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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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jaune, s'y élevaient. Alexandre traversa un couloir et une autre entrée avant de pénétrer dans l'apadana, la grande salle des audiences, tandis que les dignitaires, les eunuques et les dhambellans reculaient sur les côtés de l'immense salon en l~issant la tête jusqu'au sol, ou presque.
    p~uivi de ses compagnons et de ses généraux, le souverain ~nça jusqu'au trône des empereurs achéménides et s'y assit. ~ais comme il était de taille moyenne, ses pieds ne touchaient P~s le sol; ils pendaient même d'une façon peu royale. Notant ~n embarras, Léonnatos, qui avait une sensibilité toute mili t~ire pour ce genre de choses, avisa un meuble de cèdre et le ALEXAND~E LE GRAND U ~.. c l~oNFlNS DU MONDE 753
    poussa vers le roi afin qu'il puisse s'en servir de tabouret et y poser les pieds. Après quoi, Alexandre s'adressa aux mernbres de l'assistance.
    i ~
    a Mes amis, ce qui semblait un rêve il y a encore peu de temps s'est transformé en réalité. Deux des plus grandes capitales du monde, Babylone et Suse, sont à présent entre nos mains, et nous prendrons bientôt possession des autres. " Entendant des sanglots étouffés non loin de là, il s interrompit aussitôt. Il balaya du regard la grande saLLe silencieuse, dans laquelle ces pleurs résonnèrent encore plus fort. L'un des eunuques du palais sanglotait, la tête contre le mur. Comprenant que le roi désirait le voir, ses voisins s'écartèrent, et l'homme se retrouva isolé et en larmes sous le regard du souverain.
    " Pourquoi pleures-tu ? ", lui demanda Alexandre. L'homme se déroba en essuyant ses larmes. " Allez, tu peux parler libre ment.
    --Ces ch‚trés, murmura Léonnatos à l'oreille de Séleucos, pleurnichent pour un rien comme les femelles, mais on dit qu'ils les surpassent au lit.
    -- Cela dépend desquels, répliqua Séleucos d'une voix impassible. Celui-ci ne m'a pas l'air extraordinaire.
    --Allez, parle ", insista Alexandre.
    Alors l'eunuque avança en fixant le meuble que Léonnatos avait placé sous les pieds du souverain.
    " Je suis un eunuque, commença-t-il. Et par nature, je suis fidèle à mon maître, quel qu'il soit. J'ai d'abord été fidèle à mon seigneur, le roi Darius, et je te suis à présent fidèle, toi qui es mon nouveau souverain.
    Mais je ne peux m'empêcher de pleurer en constatant la vitesse avec laquelle la fortune peut changer. Ainsi, ce meuble que tu utilises comme tabouret n'est autre que la table o˘ Darius, le Grand Roi, prenait ses repas. Nous le considérions comme un objet sacré, digne de notre vénération. Et voilà que tu y poses les pieds... "
    Alexandre rougit en comprenant qu'il avait commis un acte d'une grossièreté impardonnable, et il s'apprêta à se lever. Mais Aristandre le retint: " N'en fais rien. Cet événement apparemment fortuit ne contient-il pas un message ? Les dieux ont voulu qu'il se produise afin que tout le monde sache qu'ils ont placé sous tes pieds l'empire de Darius. "
    La table de Darius demeura donc là o˘ elle était.

    ~ Au terme de l'audience, les membres de l'assistance se dis ersèrent pour visiter l'immense palais. Le chambellan, qui ait lui aussi un eunuque, introduisit Alexandre dans le arem impérial, qui abritait des dizaines de jeunes filles aux êtements traditionnels et d'une beauté pleine de charmes.
    lles l'accueillirent en poussant des petits rires de plaisir. ertaines avaient la peau sombre, d'autres un teint clair et des eux bleus; il y avait même une …thiopienne dont la somp euse beauté évoqua dans le souvenir d~ALexandre une statue ~e bronze de Lysippe.
    " Si tu souhaites jouer avec elles, dit l'eunuque, elles seront ~eureuses de t'accueillir dès ce soir.
    i! --Remercie-les de ma part et dis-leur que je viendrai bien ~ôt profiter de leur compagnie. "
    Il traversa ensuite d'autres pièces et s'aperçut bientôt que es amis s'étaient rassemblés autour d'un monument. Il s'ar êta pour le contempler à
    son tour: c'était un ensemble de leux statues en bronze, qui représentait deux jeunes gens randissant leur poignard, prêts à tuer.
    " Harmodios et Aristogiton, expliqua Ptolémée. Regarde, monument aux meurtriers du tyran Hipparque, frère Hippias, ami des Perses et traître à la cause grecque. Avant 'incendier Athènes, le roi Xerxès l'emporta comme butin
    e guerre. Il témoigne de cette humiliation depuis cent cin luante ans.
    --J'ai entendu dire qu'ils ne tuèrent pas Hipparque pour enverser sa tyrannie, mais par jalousie envers un

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