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Au Coeur Du Troisième Reich

Au Coeur Du Troisième Reich

Titel: Au Coeur Du Troisième Reich Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Lemay , Albert Speer , Michel Brottier
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Goebbels.
    Entre-temps, Schach, le représentant du Gauleiter de Berlin, était entré dans la pièce où je me trouvais : un de ses amis, nommé Hagens, s’était porté garant des opinions nationales-socialistes du commandant Remer, dont le bataillon avait cerné le quartier du gouvernement. Aussitôt Goebbels tenta d’obtenir une entrevue avec Remer. A peine avait-il obtenu son accord, qu’il me fit revenir dans son bureau. Il était certain de pouvoir entraîner Remer à ses côtés et me pria de rester. Hitler, déclara-t-il, était au courant de la conversation qui allait avoir lieu, il en attendait le résultat dans son quartier général et il était prêt à parler à tout moment avec le commandant.
    Le major Remer entra, Goebbels donnait l’impression d’être maître de soi, mais nerveux. Il semblait savoir que le destin du putsch, et donc le sien propre, se décidait en ce moment. Tout fut terminé au bout de quelques minutes curieusement dénuées de tout caractère dramatique, et le putsch avait échoué.
    Tout d’abord, Goebbels rappela au commandant son serment de fidélité au Führer. Remer répondit en promettant solennellement de rester fidèle au Führer et au parti, mais, ajouta-t-il, Hitler était mort. En conséquence il devait exécuter les ordres de son supérieur, le général de division von Haase. Goebbels lui opposa l’argument décisif qui changeait tout : « Le Führer vit ! » Et, remarquant que Remer était tout d’abord interloqué, puis qu’il devenait hésitant, il ajouta immédiatement : « Il est en vie ! J’ai parlé il y a quelques minutes avec lui ! Une petite clique de généraux ambitieux a déclenché un putsch militaire ! C’est une infamie ! La plus grande infamie de l’histoire ! » Pour cet homme qui avait reçu l’ordre de cerner le quartier et qui était à la fois irrité et mis au pied du mur, la nouvelle que Hitler était encore en vie fut une véritable délivrance. Remer nous dévisagea tous l’air heureux, mais encore incrédule. Goebbels attira son attention sur cet instant historique, sur l’énorme responsabilité qu’il portait devant l’histoire : rarement le destin avait offert à un homme une chance pareille ; il dépendait de lui qu’il la saisisse au bond ou qu’il la repousse. Ceux qui voyaient Remer en cet instant, ceux qui observaient les transformations qui s’opéraient en lui pendant qu’il écoutait ces mots savaient que Goebbels avait déjà gagné. C’est alors que le ministre abattit son suprême atout : « Je vais maintenant parler au Führer et vous pourrez lui téléphoner. Le Führer peut bien vous donner des ordres qui annulent ceux de votre général ? » dit-il en conclusion sur un ton légèrement ironique. Puis il établit la communication avec Rastenburg.
    Goebbels pouvait communiquer avec le quartier général du Führer grâce à une ligne spéciale du central téléphonique de son ministère. Au bout de quelques secondes il eut Hitler à l’appareil ; après quelques remarques sur la situation, Goebbels passa l’écouteur au commandant. Aussitôt Remer reconnut la voix de Hitler qu’on disait mort et rectifia involontairement la position, l’écouteur à la main. On entendit seulement à plusieurs reprises : « Mais oui, mon Führer… Oui ! A vos ordres, mon Führer ! »
    Goebbels se fit redonner le combiné et renseigner sur le résultat de la conversation. Le commandant était chargé d’exécuter à la place du général Haase toutes les mesures militaires à Berlin et en même temps, ordre lui était donné d’exécuter toutes les directives émanant de Goebbels. Une seule ligne téléphonique intacte avait fait échouer définitivement la sédition. Goebbels passa à la contre-attaque et ordonna de rassembler immédiatement dans le jardin de sa résidence tous les hommes du bataillon de garde récupérables.
     
    Certes, le soulèvement avait échoué, mais il n’était pas encore totalement écrasé lorsque, à sept heures du soir, Goebbels fit passer un message à la radio annonçant qu’un attentat à la bombe avait été commis contre Hitler, mais que le Führer était en vie et avait déjà repris son travail. Il avait ainsi à nouveau utilisé un des moyens techniques que les insurgés avaient négligé dans les heures précédentes, commettant ainsi une erreur lourde de conséquences.
    Son assurance était excessive : le succès fut de nouveau mis en cause

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