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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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en autant que je m’en souvienne, il y a toujours eu quelques enfants de Sainte-Ursule et de Saint-Paul qui sont allés à l’école en traîneau.
    Liam réfléchit quelques instants avant de dire :
    — Là, on parle pour rien dire. On sait même pas si le chien va accepter d’être attelé. Après le train, t’essaieras de lui faire un attelage et tu vas ben voir s’il est capable de faire ça.
    — Merci, p’pa.
    — En plus, oublie pas qu’il va falloir que Rex revienne tout seul, lui précisa son père. S’il décide qu’il revient pas, tu vas avoir perdu ton chien…
    L’inquiétude envahit les traits du garçon de onze ans qui sembla se demander durant un court moment si son idée d’utiliser Rex pour tirer un traîneau était si bonne que cela.
    — Bon, arrivez ! ordonna Liam. Le train se fera pas tout seul.
    Dès que Marie Beauchemin se retrouva seule en compagnie de Rose et Paddy Connolly, elle ne put cacher plus longtemps sa mauvaise humeur envers le pensionnaire de sa fille.
    Évidemment, le retraité avait traîné dans la cuisine toute la journée en fumant ses cigares nauséabonds parce que la route n’était pas déneigée jusqu’au magasin général. De plus, il n’avait évidemment pas reçu son journal. Comme il fallait s’y attendre, il s’était bien gardé d’offrir son aide pour le déneigement. Après le dîner, exaspérée, la mère de Camille avait fini par demander au gros homme qui se berçait benoîtement près du poêle :
    — Ça vous gêne pas de rien faire de vos dix doigts toute la journée, monsieur Connolly, pendant que tout le monde autour de vous se désâme à travailler ?
    — Je paye une pension, madame Beauchemin. Et à mon âge, j’estime avoir le droit de me reposer.
    — Vous avez à peu près le même âge que moi, lui fit-elle remarquer.
    — Il faut croire qu’il y en a qui viennent au monde pour travailler tandis que d’autres sont faits pour penser.
    — En attendant, j’aimerais bien que vous alliez penser ailleurs que dans la cuisine. Je veux laver le plancher.
    L’oncle de Liam alla se réfugier dans sa chambre durant une heure ou deux, à la plus grande satisfaction de la mère de Camille qui ne supportait plus le retraité après quelques jours seulement passés chez sa fille.
    — Je sais pas comment tu fais pour l’endurer, dit-elle à Camille. Moi, je suis à la veille de l’étrangler.
    Cet après-midi-là, après avoir soigné ses animaux, Liam aida ses deux fils à fabriquer un attelage de fortune avec des courroies et Rex fut attelé au vieux traîneau couvert de poussière qu’on sortit de la remise. Le chien se laissa atteler sans manifester la moindre mauvaise humeur et Duncan, tout fier, s’assit sur le traîneau et le fit tirer dans la cour de la ferme sans aucune difficulté. La bête semblait même trouver l’exercice à son goût.
    — À cette heure, il reste juste à savoir s’il va être capable de revenir déclara le père de famille en rentrant dans la maison, suivi par ses enfants enthousiastes.
    Marie et Rose avaient regardé comment Rex s’en était sorti.
    — Ce chien-là m’a l’air pas mal vaillant, avait affirmé Marie en commençant à servir le souper avec l’aide d’Ann.
    — Après le souper, Duncan va aller jusqu’à l’école pour voir s’il est capable de revenir tout seul à la maison.
    Camille vit Duncan pâlir légèrement, mais se garda bien d’intervenir. Elle savait qu’il craignait l’obscurité, mais il n’y avait guère de danger. À l’aller, il serait avec Rex, et au retour elle verrait à ce que Patrick aille au-devant de son frère.
    Après le repas, Duncan s’emmitoufla et alla atteler Rex. Debout devant l’une des fenêtres de la cuisine, Liam vit son fils tourner à droite à la sortie de la cour de la ferme. Comme tous les cultivateurs du rang Saint-Jean avaient fini par déneiger leur portion de route durant la journée, le trajet entre la maison et l’école du rang Saint-Jean de près d’un mille fut couvert assez rapidement. L’attelage traversa le petit pont et vint s’immobiliser en face de l’école.
    Duncan descendit du traîneau et flatta son chien en le félicitant.
    — Va-t’en à la maison, lui ordonna-t-il en lui donnant une tape sur l’arrière-train.
    La bête ne bougea pas, ne comprenant apparemment pas pourquoi elle devait laisser son maître sur place.
    — Marche à la maison ! lui cria le jeune garçon en grossissant sa

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