Avec Eux...
Impossible dâen rester là ⦠« Je ne partirai pas dâici tant que tu ne mâauras pas signé un papier certifiant que mon programme verra le jour. Il est 23 h 30, je tâattendrai toute la nuit, sâil le faut, devant ton bureau ! »
La balle est dans son camp. La nuit promet dâêtre longue, je mâapprête à « camper » sur un siège, comme je le lui ai dit. à une heure du matin, coup de fil de Patrick Le Lay : « Dominique, calme-toi, demain cette histoire sera réglée, retrouvons-nous demain matin autour dâun petit déjeuner pour en parler à tête reposée. »
Le lendemain matin donc, je remonte le voir pour entendre lâinacceptable :
â Ãcoute, je ne peux pas prendre de décision.
â Comment cela ? dis-je, interloquée.
â Ãcoute, je soutiens ton projet, mais Ãtienne a validé celui de Pascale, que veux-tu que nous fassions maintenant ? La seule solution est de diffuser ces programmes à des moments différents.
â Dans ce cas, le mien sera à lâantenne en premier !
â Nous verronsâ¦
Jâabats ma dernière carte et clos notre entretien : « Câest tout vu, sinon vous aurez un scandale. » Comme toujours, je vais au bout de mes convictions. Je ne lâcherai rien, pour une cause qui en vaut vraiment la peineâ¦
Y a-t-il une morale à cet épisode ? Nos deux programmes ont été diffusés lâun après lâautre, à un jour de différence, lemien en premier⦠Jây crois dur comme terre a obtenu un excellent score dâaudience, mais cette fois jâai véritablement pris conscience de la nécessité de partir en croisade.
Jâignore si Pascale Breugnot a eu de son côté une explication avec Patrick Le Lay. Depuis mon départ de TF1, je ne lâai jamais revue. Je nâai jamais partagé sa vision de la télévision, et encore moins le côté « voyeuriste » des situations sociales quâelle mettait en scène. Ma vision était et demeure absolument à lâopposé. Je nâai jamais pu adhérer à aucun de ses magazines, exception faite de sa collaboration avec Mireille Dumas pour qui jâai une grande admiration. Aujourdâhui, Pascale possède sa propre société de production de fictions. Tant mieux. Mais je nâai jamais vu une seule de ses productions.
5. Parée aux décollages
En fait, je dois ma carrière à deux hommes : Jean Drucker et Francis Bouygues. Francis Bouygues mâaimait beaucoup et cautionnait à peu près tout ce que je faisais. Câest dâailleurs lui qui a sauvé Ushuaïa , au moment où lâémission était menacée parce quâelle nâétait pas encore installée dans le cÅur du public. Câétait un fou de boxe, et très souvent, comme il voulait absolument voir les matchs qui se déroulaient aux Ãtats-Unis, il devait mettre la main sur des cassettes, puisquâon nâavait pas encore les satellites, la VOD et toutes les facilités dâaujourdâhui. Il mâa souvent envoyée en Concorde à New York pour aller lui chercher ses précieuses cassettes de combats fraîchement enregistrées. Câétait un petit secret entre nous, en même temps quâune jolie marque de confiance, parce quâil ne fallait surtout pas révéler ce que je partais faire. Câest ce qui a fait dire un jour à Patrick Le Lay : « Faites attention à cette fille, si vous lâengagez. Parce quâelle part le soir pour aller faire ses courses chez Saks Fifth Avenue en Concorde, et elle revient par le vol suivant ! » Ce qui nâa jamais été le cas. Il lâa même confié une fois à Philippe Douste-Blazy : « Elle est extraordinaire, juste une chose : elle prend le Concorde pour aller faire ses courses ! »
Entre le Concorde et le Robinson, ma réputation de fille qui se déplace uniquement par les airs comme dâautres sâachètent un passe Navigo était faite ! Et pour en finir avec cet aspect des choses, Francis Bouygues mâa fait un cadeau magnifique : lâannée où je lâavais rencontré, mon père est mort dâun cancer, et comme jâétais dans le sud de la
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