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Avec Eux...

Avec Eux...

Titel: Avec Eux... Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dominique Cantien
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insistant auprès des responsables de la station : « Cette fille a quelque chose de supplémentaire ! » Était-ce un supplément d’âme, était-ce un supplément d’art, était-ce un supplément de… Je n’en sais rien. Mais il se trouve qu’il m’a ouvert toutes les portes et qu’il ne m’a jamais lâché la main.
    Je les ai donc franchies, ces portes, et de la rédaction où j’occupais un rôle subalterne, je suis passée aux programmes, où j’ai travaillé avec des gens qui préparaient les émissions « branchées » de l’époque, dont la programmation musicale était essentiellement américaine. Je crois que j’ai assez bien travaillé, parce qu’on m’a fait de plus en plus confiance. C’est encore Michel Drucker, un peu plus tard, qui a demandé à Patrick Sabatier de m’emmener avec lui à la télévision. C’est donc avec Patrick Sabatier que j’ai commencé à monter des émissions, comme assistante au début, mais uneassistante à qui l’on demandait beaucoup. Moi-même je me demandais beaucoup. L’école de l’exigence, je me la suis appliquée avant de l’appliquer aux autres. C’est la seule façon de réussir dans ce métier.
    Â 
    Au fil du temps, de productrice d’émissions de télévision, je suis passée de responsable de ce que l’on appelle encore aujourd’hui des « unités de programme », c’est-à-dire des départements artistiques où l’on gère un certain nombre d’émissions. Petit à petit, j’ai eu la charge de dizaines et de dizaines de programmes, des milliers d’heures en fait, et pourtant je n’étais qu’une toute jeune femme à qui on confiait beaucoup plus que ce qu’elle était capable de faire. Mais il se trouve que je n’ai jamais refusé un challenge, et j’avais la conviction d’être suffisamment bien entourée pour parvenir à relever ces défis successifs.
    J’y suis arrivée, je crois avoir fait de belles choses à TF1. D’ailleurs, quelques traces de ce travail restent inscrites dans la mémoire, voire dans l’ADN de la chaîne…
    Ensuite, j’ai eu cette chance extraordinaire de rencontrer Francis Bouygues qui m’a protégée comme un père, comme un grand patron, et qui m’a offert la possibilité de mettre en orbite, de tenter, de lancer tout ce que je pensais être de nature à marcher sur une chaîne de télévision populaire, un outil qu’il venait d’acquérir, et qui se devait de réussir. C’est son regard bienveillant sur moi qui m’a dopée, sa confiance qui m’a certainement permis de trouver au fond de ma propre personne plus de force et d’idées que ce que je pensais posséder.
    Â 
    Pendant que j’assumais avec une sorte d’énergie carnassière toutes ces responsabilités et toute cette fièvre créatrice, je vivais avec une « star », Nicolas Hulot, avec qui j’avaiscommencé à travailler lorsque j’étais à Antenne 2. Nous avons lancé ensemble Ushuaïa , qui au début n’a pas fonctionné comme on l’aurait souhaité, parce que ce n’était pas facile d’éveiller la conscience écologique à cette époque précise, en France. Je me suis énormément battue pour cette émission, et j’ai eu raison de le faire parce que Ushuaïa a représenté l’une des images qualitatives les plus visibles de cette chaîne, TF1, et qu’elle remplit d’ailleurs toujours cette tâche. Je pense que nous avons été précurseurs dans ce domaine, et que nous avons éveillé de façon durable la conscience écologique des gens par le biais d’une émission de télévision qui montrait avant tout des images magnifiques, d’une beauté indélébile, et qui m’a permis, à moi en tout cas, de faire trente-six fois le tour du monde.
    Â 
    Il faut croire que le tour du monde était inscrit dans mon code génétique, puisque j’ai ensuite partagé la vie d’un homme, Philippe Douste-Blazy, qui a été le ministre des Affaires étrangères, et que j’ai accompagné dans nombre de ses voyages officiels.

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