Avec Eux...
insistant auprès des responsables de la station : « Cette fille a quelque chose de supplémentaire ! » Ãtait-ce un supplément dââme, était-ce un supplément dâart, était-ce un supplément de⦠Je nâen sais rien. Mais il se trouve quâil mâa ouvert toutes les portes et quâil ne mâa jamais lâché la main.
Je les ai donc franchies, ces portes, et de la rédaction où jâoccupais un rôle subalterne, je suis passée aux programmes, où jâai travaillé avec des gens qui préparaient les émissions « branchées » de lâépoque, dont la programmation musicale était essentiellement américaine. Je crois que jâai assez bien travaillé, parce quâon mâa fait de plus en plus confiance. Câest encore Michel Drucker, un peu plus tard, qui a demandé à Patrick Sabatier de mâemmener avec lui à la télévision. Câest donc avec Patrick Sabatier que jâai commencé à monter des émissions, comme assistante au début, mais uneassistante à qui lâon demandait beaucoup. Moi-même je me demandais beaucoup. Lâécole de lâexigence, je me la suis appliquée avant de lâappliquer aux autres. Câest la seule façon de réussir dans ce métier.
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Au fil du temps, de productrice dâémissions de télévision, je suis passée de responsable de ce que lâon appelle encore aujourdâhui des « unités de programme », câest-à -dire des départements artistiques où lâon gère un certain nombre dâémissions. Petit à petit, jâai eu la charge de dizaines et de dizaines de programmes, des milliers dâheures en fait, et pourtant je nâétais quâune toute jeune femme à qui on confiait beaucoup plus que ce quâelle était capable de faire. Mais il se trouve que je nâai jamais refusé un challenge, et jâavais la conviction dâêtre suffisamment bien entourée pour parvenir à relever ces défis successifs.
Jây suis arrivée, je crois avoir fait de belles choses à TF1. Dâailleurs, quelques traces de ce travail restent inscrites dans la mémoire, voire dans lâADN de la chaîneâ¦
Ensuite, jâai eu cette chance extraordinaire de rencontrer Francis Bouygues qui mâa protégée comme un père, comme un grand patron, et qui mâa offert la possibilité de mettre en orbite, de tenter, de lancer tout ce que je pensais être de nature à marcher sur une chaîne de télévision populaire, un outil quâil venait dâacquérir, et qui se devait de réussir. Câest son regard bienveillant sur moi qui mâa dopée, sa confiance qui mâa certainement permis de trouver au fond de ma propre personne plus de force et dâidées que ce que je pensais posséder.
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Pendant que jâassumais avec une sorte dâénergie carnassière toutes ces responsabilités et toute cette fièvre créatrice, je vivais avec une « star », Nicolas Hulot, avec qui jâavaiscommencé à travailler lorsque jâétais à Antenne 2. Nous avons lancé ensemble Ushuaïa , qui au début nâa pas fonctionné comme on lâaurait souhaité, parce que ce nâétait pas facile dâéveiller la conscience écologique à cette époque précise, en France. Je me suis énormément battue pour cette émission, et jâai eu raison de le faire parce que Ushuaïa a représenté lâune des images qualitatives les plus visibles de cette chaîne, TF1, et quâelle remplit dâailleurs toujours cette tâche. Je pense que nous avons été précurseurs dans ce domaine, et que nous avons éveillé de façon durable la conscience écologique des gens par le biais dâune émission de télévision qui montrait avant tout des images magnifiques, dâune beauté indélébile, et qui mâa permis, à moi en tout cas, de faire trente-six fois le tour du monde.
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Il faut croire que le tour du monde était inscrit dans mon code génétique, puisque jâai ensuite partagé la vie dâun homme, Philippe Douste-Blazy, qui a été le ministre des Affaires étrangères, et que jâai accompagné dans nombre de ses voyages officiels.
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