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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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qu’elle touche votre médecin. Une nouvelle ordonnance municipale veut que l’on exige désormais une licence et une importante somme d’argent de la part de tout juif qui demande à entrer en ville.
    — C’est un inconvénient, mais pas vraiment une tragédie.
    Le jeune homme secoua la tête.
    — Réfléchissez, Votre Excellence. Votre médecin et sa famille sont arrivés très récemment en ville ; ils n’en ont pas l’autorisation. Ils peuvent être emprisonnés ou lourdement taxés. S’ils sont en prison, il faudra du temps, de l’argent et énormément d’influence pour les en faire sortir.
    — Cela pourrait également arriver aux marchands qui sont ici pour affaires, qu’ils vendent ou qu’ils achètent.
    — Effectivement.
    — Se rend-on compte de l’effet que cela aura sur le négoce ?
    — Oh, ils s’apercevront de leur erreur et, comme pour d’autres ordonnances du même ordre, ils la retireront, à moins que la Couronne ne porte plainte, à moins encore qu’ils ne la suppriment en disant que c’était une bévue. Mais pour l’instant, l’ordonnance est encore effective, et quelqu’un vise une personne donnée.
    — Isaac ? Pourquoi ?
    — Peut-être s’agit-il de votre médecin. Je n’en suis pas certain, de même que j’ignore ce qu’une attaque à son encontre pourrait rapporter. Il court de nombreuses rumeurs, mais, selon l’une d’elles, la personne qui a aiguillonné les conseillers – celle qui leur a dit que les juifs affluaient en ville et qu’ils y seraient bientôt plus nombreux que les chrétiens –, eh bien, cette personne représenterait le nonce du pape.
    — Là encore, pourquoi ?
    — Je vois de nombreuses raisons. Il a peut-être un cousin qui bénéficie directement de cette législation. Sa Sainteté peut avoir décidé de soutenir les Sardes.
    — Cela enchantera Sa Majesté, dit sèchement Berenguer
    — Bien entendu, la simple présence du nonce suffit à susciter des rumeurs et à dire qu’il se cache derrière tout ce qui se passe dans cette ville.
    — C’est parfaitement exact.
    — À moins que quelqu’un ne cherche à vous mettre dans la difficulté, Don Berenguer.
    — Moi ? Vous voulez parler de Don Sancho ?
    — Non. Il a été ennuyé que vous lui imposiez tant de problèmes et de travail, mais ce n’est pas votre ennemi.
    — Vous savez que mon médecin a été arrêté ce matin.
    — Oui, dit Santa Pau. Je pensais que c’était pour n’avoir pas demandé de permis d’entrer en ville, mais l’on m’a dit que ce n’était pas le cas.
    — Non. C’est parce qu’il se trouvait en compagnie de son beau-frère, lequel a été arrêté pour avoir abrité un fugitif. Un hérétique condamné, – in absentia  – et revenu en ville.
    — Ce fugitif a-t-il été retrouvé ?
    — Non.
    — De qui tenez-vous cela, Don Berenguer ?
    — De l’archevêque, qui a lancé cet ordre sur la demande d’une tierce personne, et de maître Isaac. C’est ce qu’on lui a dit au moment de l’arrêter.
    — Don Berenguer, si vous voulez bien m’excuser, je dois approfondir mon enquête. Mon page vous reconduira au palais. Je n’imagine pas que votre médecin ait effectivement aidé son beau-frère à cacher un hérétique notoire, n’est-ce pas ? Si tel était le cas, nul doute qu’il devait avoir une excellente raison de le faire, mais pour l’heure je préfère ne pas savoir de quoi il s’agit.
     
    Le petit page frappa à la porte de Berenguer avant que les derniers délégués eussent terminé de dîner.
    — Mon maître vous informe qu’il serait prudent que votre escorte et vous-même quittiez la ville dès à présent. Vous pourriez dire à l’archevêque que Sa Majesté a exigé que vous la rejoigniez à Barcelone.
    — Le puis-je vraiment ? fit l’évêque, amusé.
    — Oui, Votre Excellence, répondit le page avec beaucoup de sérieux. Il serait également avisé, toujours selon mon maître, de ne mettre personne d’autre au courant de votre départ.
     
    — Nous devons partir sans bruit, dit le médecin. Je m’excuse de vous arracher ma famille, Joshua, alors qu’elle vient à peine d’arriver, mais nous n’avons pas le choix.
    — Je pense, répondit son beau-frère, que cela ne doit pas être ébruité. M’entendez-vous, Dinah ? Il ne faut rien dire, à personne.
    — Même ici ? s’étonna sa femme.
    — Même ici, il y a des informateurs, et vous le savez fort bien. Des

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