Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
inclina légèrement la tête 1~
Tandis qu'fl s'apprêtait à quitter la salle, Alexàndre le rappela ~Ja Parménion se retourna. " Oui,~sire.
--Prends soin de toi. P
--Je m'y efforcerai. ~ v
--Tes conseils et ton expérience me manqueront.
--Toi aussi, tu me manqueras, sire. "
Il sortit et referma la porte derrière lui. le Alexandre s'en retourna vers sa carte pour étudier l'itinéraire qu'il allait suivre. Bientôt, des éclats de voix, suivis du cri d'une sentinelle, parvinrent à ses oreilles. " Je ne peux pas déranger le roi pour de telles idioties ", hurlait le soldat de garde.
Le souverain ouvrit la porte. " De quoi s'agit-il ? )~ s'excla~.at-il en découvrant un membre de l'infanterie des pézétairoÔ, un simple soldat à en juger par son uniforme privé d'insignes.
que veux-tu ?
--Roi, intervint la sentinelle. Ne perds pas de temps avec cet homme. Il meurt d'envie de baiser sa petite femme, c'est tout.
--Cela me paraît fort légitime, observa Alexandre dans un sourire. qui es-tu ? demanda-t-il au soldat.
--Je m'appelle Eudème, sire, et je viens de Drabescos.
--Tu es marié ?
--Sire, je me suis marié avant de partir. Je n'ai passé que deux semaines avec mon épouse. J'ai entendu dire que nous ne rentrons pas en Macédoine, que nous nous dirigeons vers l'est. Est-ce exact ? "
Alexandre songea que, décidément, la trouE)e disposait d'un système d'information fort puissant, mais- il n'en fut pas étonné. " Oui, c'est exact ", répondit-il.
Le jeune homme baissa la tête d'un air résigné.
" Tu ne sembles pas très enthousiaste à l'idée de suivre ton roi et tes camarades.
--Il ne s'agit pas de ça, sire, je
--Tu as envie de dormir aux côtés de ton épouse.
~,~ A dire la vérité, oui. Et nous sommes nombreux à nous ~uver dans les mêmes conditions. Nos familles ont exigé que l~us nous mariions parce que nous partions à la guerre, elles ~laient que nous laissions un héritier au cas o˘... On ne sait hais. "
~lexandre sourit. " Ne dis pas un mot de plus. On m'a lnandé aussi de me marier, mais un des rares avantages du
~uvoir est justemcnt de choisir son épouse. Combien êtes-Il/~s ?
Six cent quatre-vingt-treize.
Par les dieux, tu avais déjà recensé tes amis ! s'exclama
~souverain.
~ --Eh bien, voilà... Nous pensions que l'hiver nous empê cherait de combattre, et nous voulions te demander...
--L'autorisation de regagner votre domicile.
~ --Oui, sire, admit le soldat, encouragé par l'affabilité d'Alexandre.
~--Tes compagnons t'ont-ils choisi pour les représenter?
,~ Oui.
--Pourquoi? r Parce que.. .
--Exprime-toi sans crainte.
.--Parce que j'ai été le premier à poser le pied sur la brèche après que la muraille s'est écroulée. J'ai attendu que le bélier l'ait enfoncée pour quitter la tour d'assaut en flammes.
-- Perdiccas m'a parlé de cet acte courageux sans me révéler le nom de son auteur. Je suis fier de te connaître, Eudème, et je suis heureux d'exaucer ton souhait et celui de tes camarades. Vous recevrez cent statères de Cyzique par personne ainsi qu'une permission de deux mois. "
Les yeux du soldat brillaient d'émotion. " Roi... je..., balbu tia-t-il.
--A une seule condition.
--Tout ce que tu voudras, sire.
--A votre retour, chacun d'entre vous m'amènera cent guerrierS.
Fantassins ou cavaliers, peu importe.
--Tu peux te fier à ma parole. Considère qu'ils sont déjà enrôlés.
--Et maintenant, va. "
486 ALEXANDRE 1~: GRA~D
Ne sachant comment le remercier~ le soldat demeurait figé sur place.
a Alors ? Ne mourais-tu pas d'envie de rejoindre ton
--Oui, mais je voulais te dire... je voulais te dire que... "
Alexandre sourit et lui fit signe de patienter. Ouvrant un cof fret, il en tira un collier en or, au bout duquel pendait un petit camee représentant la déesse Artémis. Il le lui tendit
" C'est la déesse protectrice des épouses et des mères Remets-le à ton épouse de ma part. "
Trop ému pour parler, le soldat parvint seulement à mur murer: " Je te remercie, mon roi. " Sa voix tremblait. -
Les jeunes gens qui avaient exprimé le désir de rejoindre leurs épouses partirent au début de l'automne pour la Macédoine. Parménion quitta Halicarnasse un peu plus tard suivi d'une partie de l'armée et de la cavalerie thessalienne. Apres s'être entretenu avec le vieux général, le roi avait confié le commandement de cette dernière à son cousin Amyntas, qui s'était toujours comporté avec courage et loyauté. Le
Weitere Kostenlose Bücher