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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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peine. Sa femme Catherine, elle, éclata en sanglots.
    — J’attelle tout de suite. Ma belle-mère va garder Constance. On va aller rejoindre la famille, promit-il à son frère aîné. Laisse faire le docteur Samson, je vais m’en occuper après avoir laissé Catherine chez m’man.
    Donat quitta la ferme de son frère, longea tout le rang Sainte-Ursule, descendit la côte et traversa le petit pont avant de s’arrêter à la fromagerie où Hubert était déjà au travail depuis plus de deux heures. Quand il apprit au cadet de la famille le décès de leur mère, celui-ci se mit à pleurer. Il confia certaines tâches à Léon Gariépy, un grand jeune homme maigre comme un clou et aux oreilles largement décollées, en lui rappelant ce qu’il devait faire.
    — As-tu averti Emma et Rémi ? demanda-t-il à Donat.
    — J’y vais justement, répondit Donat.
    — Qu’est-ce que t’as prévu pour le cercueil de m’man ? fit-il en faisant un effort louable pour oublier son chagrin.
    — J’avais l’intention d’aller voir Hyland, fit Donat. Il en a toujours deux ou trois au moulin.
    — Laisse donc faire. Je vais aussi prévenir Constant Aubé. Comme ça, si Hyland a pas de cercueil prêt, Constant va certainement s’offrir pour lui donner un coup de main pour en faire un. Il l’a déjà fait une couple de fois.
    Emma fut tellement ébranlée en apprenant la mort subite de sa mère qu’il fallut des trésors de patience à son mari pour la calmer avant de l’emmener chez les Beauchemin. Ses deux aînés, Flore et Joseph pleuraient sans trop savoir pourquoi en s’accrochant aux jupes de leur mère.
    — On va emmener les enfants chez m’man, finit-elle par dire à son mari. Célina ou Ann va être capable de s’en occuper.
    Lorsque Hubert apprit à Constant Aubé le décès de la mère de Bernadette, la nouvelle sembla lui faire autant de peine que s’il venait de perdre sa propre mère. Le meunier s’empressa de s’habiller pour le suivre au moulin à bois de l’autre côté de la rivière, chez Thomas Hyland.
    — On va prendre mon grand traîneau, annonça le fiancé de Bernadette. S’il a ce qu’il nous faut, on pourra l’apporter chez ta mère sans avoir à attendre.
    Le maire était en train de corder des planches au fond de sa remise à leur arrivée. Par bonheur, il avait deux grands cercueils pour adulte et un pour enfant. Il les avait fabriqués au début de l’hiver avec des planches de pin sur lesquelles il avait appliqué deux couches de vernis. Constant et Hubert chargèrent l’une des bières sur la voiture et retournèrent à la maison.
    Dès qu’ils entrèrent dans la cour, la porte de la façade de la maison s’ouvrit toute grande devant les deux hommes transportant le cercueil qui fut déposé sur deux tréteaux que Rémi venait de sortir de la remise.
    — Le docteur est pas encore arrivé, annonça Donat en fermant la porte derrière eux. Il va ben dire qu’on est vite en affaire en voyant le cercueil ! Il aura encore pas vu m’man.
    Hubert et Constant se bornèrent à hocher la tête pour signifier qu’ils avaient entendu et ils le suivirent jusqu’à la chambre où reposait la morte.
    — Célina et Camille ont fait sa toilette, expliqua-t-il, au moment où Bernadette s’approchait de son amoureux pour trouver du réconfort.
    — On peut pas l’étendre comme ça sur des planches de bois, dit-elle, les larmes aux yeux. C’est pas humain.
    Personne ne dit rien jusqu’à ce que Constant suggère :
    — Si vous avez une paillasse vide, je pourrais aller la remplir de paille dans la grange, la même chose pour un oreiller.
    Les personnes présentes dans le salon hochèrent la tête. Célina alla chercher une enveloppe et une taie d’oreiller vides et les tendit à Hubert et à Constant. À leur retour, ils installèrent le tout dans le cercueil, toujours posé sur le plancher du salon.
    Une heure plus tard, le docteur Samson pénétra dans la maison, suivi de près par Liam, tout aussi couvert de neige que lui. Le médecin fut débarrassé de son manteau et de sa casquette et il s’enferma dans la chambre où reposait Marie Beauchemin.
    — Comment était le chemin ? demanda Xavier à son beau-frère.
    — Pas si mal, répondit le mari de Camille. Il y avait juste les côtes que le cheval avait ben de la misère à monter.
    Le docteur Samson sortit de la chambre moins de cinq minutes après y être entré. Bernadette lui versa une tasse de thé

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