Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
Vom Netzwerk:
reconnaître d’aussi loin.
    — Qui est-ce qui est là ? demanda-t-il à haute voix en descendant de la galerie pour se rendre dans le champ, de l’autre côté de la route.
    Au moment où le fermier entrait dans le champ, il vit son fils Patrick se diriger vers lui.
    — Qui est avec vous autres ? demanda-t-il.
    — Le meunier, p’pa. Je vous dis qu’il fauche vite. On est quatre en arrière et on n’arrive même pas à le suivre. Là, il m’a demandé d’aller atteler la charrette pour faire un premier voyage.
    Liam attendit que son fils revienne, monta tant bien que mal sur la charrette et s’empara des rênes. Il acceptait mal d’être aussi inutile. À son arrivée près des travailleurs, Constant Aubé déposa sa faux et s’approcha de la voiture.
    — T’as pas assez de besogne au moulin ? lui demanda Liam.
    — C’est plutôt tranquille à ce temps-ci de l’année, répondit le jeune homme avec un sourire.
    — Ça me gêne pas mal de te voir faire mon ouvrage.
    — On peut ben se rendre service entre voisins. À cette heure, comme tu peux le voir, on est prêts à faire un ou deux bons voyages, poursuivit Constant.
    À ce moment-là, il sembla remarquer les traits tirés de Camille qui venait de retirer son chapeau de paille pour essuyer la sueur qui perlait sur son front.
    — Sans vouloir vous commander, madame Connolly, ajouta-t-il, vous pourriez peut-être aller préparer votre souper pendant qu’on charge. Votre grande fille et vos deux garçons vont nous aider.
    — Il a raison, intervint Liam en remarquant à son tour l’épuisement évident de sa femme.
    Camille ne résista pas et prit la direction de la maison après avoir laissé sa fourche à Constant Aubé. Celui-ci incita les trois enfants à ne pas se presser dans le chargement de la charrette et quand il y eut assez de fourrage dans la voiture, il demanda à Duncan, le plus jeune, de monter sur la charge pour répartir le foin que sa sœur, son frère et lui projetaient. Quand il vit Liam chercher à étaler lui aussi le foin, il ne put s’empêcher de lui dire :
    — À ta place, je ferais pas ça. T’as juste un bras pour travailler. Si tu perds l’équilibre, tu risques de te faire mal.
    Finalement, la première voiture de foin fut déchargée tant bien que mal dans le fenil. Les trois enfants Connolly s’installèrent dans le grenier de la grange pour repousser le fourrage lancé par le meunier debout sur la charge en contrebas.
    À la fin de l’après-midi, Constant déclina l’invitation à souper de Camille sous le prétexte qu’il devait aller soigner ses bêtes et promit de revenir le lendemain donner un coup de main, ce qu’elle n’osa pas refuser. Liam et sa femme le remercièrent avec effusion.
    — C’est un maudit bon diable, reconnut Liam.
    — Un bien bon voisin, conclut Camille.
    — J’aime pas ben ben te voir faire de la besogne aussi dure dans ton état, laissa-t-il tomber.
    — Je fais attention, dit-elle avant de se diriger vers l’étable pour traire les vaches.
    La jeune femme avait remarqué que pour la première fois depuis bien longtemps, son mari s’était inquiété pour elle et elle en fut secrètement réconfortée.
    Ce soir-là, tous les Connolly, sauf Paddy et Liam, se mirent au lit très tôt. Camille et les enfants étaient si épuisés par cette journée de dur labeur en plein soleil qu’ils s’endormirent dès que leur tête toucha leur oreiller.

    Le même soir, un peu après six heures trente, Donat sortit de sa chambre à coucher tout endimanché.
    — Moi, je me serais ben passé de cette réunion-là à soir, dit-il avec mauvaise humeur. Comme si ça aurait pas pu attendre un peu ! ajouta-t-il en passant un doigt entre le col dur qui l’étouffait un peu et son cou.
    — Offre ça pour des indulgences, lui conseilla sa mère. Si monsieur le curé veut vous voir à soir, c’est que ça doit être important.
    — Je suis même pas sûr que ce soit lui qui veut cette réunion-là, déclara son fils. C’est peut-être juste une idée de Valiquette.
    — C’est ça qui arrive quand on veut être important, se moqua sa sœur Bernadette. Nous autres, on va se contenter de se bercer dans la balançoire en respirant un peu d’air frais. Il me semble qu’on va être bien.
    — Bedette, ma maudite haïssable ! la réprimanda sa mère.
    Ernest entra dans la cuisine d’été en annonçant que le boghei était devant la porte. Donat le remercia et

Weitere Kostenlose Bücher