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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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approché une chaise près du cercueil de la défunte pour mieux la voir. Et la longue veille commença dans la maison devenue soudain silencieuse. Vers deux heures, Liam, Camille, Catherine et Xavier vinrent prendre leur place en annonçant que la neige avait cessé de tomber depuis un bon moment et que le froid était revenu.
    Deux heures plus tard, Emma et Rémi pénétrèrent dans la maison, précédant Hubert de peu. Celui-ci découvrit avec surprise Célina en train de descendre l’escalier.
    — Pourquoi tu te lèves aussi de bonne heure ? lui chuchota-t-il.
    — Parce que je tiens à veiller au corps, moi aussi, répondit l’orpheline. J’aimais beaucoup ta mère.
    Le jeune homme comprit qu’elle lui témoignait aussi de cette façon son attachement.
    — Et les enfants ? demanda-t-elle à Emma en l’aidant à retirer son manteau.
    — La petite Gariépy va s’en occuper jusqu’aux funérailles, lui expliqua Emma avant d’entrer dans le salon.
    Un peu après six heures, Donat réveilla sa femme en se levant.
    — T’es allée veiller ma mère à quelle heure pendant la nuit ? lui demanda-t-il après avoir allumé la lampe à huile.
    — Personne m’a réveillée, avoua Eugénie, sans remords apparents. De toute façon, vous étiez bien assez nombreux pour la veiller.
    — On peut pas dire que t’as grand cœur, répliqua-t-il sèchement. Si c’est comme ça, grouille-toi au moins d’aller aider à préparer le déjeuner avant que les autres s’en occupent à ta place. Montre un peu que c’est toi qui es la maîtresse de maison ici dedans à cette heure.
    Sur ces mots, il finit de s’habiller et descendit au rez- de-chaussée où déjà la vie reprenait.
    — Laisse faire ton train, lui dit Xavier lorsqu’il le vit entrer dans la cuisine. Je m’en suis occupé avec Constant et Bernadette.
    — Et ton train, qui va le faire ?
    — Antonin. Ma belle-mère prend soin de Constance.
    — Et pour toi, Constant ?
    — À quoi penses-tu que sert mon homme engagé ?
    — On a préparé des crêpes pour le déjeuner, annonça Célina aux hommes regroupés près du salon.
    — T’aurais pu venir me demander ce que j’en pensais, fit sèchement Eugénie en entrant dans la pièce.
    L’orpheline pâlit sous la réprimande inattendue, mais Camille s’empressa d’intervenir.
    — C’est moi qui ai décidé qu’on mangerait des crêpes, déclara-t-elle à sa belle-sœur sur un ton peu amène. T’étais pas là pour nous aider, ajouta-t-elle sèchement.
    Eugénie jeta un regard vers son mari, mais il ne dit pas un mot pour la défendre.
    — Où est-ce que tu t’en vas ? demanda Bernadette à son amoureux en train de chausser ses bottes.
    — Je vais aller voir si ma maison est encore debout, plaisanta-t-il à mi-voix.
    — Il est pas question que tu partes d’ici avant d’avoir déjeuné, fit-elle. Viens t’asseoir à table avec les autres. Tu t’en iras après si t’as de l’ouvrage qui t’attend.
    Il était évident que la nuit écourtée en avait fatigué tout de même quelques-uns, mais certaines tâches quotidiennes durent être accomplies. Durant la journée, Hubert dut retourner à trois reprises à la fromagerie voir à la fabrication de son fromage et Rémi ne put faire autrement que d’aller soigner l’une de ses vaches qui était malade. Encore une fois, Camille, Catherine et Emma retournèrent cuisiner chez elles pour compléter les provisions mises à mal par les visiteurs la veille. Eugénie leur dit qu’elle allait faire une double recette de pâte à pain et des brioches quand ses trois belles-sœurs se préparaient à partir, mais ces trois dernières savaient bien que le plus gros du travail allait être accompli par l’infatigable orpheline.
    Armand Beauchemin et sa femme arrivèrent chez leur belle-sœur décédée en compagnie de sœur Marie du Rosaire et d’une jeune religieuse au début de l’après-midi. Le verbe haut et le geste aussi tranchant que d’habitude, la sœur Grise traversa la maison en coup de vent pour aller voir Marie dont le corps était exposé au fond du salon.
    — J’ai jamais arrêté de lui conseiller de se ménager, répéta-t-elle plusieurs fois à des voisins venus exprimer leur sympathie à la famille éprouvée. C’était une bien bonne femme. Le bon Dieu est venu la chercher bien trop vite.
    Un peu plus tard, après avoir insisté pour qu’on lui octroie une chambre à elle et à sa compagne, elle descendit

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