient nombreuses. Dans le cas contraire, il avait recours à la ruse, répliqua-t-il sèchement.
--Engager le combat serait une erreur, intervint Néarque Le rapport de forces est de un à trois, et nous tournons le dos à la terre, ce qui limite nos possibilités de manoeuvre. "
D'autres membres du haut commandement exprimèrent leur avis, mais
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