Avec Eux...
nâavait jamais été aussi beau que ce soir-là . Et, grâce au conseiller du roi (et donc au roi), on a débarrassé provisoirement la place Jamaâ El-Fna de tous les commerces, tout a été vidé, et on a pu monter notre concert géant.
Les chanteurs français sont venus en masse, ils ont adoré cette idée qui leur ouvrait un nouvel univers. Comme quoi, quand on entreprend dâorganiser quelque chose qui va un peu plus loin que la simple émission de variétés, que le simple récital de musique ou le robinet dâeau tiède des chansons qui marchent (ce qui dâailleurs ne fonctionne plus du tout, aujourdâhui, en télévision !), dès le moment où lâon emmène les gens ailleurs, pour une cause ou pour un échange de cultures, ça marche.
Lâémission a été un vrai succès dâaudience, et un vrai succès tout court. Jâai reçu les félicitations du roi du Maroc, qui mâa dit que jâavais fait beaucoup pour son pays ce soir-là . Hassan II nâétait peut-être pas le plus irréprochable des rois, mais cette soirée a été pour lui extrêmement positive en termes dâimage.
Il y avait bien sûr des artistes marocains et des artistes algériens, Faudel, Khaled⦠Des chanteurs égyptiens aussi, des Irakiens, et bien sûr des chanteurs français. Ãa allait de Marc Lavoine à Yannick Noah, qui chantaient en duo avec des chanteurs marocains. Zazie a chanté la chanson des prénoms où elle mêle Abdel, Jean-Pierre, Denis, Carine⦠Ãa a été un succès extraordinaire (cette chanson a dâailleurs été traduite dans tous les pays). Ce qui mâa frappée, câest que, dans la foule, il y avait très peu de femmes, pratiquement que des hommes. Et pourtant, on avait rassemblé cent mille personnes, à ma grande stupeur ! Jâai bien vu des enfants et des hommes, mais quasiment aucune femme. Ãa a été pour moi lâobjet dâune intense réflexion. Par la suite, lorsque jâai organisé dâautres concerts au Maroc, jâexigeais quâil y ait des femmes dans le public.
Pour ce concert, on avait acheminé tout le matériel en camion, câétait une véritable épopée ! Je ne dis pas que jâai fait lâexpédition dâAlexandre le Grand, mais câétait quand même une épopée. Jâai défriché un chemin, et en 2011, en soutien aux victimes de lâattentat de Marrakech, il y a eu de nouveau un grand concert sur cette place, avec Quincy Jones, Mory Kanté et des chanteurs marocains.
12. Laeticia et Johnny
Jâai rencontré Laeticia Hallyday « sur le chemin » de lâUnicef et de lâadoption de Jade, au moment même où ma fille Jada est arrivée dans ma vie. Jâaimais déjà la personne quâelle était avant de la rencontrer et je ne mâétais pas trompée⦠Câest une belle personne, avec une belle âme, sous des allures de femme de rocker, de baby-doll un peu naïve. Elle est lâopposé de cette image quâon lui attribue. Un feeling immédiat sâest installé entre nous. Jâadmirais déjà son combat pour les enfants dans le monde. Ensemble, nous avons parlé dâadoption et du sort de ces enfants sans destin, dont la vie tient à une goutte dâeau⦠qui ne vient pas toujours.
La capacité de Laeticia à partager mâa immédiatement conquise. Je repense notamment à cette période où elle sâest occupée dâun petit garçon qui était condamné par la maladie. Elle lui rendait tous les jours visite à lâhôpital, parfois accompagnée de Johnny. Ce fut une magnifique parenthèse pour ce petit bonhomme aujourdâhui malheureusement décédé. Elle est ainsi, Laeticia, dâune extrême sensibilité, toujours à regarder vers les autres. Marraine de lâUnicef depuis 2005, elle sâinvestit profondément en donnant desconférences, en démarchant des partenaires financiers, et en soutenant sur place de nombreux programmes comme les campagnes de vaccination. Elle finance elle-même des voyages à Madagascar, au Mozambique, au Burkina Faso, au Sénégal ou au Cambodge, parce quâelle éprouve un besoin vital dâêtre sur le terrain. Comme elle,
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