Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
…piménès, qui s'entretint à son tour avec un garçon auquel il se fiait aveuglément, Chariclès. Celui ci en parla alors au frère d'…
piménès, Euryloque, qui, terrorisé, essaya de le dissuader de mettre en oeuvre un tel projet.
" Etes-vous fous ? dit-il un jour qu'ils étaient réunis sous leur tente.
Vous ne pouvez faire une chose pareille !
--Bien s˚r que si, répliqua Hermolaos. Et nous libérerons ainsi le monde d'une bête sauvage, d'un tyran odieux. "
Euryloque secoua la tête: " Tu as payé pour une faute, car tu n'es pas sans savoir que le premier coup revient au roi.
--Il était presque à terre, comment aurait-il pu tirer ?
--Idiot, Alexandre ne tombe jamais. quoi qu'il en soit, que comptes-tu faire ? Crois-tu qu'il est facile d'assassiner un roi ?
--Oui. Pense à la mort du roi Philippe, qui était beaucoup mieux que son fils. L'assassin n'a jamais été retrouvé.
--Oui, mais nous sommes seuls, entourés de barbares, en plein désert. On nous recherchera immédiatement. Et puis, si tu veux tout savoir, des bruits courent déjà sur toi et sur Callisthène; ils font de vous les suspects idéaux. On t'a entendu lui demander comment on devenait l'homme le plus célèbre du monde, question à laquelle il aurait répondu: "En tuant l'homme le plus puissant du monde." Tu peux te consi dérer heureux que ces mots ne soient pas encore parvenus aux ~reilles du roi, mais on ne peut se fier indéfiniment au hasard. " Il se tourna vers …piménès: " quant à toi, ça suffit. Je suis ton frère aîné, et je t'ordonne de te dissocier de ces malheureux. Vous aussi, abandonnez ce plan, si vous avez un brin de raison.
Soyez respectueux envers le roi, et ces racon tars s'évanouiront peu à peu.
"
Hermolaos haussa les épaules: " Je fais ce que je veux, et si tu n'as pas l'intention de m'aider, ça m'est égal. J'ai d'autres amis. Ce sera aussi facile que de cracher sur le sol. " Il cracha avant de s'éloigner.
Les jeunes conjurés attendirent qu'Alexandre et les siens fussent engagés dans une opération contre un groupe de rebelles pour passer à l'action: sa mort pourrait ainsi être attribuée à un ennemi ayant pénétré dans le campement.
quand le roi quitta le palais de Bactres, Roxane se blottit dans ses bras-- " Je t'en prie, ne pars pas ! lui dit-elle.
-- Ton grec ne cesse dé s'améliorer, répliqua Alexandre. quand tu le connaîtras parfaitement, je t'apprendrai aussi le dialecte macédonien.
--Ne pars pas ! ", répéta Roxane d'une voix angoissée.
Alexandre l'embrassa: " Et pour quelle raison~ devraisje rester? "
La jeune femme plongea ses yeux remplis de larmes dans les siens: " Deux jours. Je vois... obscurité. "
Le roi secoua la tête, comme pour chasser une pensée désa gréable, puis les ordonnances agrafèrent son armure et l'ac compagnèrent dans la cour, o˘ se tenaient déjà ses cavaliers, prêts pour le départ.
Deux jours s'écoulèrent. Troublé par ce qui ressemblait à un mauvais présage, le roi en parla à Aristandre. " qu'en penses tu ? lui demanda-t-il.
--Les femmes de ce pays pratiquent la divination et la magie, elles ont la capacité de sentir une menace dans l'air. De plus, Roxane t'aime.
--que devraisje faire ?
--Reste éveillé, cette nuit. Lis, bois, mais pas au point de perdre la lucidité. Il faut que tu demeures sur tes gardes.
--Je suivrai tes conseils ", répondit Alexandre. Et il atten dit que le soir tombe.
936 ALEX~NDRE LE GRAND j LES CONFINS DU MONDE 937
Voyant qu'il y avait de la lumière sous la tente d'Alexandre Ptolémée y pénétra, salué par les deux pages qui étaient de garde ce soir-là.
" Comment se fait-il que tu veilles encore à une heure pareille ?
demanda-t-il au roi. La seconde ronde a déjà com mencé.
--Je n'ai pas sommeil. Je lisais. "
Ptolémée lorgna son ouvrage: " L'Inde de Ctésias. Il te tarde d'y mettre le~pied, n'est-ce pas ?
--Oui, et quand nous aurons pris l'Inde, nous pourrons estimer que l'Asie entière nous appartient. Nous rebrousse rons chemin et nous commencerons à
changer le monde, Ptolémée.
--Tu crois vraiment qu'on peut changer le monde ? que ce projet peut être réalisé ? "
Alexandre détourna les yeux du rouleau qui était étalé devant lui. " Oui, je le crois. As-tu oublié une certaine nuit dans le sanctuaire de Dionysos, à Miéza ?
--Je m'en souviens. Nous étions des enfants, pleins d'en thousiasme, d'espoirs, de rêves...
--Ces enfants ont conquis le plus grand
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