Avec Eux...
et des vacances.
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Lâautre grande réussite fut réalisée avec Noah, Saga Africa , qui a été également un très gros tube, dâautant plus que câest Noah qui le portait et quâil nây a bien sûr quâun seul et unique Noah. Jâen avais parlé avec lui, et je le confortais dans son envie dâenregistrer un Saga Africa qui lui plaise. Je lui ai dit de le faire « à lâafricaine ». On a imaginé des chorégraphies, comme dâhabitude, on a organisé toute la production autour, avec la chanson et le clip. Et cela a très bien fonctionné. Il a beaucoup aimé cette chanson, il lâa dâailleurs réutilisée en 1991, à Lyon, pour saluer la victoire de lâéquipe de France de tennis en Coupe Davis !
Jâen ai produit plusieurs comme ça, avec Gérard Louvin, avec Patrick Bruel, avec plein de gens, et cela a fonctionné à chaque fois, jusquâau jour où jâai quitté TF1 et quâils nâont plus réussi le moindre « Tube de lâété ».
Je ne dis pas quâon nâa plus jamais fait de tubes dâété, évidemment, ça existe depuis toujours, en revanche, je trouve que câétait une bonne idée dâassocier une chaîne de télévision, une radio et une marque lâespace dâun été, pour faire danser et chanter les gens, sur une musique festive et ensoleillée. Et je pense que câétait très bon pour lâoutil télévision que dâêtre la fenêtre par laquelle tout le monde danse et chante, et où tout le monde se retrouve. La musique est un lien incroyable, câest le lien le plus universellement partagé.
Dâailleurs la musique fait tellement partie de moi, elle coule dans mes veines, que, lorsque nous mettions une émission en orbite, jâattachais énormément dâimportance au générique. Jâai fait travailler énormément de gens sur les génériques, jâai choisi des chansons qui me plaisaient beaucoup, je les ai remixées, remastérisées, fait rechanter⦠Très souvent, il y a des génériques dâémission qui deviennent des tubes, des musts, notamment celui d âUshuaïa , qui a été écrit par Serge Perathoner et Jannick Top, et qui est devenu une musique que les gens achètent et écoutent en boucle.
11. Délocalisation méditerranéenne
Jâai pensé que câétait intéressant de mêler les cultures musicales et de ne pas uniquement tourner des émissions sur les plateaux de télévision à la Plaine-Saint-Denis. La Plaine-Saint-Denis, câest notre petit Hollywood à nous, nos Studios Universal parisiens, un alignement ennuyeux dâanciens entrepôts, souvenirs dâune ère industrielle désormais oubliée, des hangars refaçonnés en studios gigantesques où lâon meurt de froid. Jâavais envie dâen sortir et de produire une grande émission ailleurs, qui soit un mélange de cultures. Jâavais proposé au conseiller du roi Hassan II, M. Azoulay, qui avait très envie dâorganiser un grand concert au Maroc, de monter ensemble une grande opération. Je lui propose donc de préparer un concert à Marrakech, dans un lieu symbolique, dây faire venir un maximum de chanteurs français et de les mettre sur la même scène que les artistes locaux.
On me propose plusieurs endroits au Maroc, mais je tiens à ce quâil ait lieu sur une place mythique ou symbolique. Je fais faire un repérage dans plusieurs lieux, on passe en revue le jardin Majorelle, Fès, Essaouira sur la plage, et jâen conclus que le seul endroit qui soit connu du monde entier est la place Jamâa El-Fna. On me répond que câest impossible, quetous les soirs la place est remplie de milliers de commerçants, que les gens ne commencent à faire leurs emplettes dans les souks quâà partir de six heures du soir. En gros, le message est clair : « Tu es folle, ma pauvre fille, tu ne pourras jamais réussir à monter ton concert ici. » Câest pourtant le seul lieu qui vaille la peine, et on a réussi : on a pu installer plusieurs scènes dans les cafés et sur les toits des maisons. Ãtrangement, la scène principale était collée contre le commissariat de police, qui
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