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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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yeux d'Eumène se posèrent sur le chien puis sur l'espion auquel il demanda:
    " De quoi ta perruque est-elle faite ? "
    Il fallut sept jours à l'armée d'Héphestion pour atteindre la rive de l'Euphrate à Thapsaque, une ville qui regorgeait de marchands, de voyageurs, d'animaux et de marchandises en tout genre: les gens y accouraient de toutes parts car c'était le seul endroit o˘ l'on pouvait traverser le fleuve à gué.
    Bien qu'elle f˚t située à l'intérieur des terres, la ville avait des origines phéniciennes, et son nom signifiait justement " gué ", " passage
    ". Son aspect n'était en rien agréable: elle ne présentait ni monuments ni temples, ni même portiques ou statues, mais les usages de ses habitants, les habitudes des marchands et le nombre incroyable des prostituées qui ven daient leurs charmes aux muletiers et aux chameliers tra vaillant le long des rives la rendaient fort pittoresque. On y parlait une curieuse langue commune, un mélange de syrien, de cilice, de phénicien et d'araméen, et quelques mots de grec.
    Héphestion effectua une première reconnaissance, au cours de laquelle il constata qu'il était impossible de passer à gué: il pleuvait en montagne et le fleuve avait grossi. Il n'y avait qu'une façon de le traverser: construire un pont. Aussi~ 3es charpentiers phéniciens se mirent-ils à
    l'ouvrage sous ~es ordres de Néarque. Les planches étaient marquées à1 1~
    flamme des lettres de leur alphabet de manière à signaler les points d'encastrement pour les tenons qui les fixeraient les unes aux autres.
    quand tous les bateaux furent prêts, on procéda au mon tage du pont: les marins plaçaient chaque embarcation dans la bonne position, ils l'ancraient au fond, l'accrochaient à la précédente, puis y étalaient le plancher, qu'ils garnissaient de parapets. Mais ils s'étaient à peine attelés à la t
    ‚che quand les troupes de Mazéos firent leur apparition: elles étaient c~mposées de cavaliers syriens et arabes, de fantassins grecs, q~li commencèrent aussitôt à perturber leur travail en lançant ~es attaques vers le centre du fleuve, en jetant des traits incen ~iaires et des br˚lots trempés dans la naphte. Introduits de riuit en amont, ceux-ci descendaient le courant à grande ~tesse, pareils à des globes de flammes, et se heurtaient aux t~avaux de Néarque, qu'ils incendiaient de la sorte.
    Les jours passaient, et l'ouvrage n'avançait pas. L'armée ~Alexandre n'allait pas tarder désormais à se présenter avec bs dix mille cavaliers et ses deux mille chars remplis de
    ~rovisions. Refusant de se laisser prendre au dépourvu, ~phestion s'entretenait fréquemment avec Néarque en espé ~nt trouver une solution.
    Une nuit, alors qu'ils en discutaient, ;~isis sur la rive du fleuve, Néarque lui tapa l'épaule. " Regarde,
    l~t il .
    -- quoi ?
    --Cet homme. "
    Suivant la direction que l'amiral lui indiquait, Héphestion aperçut sur l'autre rive un cavalier solitaire qui tenait un flam beau.
    " De qui peut-il s'agir ?
    --D'un homme qui veut nous parler, semble-t-il.
    --quefaisons-nous?
    I --Je pense que tu devrais le rejoindre. Prends une barque, traverse et écoute ce qu'il a à te dire. Nous essaierons de te coUvrir si cela se révèle nécessaire. "
    Héphestion acquiesça. Il se fit conduire sur l'autre rive, o˘ il rejoignit le mystérieux cavalier.
    " Salut, lui dit ce dernier dans un excellent grec.
    --Salut, répondit Héphestion. qui es-tu ?
    692 ALEXANDRE L~ G ID
    --Je me nomme Nabounaid.
    --queveux-tu?
    --Rien. Demain, nous détruirons votre pont, mais avant cette dernière bataille, je voudrais te donner ceci afin que tu le remettes à Baaladgarj au cas o˘ tu le verrais. "
    " Eumolpos de Soles ", pensa Héphestion en examinant l'obJet que l'homme lui tendait: une statuette de terre cuite dont la base était décorée de caractères en forme de coins.
    " Pourquoi ?
    --Il m'a guéri d'un mal incurable et je lui ai promis de lui remettre en échange une chose à laquelle il tenait beaucoup La voici. "
    " qui l'e˚t cru ? pensa Héphestion. Et moi qui le prenais pour le dernier des charlatans. "
    " D'accord, répondit-il. Je la lui donnerai. As-tu autre chose à me dire ?
    --Non ", répliqua l'étrange personnage.
    Il s'éloigna en éperonnant sa monture, son flambeau à la main. Héphestion retourna auprès de Néarque, qui l'attendait sur le dernier bateau en bon état encore ancré.
    " Sais-tu qui était cet homme ? lui demanda l'amiral dès qu'il le

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