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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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sont tous calés ?
    — Oui. Mais j’ai aussi une requête à formuler.
    — Je vous en prie.
    — J’aimerais rendre en main propre le dessin du Poussin saisi chez le correspondant français de Deparovitch.
    — Ah oui, je me souviens de votre demande par mail. Attendez une minute.
    L’attaché culturel farfouilla dans un tiroir et en sortit un calepin.
    — J’ai noté pour vous ses coordonnées. Hannah Lévy, soixante-quatorze ans, une maison de retraite, rue Tiferet dans le vieux quartier. Un cursus intéressant, cette femme.
    — C’est-à-dire ?
    — Veuve d’un colonel de Tsahal. Famille disparue pendant l’Occupation après avoir vécu à Carcassonne, émigrée en Israël en 1948, infirmière volontaire, responsable d’un kibboutz, etc. Une femme de tête, semble-t-il. Je ne vous cacherai pas que la remise officielle du dessin sera accompagnée, bien sûr, d’une cérémonie, mais celle-ci ne pourra avoir lieu qu’après l’arrestation de Deparovitch.
    — Malheureusement je n’aurai pas le temps. Mon ordre de mission court sur trois jours maximum.
    — Je vois. On s’arrangera pour que vous la voyiez avant, de façon discrète. Mais je ne suis pas certain qu’elle ait toute sa tête.
    Le portable de Marcas sonna. Il vit s’afficher le nom de Tassard sur l’écran.
    — Excusez-moi, dit le policier à Halimi.
    — Je vous en prie.
    — Oui ?
    — Commissaire, on a un gros problème sur les bras.
    — Du genre ? s’inquiéta Antoine.
    — Genre massacre sur grand écran. Les trois policiers qui accompagnaient le Canadien à Roissy ont été butés à Saint-Ouen. Le prisonnier a disparu. Un vrai carnage. Parmi les victimes, il y avait Ramirez, le stagiaire.
    — Quoi !
    Le visage de Marcas blêmit.
    — Ça bastonne déjà sur les radios et les télés. Des journalistes du Parisien , qui est situé sur la même avenue, sont arrivés les premiers, alertés par des badauds. Leur reportage vidéo montrant les collègues assassinés tourne en boucle sur les télés. Je vous dis pas !
    — Merde. J’arrive tout de suite. C’est où exactement ?
    — Allez directement là-bas. Tout le périmètre est bouclé depuis la porte de Clignancourt. C’est à l’angle entre l’avenue Michelet et la rue du Docteur-Bauwen.
    — OK, merci.
    Antoine raccrocha. L’attaché culturel prit un air grave.
    — Des problèmes ?
    — En effet, répondit Marcas en se levant. L’acheteur canadien du Poussin qui devait être extradé aujourd’hui a été récupéré par des inconnus. Trois de mes collègues ont été tués dans une fusillade. Je dois partir immédiatement.
    Samuel Halimi se leva à son tour et lui ouvrit la porte.
    — Je suis sincèrement désolé. Je vous raccompagne.
    — Merci, je connais le chemin.
    — En tout cas, bon séjour en Israël. Croyez-moi, c’est un voyage que vous n’oublierez pas.
    Marcas se retourna.
    — Étrange. C’est la seconde fois en vingt-quatre heures qu’on me dit la même chose.
    Il pressa le pas jusqu’à la sortie de l’ambassade, bouscula une file de gens qui faisaient la queue pour leur passeport et enfourcha son scooter. Il démarra en trombe et se faufila dans les embouteillages qui obstruaient l’avenue. Pendant qu’il slalomait entre les voitures immobilisées, il essayait de se concentrer sur les éléments de l’enquête récoltés sur le Canadien. Les services de Montréal n’avaient jamais évoqué l’existence d’un gang. Hubert Landry n’était qu’un intermédiaire et n’avait aucun lien avec Deparovitch. Il évita de justesse une moto qui lui coupa la priorité et déboucha sur le périphérique en grillant allègrement un feu. Il mit plein gaz et fonça à 120 km/h à la hauteur du radar automatique de la porte de Clichy. Le paysage d’immeubles de bureaux défila à toute allure. Les panneaux de publicité formaient un kaléidoscope en mode accéléré.
    Une autre évidence s’imposa à lui : si le commando avait pu intervenir pour libérer ou s’emparer du Canadien, c’est que ses hommes, qui procédaient au transport du prisonnier, avaient été suivis depuis le dépôt. Peut-être même depuis l’arrestation du suspect au Nemours.
    Le panneau d’information du périphérique intérieur indiquait la fermeture de la porte de Clignancourt. Les voitures s’étaient rabattues sur la porte de Saint-Ouen, formant une longue file immobile. Marcas contourna les voitures et aperçut le gyrophare

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