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Avec Eux...

Avec Eux...

Titel: Avec Eux... Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dominique Cantien
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vous ne pouvez pas le voir ! » Il a forcé le passage. Finalement, comme le garçon ne voulait pas venir seul, il a emmené toute la famille, et notre contact nous les a ramenés dans l’avion. Rust a fait le 20 heures, il a tourné l’émission, on a fait ouvrir Le Bourget pour qu’il puisse repartir et on l’a ramené chez lui ; il était, comme promis, dans son lit à minuit et demi !
    C’était comme ça. Je fixais des objectifs et on mettait tout en œuvre pour que cela marche. On avait vraiment beaucoup de moyens. Le simple mot « TF1 » était un sésame qui ouvrait à peu près toutes les portes.
    C’est impensable de nos jours. On n’imagine même pas que ça pouvait se passer ainsi. Les gens qui bâtissent les programmes aujourd’hui ont trente ans, comme moi à l’époque et comme nous tous dans l’équipe. Mais ils n’ont pas le même pouvoir. Nous, nous avions TOUS les pouvoirs. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de producteurs nous détestaient.
    Les chaînes de télévision ne peuvent fonctionner qu’avec cette génération, parce qu’on a une manière de voir et de penser qui est la seule manière de penser à la télé. Nous nous entourions aussi de gens plus jeunes que nous, ils étaient souvent de simples assistants, mais dans ces métiers nous sommes des éponges et, à leur contact, nous comprenionsles aspirations d’une jeunesse que nous avions assez de recul pour analyser, comprendre, et finir par séduire. Quand tu es entouré de vieux cons, des « petits hommes gris » comme je les appelle, avec leurs costumes gris et leurs cravates grises, à leur contact tu deviens toi aussi tout gris !
    Â 
    Notre génération, c’est aussi celle qui a explosé avec le lancement de Canal Plus, à la fin 1984. Mais ce n’était pas exactement la même chose, Canal Plus est une chaîne cryptée, une chaîne un peu snob. Leur ligne éditoriale, au début, c’était de « faire différent », à tout prix. C’était la même génération, mais une autre catégorie de personnes, des rockers, des jeunes rockers. Entre nous, on appelait Canal Plus « la boîte à coke » ! À croire qu’ils en prenaient tous ! Eux, ils pouvaient tout oser parce qu’il leur fallait se faire remarquer. On ne jouait pas dans la même cour, parce qu’on avait quand même une grosse responsabilité institutionnelle. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement avait choisi TF1 pour devenir une chaîne privée. Ils auraient pu vendre Antenne 2 à la place ! Ça paraît loin aujourd’hui, mais à l’époque, lorsqu’on allumait le poste de télévision, il s’ouvrait par défaut sur TF1. Et dans les familles de France, il n’y avait en général qu’un seul poste… TF1 donnait tous les pouvoirs créatifs à une équipe de jeunes, mais il faut comprendre que c’était aussi une puissance économique. Francis Bouygues ne rigolait pas avec cet aspect-là. Il en avait beaucoup, certes, mais il ne rigolait pas avec l’argent. On était quand même « condamnés » à faire de l’audience.
    Et on en faisait.

6. Arthur, un pari réussi…
    Un jour, j’arrive au bureau et je décide de partager mon enthousiasme à propos d’un jeune animateur que j’ai entendu à la radio. Je leur dis : « J’ai écouté un mec qui est génial, il se fait passer pour l’animateur le plus con de la bande FM ! » Il était alors sur Fun Radio. J’ai instantanément pensé : « Il me faut ce mec, on va lui faire faire de la télé. » Je l’appelle, parce que c’est toujours moi qui appelais les gens au départ, même si c’est mon équipe qui s’en occupait ensuite. Arthur vient me voir, mais je n’avais pas de concept précis à lui proposer, je ne savais pas sur quoi le mettre. Cependant j’étais sûre qu’il possédait en lui le petit truc en plus, et qu’il allait devenir une star si on lui trouvait la bonne émission.
    Ã‰tienne Mougeotte ne partageait pas mon intuition, quand il l’a vu, il a dit : « S’il devient une

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