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Alias Caracalla

Alias Caracalla

Titel: Alias Caracalla Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Cordier
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manifestation
du 14 Juillet. Les trois mouvements de zone sud
sont opposés à des rassemblements accompagnés
d’actions violentes. Ils préconisent quatre manifestations « normales », accompagnées de La Marseillaise et du Chant du départ .

    Je lui explique enfin les raisons du déplacement
de la réunion des deux comités de coordination
du 21 au 24 juin : prolongation du séjour de * Rex
en zone sud.

    Dimanche 13 juin 1943

     

    Lyon, ville fantôme

    À 7 heures, je rencontre * Germain à la gare de
Lyon, qui m’apporte un télégramme de Philip pour
*Rex : « Veuillez faire nécessaire en vue enlèvement
de Parodi […] dont j’ai besoin à Alger pour poste
important. »

    Je vois ensuite Van Dievort, qui rentre bredouille
de Lyon : il a cherché en vain * Grammont, dont il
ne possède que l’adresse du bureau, montée des
Capucins. Je crains le pire. Les arrestations se sont-elles propagées à Lyon ?

    Le général Delestraint et ses collaborateurs ayant
des liaisons directes avec l’état-major de zone sud,
tout est à craindre. Il est d’autant plus urgent de
prévenir * Rex qu’en l’absence de * Grammont à Lyon
ma seule possibilité de le joindre est de me rendre
à sa chambre de la place Raspail, dont je suis seul
à connaître l’adresse.

    Nous sommes le dimanche de Pentecôte. J’essaie
de me rassurer en me disant que Van Dievort a manqué * Grammont parce que ce dernier a pris quelques jours de congés. * Rex ne m’a-t-il pas averti de
ne pas venir à Lyon avant lundi soir parce que lui-même fuirait les dangers de Lyon ?

    Je décide toutefois de tenter ma chance et prends
le train de 8 heures. J’arrive à Lyon dans l’après-midi et me rends aussitôt rue des Augustins. J’en ai
conservé une clef et suis sûr de pouvoir y coucher.
Mais, depuis l’arrestation de Suzette, est-ce prudent ?
Je n’ai nulle autre retraite où dormir, puisque les
hôtels nous sont interdits. Bien que vaguementinquiet pour ma sécurité, c’est surtout à celle de
*Rex que je pense.

    André Montaut m’accueille avec sa gentillesse coutumière. Il attend une communication radio avec
Londres dans les minutes qui viennent. Heureux de
me revoir, il me révèle que les membres du secrétariat ont déserté Lyon, jusqu’à mardi matin. Je
l’invite à dîner à 7 heures à la brasserie de la place
de la Mairie.

    En attendant, j’ai un problème à régler avec
Cheveigné. Il m’a annoncé il y a quelques jours qu’il
« rentrait » à Londres. Je lui ai répondu en soulignant la nécessité d’organiser sa succession. Je dépose
un billet dans sa boîte, lui proposant de déjeuner
ensemble demain lundi.

    Je dépose également une invitation à dîner lundi
dans celle de Copeau. Il est inappréciable pour me
faire découvrir les chausse-trapes préparées contre
mon patron. S’il n’est pas en vacances, je suis sûr
qu’il viendra.

    À 7 heures, je retrouve Montaut place de la Mairie.
J’admire une fois de plus le hasard romanesque que
l’existence a le pouvoir d’inventer : je dîne avec ce
camarade qui était à Pau il y a peu et qui y avait
revu ma mère. Il est le seul autour de moi à appartenir à l’histoire de ma famille, dont je ne peux le
dissocier.

    Je retrouve en lui une présence protectrice : le
secret du Léopold II nous unit à jamais. Sur la route
du départ, il était habité par la même joie de vivre
qu’à la section Saulnier, puis à Inchmery, enfin dansles écoles de radio anglaises, jusqu’au soir où il disparut sans un mot.

    Nous nous interrogeons sur le destin de nos camarades d’Angleterre  : au-delà de Bir Hakeim, qui représente toute l’Afrique à nos yeux, nous ne pouvons
rien imaginer de leurs vies et de leurs aventures.
Invinciblement, nous revenons à notre quotidien,
aux batailles de la WT.

    Je lui annonce qu’il en devient le chef pour la zone
sud. Il me regarde, étonné : « Je deviens le chef d’une
armée dont je suis la seule troupe. » Nous rions.
Comme nous tous, il se plaint de la Home Station .
Je lui confie mon espoir de voir Cheveigné régler
enfin ce problème à Londres. Il sourit : « Je ne crois
pas qu’ils l’écouteront là-bas plus qu’ils ne le font ici.
Après tout, un résistant ne vit que par ses rêves. »
Je constate qu’il a rapidement compris ! Mais, comme
Cheveigné, il en faut plus pour le décourager.

    « Comment trouves-tu la Résistance à Lyon ? »
Il me

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