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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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d˚ accepter ses propositions, et qu'ils sauraient ainsi que ses menaces étaient toujours fondées, qu'aucune force au monde ne pouvait l'arrêter.
    Or, l'un des guides susiens leur suggéra de demander l'in tercession de la reine mère Sisygambis, la seule personne qui e˚t de l'influence sur le coeur de l'implacable conquérant. Les Uxiens suivirent ce conseil et dépêchèrent en cachette deux de leurs chefs vers la reine, à travers les lignes macédoniennes.
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    ,
    quatre jours plus tard, alors que la cavalerie avait elle aUssi gravi la piste la plus difficile, ils revinrent sur le haut plateau en brandissant une lettre en grec dans laquelle la reine sup pliait Alexandre d'autoriser ces malheureux à demeurer sur leurs terres:
    Sisygambis à Alexandre, salut !
    Des représentants du peuple des Uxiens sont venus me demander d'intercéder en leur faveur auprès de toi. Je sais qu'ils tiont insulté et irrité, mais le ch‚timent que tu comptes leur infliger est encore plus grave que la mort. Il n'existe, en effet, rien de plus douloureux que d'être arra ché à la terre o˘ l'on a vécu depuis l'enfance, aux sources qui ont étanché votre soif, aux champs qui vous ont nourri à la vue du soleil qui se lève et se couche de~rière l'horizon de vos montagnes.
    Tu m'as donné à plusieurs reprises le nom de mère, le nom le plus dou~
    qui soit, un nom uniquement destiné à Olympias, qui t'a mis au monde dans le palais royal de Pella. En vertu de ce titre qui m'honore, je te demande à présent de m'écouter comme tu écouterais ta mère: épargne à ce peuple le chagrin d'être aIraché à sa patrie.
    Souviens-toi de ta propre patrie, et des êtres chers que tu y as laissés ! Ces malheureux se sont contentés de défendre leurs terres et leurs maisons.

    Aie pitié d'eux !
    Cette lettre émut Alexandre et sa colère retomba: il permit aux Uxiens de demeurer sur le haut plateau en échange d'un tribut annuel de cinq cents chevaux, deux mille juments de somme et du petit bétail. Les Uxiens acceptèrent de bon gré ces conditions en pensant que ce garçon coléreux et ses sau vages guerriers ne reviendraient jamais réclamer leurs chèvres et leurs boeufs.
    Une fois ces terres pacifiées, Alexandre reprit sa route vers le passage le plus haut: un défilé qu'on appelait les " Portes persiques ", en travers duquel le satrape Ariobarzanès avait fait construire un mur défensif sur une position très élevée et, elle aussi, inexpugnable. L'armée se remit en marche par un matin glacial, sur le haut plateau fouetté par le vent, ta~l que la neige commençait à tomber.
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    La vallée qui menait aux Portes persiques se rétrécit bien tôt, se changeant en un couloir rocheux aux parois abruptes. Les soldats durent avancer au prix de nombreux efforts dans la neige épaisse et sur des plaques de verglas, o˘ les chevaux et les mules se blessaient en glissant, o˘ l'on se brisait les os.
    ne journée s'écoula avant que l'avant-garde n'atteigne les pre iers contreforts des rampes qui conduisaient à la muraille.
    Tandis qu'Alexandre rassemblait les chefs des Thraces et
    ~ s Agrianes pour étudier la meilleure façon d'escalader à la faveur de l'obscurité l'escarpement, puis la muraille, un vacarme soudain se produisit: les soldats perses faisaient rou ler d'énormes rochers du haut des parois, provoquant des éboulements.
    Tout le monde s'écria: " Vite, vite, reculez ! " Mais les pierres furent plus rapides que les hommes, qu'elles déci mèrent inexorablement. Alexandre lui-même fut plusieurs fois blessé, mais il n'eut heureusement aucune fracture. quand il ordonna à ses hommes de rebrousser chemin, les sol dats ennemis s'étaient déjà emparés de leurs arcs et, malgré les gros flocons de neige, tiraient sans rater leur cible.
    " Boucliers ! hurla Lysimaque, qui commandait les atta quants. Mettez vos boucliers au-dessus de vos têtes ! "
    Ses hommes lui obéirent, mais les Perses couraient le long du couloir rocheux, frappant les soldats suivants, qui n'avaient pas encore compris ce qui se passait. Seule l'obs curité mit fin à ce massacre, et Alexandre parvint au prix de nombreux efforts à ramener l'armée dans un lieu moins étroit o˘ il fut possible de monter le camp. Le nombre des soldats tués et les cris des blessés, dont les membres avaient été déchi quetés, transpercés, et les os brisés, semèrent le décourage ment dans les rangs.
    Philippe et ses chirurgiens commencèrent leur travail à

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