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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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forte fièvre, des vomis~ sements et des diarrhées pendant deux ou trois joursa
    Survient ensuite une amélioration, qui laisse entendre que le patient est en voie de guérison. Le quatrième jour, la fièvre monte, puis la mort arrive.
    Callisthène br˚la le billet et avala tout le contenu de la fiole. quand les gardes se présentèrent, ils le trouvèrent couché parmi les rouleaux de son Histoire, les yeux écarquillés et fixes, remplis de terreur.
    La côte de la Phocide se profilait au loin, à travers la brume du soir, tandis que les nuages et les flots étaient enflammés par le coucher du soleil. Le bateau voguait, poussé par un vent qui soufflait du golfe d'…
    gine légèrement par le travers. Aristote s'approcha de la proue afin d'observer les manoeuvres d'accos tage. quelques instants plus tard, il descendait sur le petit môle d'Ithéa, o˘ s'affairaient marins, débardeurs et vendeurs d'objets sacrés.
    " Veux-tu un mouton à offrir au dieu ? demanda l'un d'eux. Ici, ils co˚tent moitié moins cher qu'à Delphes. Regarde ce petit agneau: quatre oboles, seulement. Un couple de pigeons,
    alors ?
    --J'ai besoin d'un ‚ne, répondit le philosophe.
    --Un ‚ne ? rétorqua le vendeur d'un air stupéfait. Tu dois plaisanter, qui pourrait bien sacrifier un ‚ne au...
    --Je n'ai pas l'intention de l'immoler, mais de le monter.
    --Ah, c'est bien ce que je me disais. Alors, viens: j'ai un ami qui possède des bêtes douces et tranquilles. "
    Il était facile de comprendre, en effet, que l'acheteur était un homme de lettres, peu versé dans l'équitation.
    Ils établirent un prix pour une location de trois jours, et une avance à
    valoir sur le solde final. Après quoi, Aristote partit seul pour le sanctuaire d'Apollon. Il était tard, et les gens pré féraient en général monter avec le jour dans le bois d'oliviers qui resplendissait au soleil du matin: le soir, l'obscurité trans
    942 ALEXANDRE LE GRANI1 LES CONFINS DU MONI)E
    formait ces troncs séculaires en des silhouettes menaçantes et inquiétantes. Le pas docile de la monture favorisait la médita tion, et la tiédeur du soleil, qui descendait sur la mer, réchauf fait les membres du philosophe, refroidis par la traversée et par le vent qui avait sans doute caressé les premières neiges du mont Cithéron.

    Aristote pensait aux longues années au cours desquelles il n'avait jamais cessé d'enquêter sur la mort de Philippe, de poursuivre une vérité fuyante et trompeuse.
    Désormais, il avait perdu tout intérêt pour les nouvelles d'Asie: Alexandre semblait avoir oublié ses enseignements, au moins en ce qui concernait la politique. Il avait placé les bar bares sur le même plan que les Grecs, il s'habillait comme un despote perse, exigeait que ses sujets se prosternent devant lui, et abondait dans le sens des rumeurs que sa mère Olympias avait habilement diffusées au sujet de ses origines divines.
    Pauvre roi Philippe ! Mais c'était le destin: on disait de tous les grands hommes qu'ils étaient les enfants illégitimes d'un dieu ou d'une déesse. Héraclès, Castor et Pollux, Achille et Thésée en étaient de bons exemples. Alexandre ne pouvait pas y échapper. C'était compréhensible. Ou plutôt prévisible. Et pourtant, son ancien élève lui manquait, il aurait donné n'im porte quoi pour être en mesure de le revoir et de lui parler.
    Avait-il encore cette manière curieuse de pencher la tête sur l'épaule droite quand il écoutait ou prononçait des paroles qui touchaient l'‚me ?
    Et Callisthène ? Une bonne plume, sans aucun doute, mais un garçon dépourvu de bon sens. Comment s'en tirait-il dans ces situations dangereuses, dans ces lieux lointains, parmi des peuples sauvages et au milieu des intrigues de cette cour ambulante, instable et par conséquent doublement péril leuse ? Cela faisait plusieurs mois qu'il n'avait pas reçu de nou velles de lui, mais le courrier était sans doute ralenti par la traversée de régions étendues, de déserts et de hauts plateaux de fleuves tourbillonnants, de chaînes montagneuses...
    Le philosophe talonna son petit ‚ne: il voulait atteindre le sommet avant que l'obscurité envahisse le paysage. I~assassin... Un esprit diabolique certainement, puisqu'il avait~réussi, jus qu'à maintenant, à se moquer de luii et de tout le monde. La première piste avait conduit le philosophe jusqu'à la reine Olympias, mais elle s'était révélée ensuite p~u probable: pourquoi la femme de Philippe

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