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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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contrats passés avec la Suède, la Norvège et la Finlande, pour la livraison du granit destiné à mes grands chantiers de Berlin et de Nuremberg, furent sur ordre de Hitler considérablement développés. Les plus importants fournisseurs de pierre, en Norvège, en Finlande, en Italie, en Belgique, en Suède et en Hollande reçurent des commandes dont le montant s’élevait à 30 millions de reichsmarks  7  . Afin de pouvoir transporter jusqu’à Berlin et Nuremberg ces énormes quantités de granit, nous fondâmes le 4 juin 1941 notre propre flotte de transport ainsi que nos propres chantiers de construction navale à Wismar et à Berlin ; ils devaient construire 1 000 péniches de 500 tonnes de charge utile chacune.
    Ma proposition de suspendre les constructions civiles ne fut pas davantage prise en considération lorsqu’en Russie la catastrophe de l’hiver 1941 commença à se dessiner. Le 29 novembre 1941, Hitler me dit carrément : « Je n’attendrai pas la fin de la guerre pour ouvrir les chantiers. Ce n’est pas la guerre qui m’empêchera de réaliser mes projets 8  . »
    Non content d’insister pour que soient réalisés ses projets de construction, Hitler décida en outre après les premiers succès en Russie, que serait augmenté le nombre des tanks qui, sur leur socle de granit, devaient décorer nos rues et leur conférer un caractère martial. Le 20 août 1941 je surpris l’amiral Lorey, responsable de l’arsenal de Berlin, en l’informant, sur ordre de Hitler, qu’on envisageait d’installer environ trente canons lourds pris à l’ennemi entre la gare de Midi et l’Arc de Triomphe (« édifice A T »). Comme Hitler voulait, lui expliquai-je, placer des canons semblables également en d’autres points de la grande avenue et de l’axe Sud, nous avions besoin d’environ deux cents pièces lourdes. Devant les édifices publics importants, on installerait en revanche des tanks de gros modèle.
     
    Si les idées de Hitler sur la structure juridique de son « Empire germanique de nation allemande » semblaient encore un peu vagues, il y avait un point qui ne faisait pas de doute : en raison de sa situation stratégique favorable, on devait construire à proximité de la ville norvégienne de Trondheim la plus grande base navale allemande, comprenant, outre des chantiers navals et des docks, une ville pour 250 000 Allemands, et larattacher au Reich allemand. Hitler m’avait chargé d’en établir les plans. Le 1 er  mai 1941, le vice-amiral Fuchs, du haut commandement de la marine de guerre, me fournit les données nécessaires pour calculer la superficie nécessaire à un grand chantier naval d’État. Le 21 juin, le grand amiral Raeder et moi-même, nous fîmes à la Chancellerie du Reich un rapport à Hitler sur ce projet. Aussitôt, Hitler fixa l’emplacement approximatif de la ville. Un an plus tard, le 13 mai 1942, il revint au cours d’une conférence consacrée à l’armement sur le problème de cette base  9  . Il étudia en détail des cartes spéciales pour déterminer quel serait le meilleur emplacement pour les docks et décida qu’on creuserait à la dynamite le rocher de granit pour y aménager une grande base de sous-marins. En outre, Hitler partait du principe qu’en raison de leur situation géographique favorable on devrait incorporer dans le futur système des bases navales les ports de Saint-Nazaire et de Lorient et les îles Anglo-Normandes. Ainsi il disposait à sa guise des bases, des intérêts et des droits des autres. Sa volonté d’hégémonie ne connaissait plus de limites.
    C’est dans ce contexte que se situe son intention de fonder des villes allemandes dans les territoires soviétiques occupés. Le 24 novembre 1941, c’est-à-dire pendant cet hiver qui fut pour nous catastrophique, le Gauleite Meyer, adjoint du ministre du Reich pour les territoires occupés de l’Est, Alfred Rosenberg, me proposa de prendre en charge le département « Urbanisme » afin de planifier et de construire les villes isolées prévues pour les forces d’occupation et l’administration civile allemandes. Mais, fin janvier 1942, je refusai finalement cette offre, craignant que la planification de ces villes, si elle était assurée par une autorité centrale, n’entraîne une uniformisation excessive. Je proposai donc de confier aux grandes villes allemandes  10 la construction de ces nouvelles cités.
     
    Ayant commencé à prendre en

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