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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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dedans et se baissa pour s’approcher des fenêtres donnant sur la cour. Elle regarda alors entre les lattes pour voir ce qui se passait.
    Un des serviteurs ouvrit le portail. Six hommes armés firent irruption dans la cour et se dispersèrent comme s’ils s’attendaient à ce qu’un régiment de cavalerie s’oppose à eux.
    — Où est ton maître ? demanda l’officier.
    — Il n’est pas à la maison, répondit le serviteur sans hésitation.
    L’officier tira son épée.
    — Ne joue pas au plus fin avec moi. Tu sais très bien où il est. Va le chercher.
    — Pourquoi menacez-vous mon serviteur ? lança Dinah qui sortait de sa chambre et arrangeait son voile autour de son visage. Il ne va tout de même pas faire sortir mon époux de dessous sa tunique ! Si vous faites preuve de patience, nul doute qu’il sera bientôt de retour.
    — Madame, lui dit l’officier, votre mari abrite un jeune scélérat recherché depuis longtemps par les autorités. La peine est plutôt lourde pour qui vient en aide à un tel individu.
    — Il n’y a personne de la sorte dans la maison, lui lança Dinah d’une voix d’airain.
    — Nous en déciderons, trancha l’officier en adressant un signe de tête à ses hommes.
    Ils entreprirent de fouiller la maison pièce après pièce. Par la fenêtre, Raquel voyait sa tante les aider de son mieux, ouvrant de petits coffres pour leur permettre d’y jeter un coup d’œil. Quand ils rencontraient quelqu’un, ils le faisaient descendre dans la cour, et celle-ci fut bientôt pleine de femmes – sa mère, Naomi, les servantes, la cuisinière – et de deux garçons.
    — Où se cachent les hommes ? demanda l’officier.
    — Ils ne se cachent pas. Ils sont sortis, riposta Dinah. À la synagogue. En visite chez des amis, peut-être. Ils ignoraient que ces gentilshommes désiraient les voir.
    — Où est le malade ? demanda-t-il en s’adressant directement à Naomi.
    — Le malade ? Mais il n’y en a aucun ici.
    — Dans ce cas, qu’est-il advenu de lui ?
    — Quelqu’un a regardé en haut ? suggéra un homme qui se tenait au pied de l’escalier conduisant à la cachette de Raquel.
    Silence.
    — Il n’y a rien là-haut si ce n’est les restes des récoltes de l’année dernière, séchées et entreposées, fit Dinah. Allez-y voir si vous le souhaitez. Les amandes sont particulièrement bonnes, je crois.
    L’officier la foudroya du regard et traversa la cour. Dès qu’elle entendit ses pas claquer sur les marches de pierre, Raquel se glissa à l’autre bout de la pièce, où il était possible de se tenir debout sous le faîte du toit. Elle s’empressa de chasser la poussière et les toiles d’araignée accrochées à sa robe : si elle devait être tirée dehors avec les autres, elle ne voulait pas avoir l’air de s’être cachée. Elle prit un panier vide et le remplit de produits séchés pris au hasard.
    — Qu’avons-nous ici ? demanda un homme dont la carrure imposante obstruait la porte.
    Avant qu’elle pût parler, une voix l’interpella.
    — Ils arrivent, messire.
    — Je dois y aller, fit l’homme. Mais c’est un bien étrange repas que vous allez cuisiner : poisson salé, abricots et noix.
    — C’est excellent si c’est bien préparé, dit Raquel sans la moindre émotion. Vous devriez essayer. Surtout avec du gingembre.
    — Y a-t-il quelqu’un avec vous ?
    — Comme vous le voyez, messire l’officier. Vous êtes le bienvenu…
    — Non, maîtresse. Je ne suis pas friand de ce genre de réduit. Et puis, celui que nous recherchons est grand et confiné à son lit. Grièvement blessé.
    — Il n’y a ici assez de place que pour garder un bien petit malade.
    — Comme vous le dites, maîtresse.
    Il s’inclina et retourna dans la cour.
     
    Isaac, Joshua et son voisin, l’orfèvre, étaient en grande conversation et se dirigeaient lentement vers la maison quand le garde posté devant le portail les aperçut. Il les précéda dans la cour, ignoré de tous sauf de Yusuf. Le jeune garçon ne s’intéressait pas aux détails de la politique et du commerce qui constituaient leurs discussions et il marchait derrière eux, pas assez loin toutefois pour ne pas flairer la présence du garde.
    Il pressa le pas et toucha le bras d’Isaac.
    — Des officiers, seigneur, murmura-t-il.
    — File, mon garçon. En cas de problème, va prévenir l’évêque.
    Quand le groupe fut entré dans la cour, le garde eut le vague

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